Le journal d’Aurélie Laflamme

Entrevues avec les acteurs / Appréciation du film

C’est à l’hotel Alt, situé juste à côté de la Place Laurier à Sainte-Foy que les journalistes ont rencontré l’équipe de promotion du film Le journal d’Aurélie Laflamme, jeudi le 15 avril dernier, juste avant la séance de signature d’autographe prévue à la Halte Bouffe de la Place Laurier.

Pour l’occasion j’ai rencontré les artisans du film et je leur ai posé quelques questions. Par la suite, je vous donne mon appréciation du film que j’ai vu en avant-première de presse.

Entrevues :

Questions pour Geneviève Chartrand (Kat) :Comment as-tu aimé ta première expérience au cinéma?

Geneviève « C’est grandiose. On ne s’imagine pas qu’il y a autant de personnes qui travaillent derrière un film, quand on le regarde à l’écran… J’ai eu une superbe relation avec les acteurs de mon âge, mais aussi Édith et Pierre avec qui j’ai eu quelques scènes. Pierre me donnait de petits trucs. Avec Marianne, Aliocha et Jérémie, c’est une belle amitié qui s’est développée et qui est là pour durer.  »

Question :Quelles ont été les scènes les plus difficiles à jouer?

Geneviève: « Je dirais les scènes où je devais être plus triste, comme la scène dans la salle de bain, où je pleure à chaude larme. Il y avait aussi la scène avec le gros orage. On faisait un one-take. Donc on a juste une prise, et il faut qu’elle soit bonne, car l’eau tombe et ensuite tu as les cheveux mouillés, t’as plus le choix, tu dois avoir les bonnes expressions devant la caméra   »

Questions pour Christian Laurence le réalisateur:Comment avez-vous amené l’histoire du journal et la mort du père qui est différente de ce qui se trouve dans le livre?

Christian« «D’abord, j’ai lu le roman à quelques reprises et mon intention était de prendre un roman très introspectif de type journal intime et de le transposer en images cinématographiques. Pour moi la scène du père qui meure, émotivement, elle était indispensable afin de placer le personnage et de permettre de faire ressortir la relation qu’Aurélie entretient avec son père. D’abord, la crainte que celui-ci disparaisse. C’est pour cela qu’on ne voit pas vraiment son visage dans le film. Comme cela fait 5 ans, Aurélie essaie de se souvenir, mais c’est en train de s’effacer. Elle s’accroche à ses souvenirs qui s’éloignent graduellement. Aussi, le moment de la mort du père arrive pendant qu’Aurélie a le dos tourné. Elle entretient alors une certaine culpabilité par rapport à cela. Elle aurait voulu voir son père mourir et tenter de le sauver peut-être. Cette relation avec son père est un barrage émotif après avec les autres. Et je me suis amusé aussi avec la neige dans le film. Il se met à neiger lorsque son père meurt et il neige aussi lorsqu’Aurélie embrasse Nicolas vers la fin du film. C’est comme une parenthèse symbolique. C’est comme si la neige marquait les moments importants de sa vie. Le moment où elle a cessé de vivre ses émotions quand son père est mort et le moment où elle a recommencé à vivre ses émotions lorsqu’elle a embrassé son amoureux et se laisser aller à aimer.  »

Question :D’autres projets bientôt?

Christian : « J’ai déposé un projet aux institutions il y a quelques semaines. C’est un scénario d’Isabelle Hébert qui a écrit maman est chez le coiffeur, et qui s’appelle au paradis des bas perdus. Cela traite encore d’une histoire de famille. Cela parle de la dépression chez la femme, de ce que vit une famille après un grand drame. C’est le retour d’une mère qui revient dans sa famille et cette famille qui se prépare à son retour. Cela se passe à l’époque contemporaine.   »


En entrevue: Geneviève Chartrand et le réalisateur Christian Laurence.

Question pour l’auteure India Desjardins: Vous avez dit que si vous adaptez un autre film ce sera le dernier tome seulement. Pourquoi ?

India : « Ce serait bien de faire les 8 tomes, car ils feraient tous de bons films. Mais au Québec on n’a pas le budget pour faire 8 films et quand on en fait un cela prend 3 ou 4 ans. À ce rythme-là, Marianne aura 42 ans pour le dernier tome  »

Question : Comment est venue l’idée d’intégrer la chanson de Jérémie dans le film?

India : « Jérémie a un band, il compose des chansons et il a proposé sa chanson à Christian, qui l’a écouté et a trouvé cela très bon. Lui, l’a fait écouter à Martin Léon et ils ont donc convenu d’intégrer la chanson au film. Au départ, c’est une chanson de Simple Plan qui devait jouer dans la chambre d’Aurélie, et finalement c’est celle de Jérémie qui joue. On voulait ainsi l’encourager à continuer et le faire connaître… Christian est le fondateur de Kino. Un organisme sans but lucratif, international de gens qui font des films avec très peu de moyens… Essayer de faire tout ce qu’on veut et peut, avec pas grand-chose… avoir une familiarité dans les films. Même s’il avait 4 millions pour faire le film, il l’a fait avec le même esprit de famille, on s’arrange avec ce qu’on a. Donc, on intègre la musique d’un jeune acteur. Aussi, Christian et moi on fait un caméo dans le film »

Question pour Marianne Verville (Aurélie) : Comment as-tu trouvé ton expérience d’un premier rôle au cinéma?

Marianne : « On a acquérit beaucoup d’expérience professionnelle grâce aux autres comédiens qui avaient de l’expérience. La barre était haute, mais on voulait accoter cette barre-là.. Sans le savoir, tu travailles plus fort pour aller accoter le niveau de jeu. Et on avait Christian Laurence pour nous aider avec la direction d’acteur.  »

Question : Tu as beaucoup de scènes où tu fais des blagues, as-tu pensé un jour suivre les traces de ton père Pierre Verville en humour?

Marianne : « C’est vrai que des fois je suis un vrai chimpanzé, je fais des singeries. J’aimerais cela être dans l’humour, mais en même temps je voudrais commencer par être comédienne. Mon père me dit toujours qu’il faut que j’aie un métier en parallèle. Donc je ne voudrais pas aller dans les sciences ou les mathématiques, mais plutôt demeurer dans les arts. Il me dit aussi qu’il est important d’avoir un métier qu’on aime, de triper dans notre métier, mais c’est important aussi de bien vivre et cela peut être difficile de bien vivre de ce métier d’acteur. Mais mon père m’encourage aussi même s’il me parle des dangers du métier. Et si j’ai des questions, il est toujours là pour tenter d’y répondre. Il va voir le film seulement lors de la première à Montréal.  »


En entrevue : Marianne Verville et India Desjardins

Question à Jérémie Essiambre (Truch) : Comment as-tu aimé ton expérience d’un premier rôle au cinéma?

Jérémie : « C’était génial! Grâce à Aurélie Laflamme, j’ai maintenant la piqûre du jeu. Je veux me trouver d’autres rôles c’est sûr. Surtout la’ team’ on est tellement comme une famille, sur le plateau. Il n’y avait pas de stress, ou des moments où on devenait rouge comme des betteraves genre. Tout le monde était vraiment à son affaire, mais tout le monde avait ben du fun et j’ai adoré ça. »

Question :Une de tes compositions se retrouve dans le film, est-ce que tu penses continuer en musique?

Jérémie : « Je me vois plus dans une carrière en musique que dans le jeu, car je fais cela depuis que je suis tout petit. J’aimerais gagner ma vie avec la musique. Mais, comme je viens de faire là, mélanger ma musique avec le cinéma, c’est une super expérience pour moi. Et maintenant, Christian sait que je peux faire de la musique pour des films et je suis un ami à Martin Léon, alors si quelqu’un a besoin que je compose pour un film, ils peuvent me référer. Mon père fait de la musique aussi depuis longtemps, alors j’ai de plus en plus de connexions… J’ai fait de la musique pour une pub pour un livre… j’aide à produire l’album de mon grand-père qui joue du violon… »

Question à Aliocha Schneider (Nicolas) : Tu fais du doublage, du cinéma, du théâtre de la télé. Lequel préfères-tu et pourquoi?

Aliocha : « J’aime beaucoup réparer les thermopompes… (Blague). Je les aime tous en fait,  mais disons qu’au théâtre, c’est plus d’énergie, d’adrénaline et tu donnes tout ce que t’as. Au cinéma, cela se rapproche plus du quotidien. Mais je n’ai vraiment pas de préférence, ils sont justes différents. Présentement je travaille à la télé sur Tactik.»

Question :As-tu lu le livre et trouves-tu que le film est bien adapté?

Aliocha : « Je n’ai pas lu le livre avant, mais j’en ai lu des bouts après, et j’ai vraiment aimé cela. Y’en a qui dise que c’est un livre de filles, mais en fait, pas du tout. L’adaptation au cinéma est très fidèle au roman et on a eu de bons commentaires des gens là-dessus. Mais en même temps, Christian et India, dans le scénario, ont mis beaucoup de créativité et d’imaginaire dedans et c’est très réussi »



En entrevue : Jérémie Essiambre et Aliocha Schneider

Question pour Édith Cochrane (France, mère d’Aurélie): Magnifique performance dans un rôle dont on vous voit peu souvent faire plus émotif, plus dramatique, moins comique. Comment avez-vous vécu cette expérience?

Édith : « D’instinct, les gens pensent plus à moi pour du comique. C’est comme plus facile pour moi. Je me sens en terrain connu. Je porte le comique. Que Christian pense à moi pour un rôle comme cela, m’a d’une part beaucoup touché. Ensuite, je me suis questionné, à savoir si je serais capable de rendre ce personnage, aussi touchant que je le voyais, aussi vulnérable, préoccupé. Mais comme le personnage est super bien écrit et bien défini, dans le livre et dans le scénario, cela donne des balises claires et comme Christian Laurence est un bon directeur d’acteurs, il arrive à nous amener où il veut, tout en nous laissant de la liberté et nous faisant confiance. Pour mon rôle, je me suis basé sur moi, mon rapport de mère avec mon enfant, même s’il n’est pas un adolescent. Je suis une mère avec ses inquiétudes, son désir de bien faire, de donner tout ce que tu peux, l’amour inconditionnel. Je me suis inspirée aussi de ma mère à moi, de mon adolescence. Ensuite il ne restait qu’à trouver une complicité avec Marianne et cela s’est fait naturellement… Si maintenant les réalisateurs ou metteurs en scène peuvent, grâce à ce film, vouloir me confier des rôles un peu plus dramatiques, alors tant mieux. Je vais le faire avec joie. »

Question : Trouvez-vous que le film est bien adapté?

Édith : « L’adaptation du roman au cinéma a été fait avec intelligence et finesse. Ils ont ajouté une poésie dans le scénario qu’on ne retrouve pas dans le livre. Et le côté très factuel du livre, on ne le sent plus du tout dans le film. Les liens se font tout naturellement, avec poésie, nuance et humour. Je suis très fière de ce projet.»

Question pour Pierre Gendron (Directeur de l’école): Qu’est-ce qui vous a donné le goût de jouer ce rôle du directeur?

Pierre : « J’ai lu le scénario et j’ai vraiment aimé l’histoire, alors j’ai auditionné. J’ai une fille de quinze ans et c’est un des seuls livres qu’elle a lus d’ailleurs. C’est bien qu’India puisse écrire des livres que les jeunes ont le goût de lire. Et aussi, j’ai passé 8 ans à jouer dans Ramdam et donc de jouer avec des ados, je trouve qu’ils ont une belle énergie. »



En entrevue : Édith Cochrane et Pierre Gendron

Après toutes ces entrevues, j’ai discuté pour le plaisir avec Genviève, Jérémie et Aliocha qui m’ont avoué un petit défi qu’ils se lancent entre eux pour le fun. Lors des entrevues qu’ils font avec les journalistes, chacun d’eux doit tenter de glisser un mot dans la conversation, qui n’a aucun rapport avec ce qui est discuté. C’est ainsi qu’Aliocha m’a glissé le mot thermopompe, Jérémie a subtilement parlé de betteraves et Marianne a lancé le mot chimpanzé. Geneviève n’a cependant pas réussi à placer son Tutti-Frutti, mais elle s’est rattrapée plus tard dans une autre entrevue, avec le mot acide. India quant à elle, fut bien déçue d’avoir échoué dans sa tentative de placer le mot défibrillateur dans son entrevue avec Le Soleil. On voit bien qu’entre eux, cette petite gang s’amuse franchement ensemble.


Claude Veillet le producteur accompagné du réalisateur Christian Laurence. Les quatres adolescents du film.

Synopsis :

À quatorze ans, Aurélie Laflamme se sent complètement extraterrestre. Depuis le décès de son père, sa mère est un vrai zombie, mais la voilà soudainement qui revit. Et quant à sa meilleure amie, Kat, l’amour lui a complètement ramolli le cerveau. Au milieu de ce tourbillon, Aurélie ne désire qu’une chose : trouver sa place dans l’univers.

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Mon appréciation :

Bien que ce film est probablement destiné aux jeunes adolescents, je me suis laissée aisément entraîner dans l’univers d’Aurélie Laflamme. Est-ce parce que j’avais l’impression de retrouver mon adolescence et d’avoir, comme elle, eu le sentiment que j’étais si différente des autres que je devais être une extra-terrestre? Ou bien est-ce que la relation mère-fille que l’on y dépeint me rejoint avec ma fille qui termine son adolescence? Je ne saurais le dire, mais ce film m’a ému profondément. Et n’allez pas croire qu’on ne fait que pleurer et que ce ne soit que dramatique, il y a aussi beaucoup de moments drôles et des situations typiquement rigolotes. Et c’est, je pense, ce qui fait de ce film une petite merveille. Un bon amalgame de situations drôles et d’autres plus touchantes. Des sujets comme la mort, le deuil, le premier amour, les relations mère-fille et les chicanes d’amis, ce sont tous des thèmes abordés dans cette histoire. Il en ressort de belles valeurs comme l’amitié, l’amour, le respect et, il faut le dire, India Desjardins a vraiment le tour de parler aux ados et de les comprendre.

Pour donner une idée du film, je dirais que c’est du style du film À vos marques Party, qui parle aux jeunes qui terminent le secondaire, mais cette fois-ci ce serait plutôt pour les jeunes de 10 à 15 ans. Il est rare de voir des films pour ce public cible et pourtant, il est important de penser à eux.

Les quatre jeunes acteurs et actrices qui forment le quatuor d’amis (Marianne, Geneviève, Aliocha et Jérémie) sont extrêmement crédibles dans leurs rôles respectifs. Ils sont charmants, attachants, drôles et pour des jeunes qui débutent dans le métier, on peut s’attendre qu’ils iront loin.

Édith Cochrane qui incarne le rôle de la mère d’Aurélie, joue avec une grande retenue et dose bien ses émotions. Elle, qu’on a l’habitude de voir s’éclater en impro, donne le ton juste de la mère qui fait son possible pour élever sa fille seule, mais comme toute bonne mère, prend parfois partie pour son ménage plutôt que sa fille. Le duo mère-fille est excellent ici, on y croit vraiment. Une belle complicité s’installe à toute fin du film, nous arrachant quelques larmes de tendresse.

L’adaptation du livre pour le grand écran est, à mon avis, une réussite. Christian et India ont réussi à bien faire intégrer les séquences de l’imaginaire d’Aurélie, à la réalité qu’elle vit. On se promène d’un à l’autre sans problème. Et de pouvoir voir ce qu’elle pense en fait, nous aide à mieux la comprendre.

La musique de Martin Léon accompagne très bien les diverses scènes touchantes du film. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à convaincre India de faire une suite à ce film.


Pierre Gendron et Valérie Blais.
Édith Cochrane et Marianne Verville.


Christian Laurence, India Desjardins, Marianne Verville, Geneviève Chartrand et le producteur Claude Veillet. Marianne, Geneviève et Pierre à l’école

 

Saviez-vous

Jean-René Dufort d’Infoman et Christian Laurence le réalisateur et India Desjardins font chacun une apparition surprise dans le film, saurez-vous les reconnaître? Personnellement, je ne les ai pas reconnus. Dommage, avoir su, j’aurais été plus attentive.

Jérémie Essiambre qui joue le rôle de Truch a écrit, composé et interprété la chanson Symmetry (quand Aurélie monte dans sa chambre et met la musique au maximum). Un son qui « garroche » comme on dit et qui plaira sûrement aux jeunes adolescents. Un acteur avec beaucoup de talents variés.

La musique du film est l’oeuvre de l’auteur-compositeur-interprète Martin Léon. La chanson thème du film, composée et interprétée par Martin, s’intitule “Au milieu des étoiles ” et est disponible via Zik.ca et sur iTunes.

Date de sortie : 23 avril 2010
Genre : Comédie dramatique
Un film de : Christian Laurence

Marianne Verville (Aurélie Laflamme)
Geneviève Chartrand  (Kat, la meilleure amie d’Aurélie)
Aliocha Schneider (Nicolas)
Jérémie Essiambre (Truch).
Édith Cochrane (France, la mère d’Aurélie)
Pierre Gendron (Denis Beaulieu, le directeur d’école)
Valérie Blais (Marie-Claude, la prof de français)
Sylvie Potvin (Sœur Rose).

 




Jérémie, Aliocha, Marianne, India, Geneviève et Christian

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http://www.martinleon.com/

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Films Vision 4
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Communications Popcorn

crédit photos : Lise Breton et TVA Films