Maleficium

Le 2 avril 2010


 

Qu’est-ce qui est vrai? Qu’est-ce qui est faux?

Le confessionnal est le lieu où tout peut se dire sans danger de  voir ses secrets dispersés au grand vent. Sauf dans le cas de l’Abbé Jérôme Savoie qui a reçu en confession sept hommes qui avaient des choses étranges à lui confier. Sept personnes comme les sept péchés capitaux. Quand on sait comment les religions et encore plus la religion catholique font du corps une source de péché, il n’est pas étonnant que ces confessions aient un rapport direct avec la chair. Non pas la concupiscence, mais en relation directe avec les sens.

La femme qui sert de lien entre tous ces hommes qui ont cherché de par le monde des matériaux uniques est elle-même affligée de l’osculum infame, le baiser de la honte. Sa lèvre supérieure est fendue.

Sept hommes victimes d’étranges maléfices, venus chercher dans le confessionnal une oreille attentive au récit de leur infortune et implorer le salut de leur âme souillée par la curiosité et la faiblesse de la chair. Pardonnez aussi à cette femme calomniée, emmurée dans un cruel silence, car elle sait bien ce qu’elle a fait. Pardonnez enfin à l’homme de Dieu qui a recueilli leurs aveux et brisé le sceau de la confession en les transcrivant dans un ouvrage impie.

Ce que Martine Desjardins nous livre dans Maleficium ressemble à un recueil de sept nouvelles et  d’un huitième texte qui vient les relier les unes aux autres. Ces textes, fort bien écrits et merveilleusement documentés approchent un peu de l’univers kafkaïen dans le livre La métamorphose.
 

 

 

Deuxième d’une famille de six enfants, Martine Desjardins a reçu le baptême et la confirmation à Mont-Royal, où elle vit toujours avec son mari et leur fox-terrier. Après des études de russe, d’italien et de littérature comparée, elle a travaillé pour plusieurs magazines. Elle tient maintenant la chronique Livres à L’actualité.

Prix suggéré : 21.95 $
183 pages

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