Il est une fois, un homme qui perd tout et qui s’engage dans une spirale de désillusion… Que peut-on faire quand nous n’avons plus rien, quand nous croyons plus en rien, quand nous pensons que le chaos mène le monde?
En tant qu’amatrice de Senécal, c’est avec joie que je me suis plongée dans ce nouveau roman des plus noirs, mais très court. C’est étrange, je ne l’aurais pas pris plus long… L’auteur en a ici tout le mérite technique, nous faisant vivre l’histoire au même rythme que le personnage, où l’on sent que tout va vite, que tout est hors de contrôle. Notre but, le suivre, de loin, en s’essoufflant à travers ces pages sans pause, écrites en une seule et unique phrase… Une prouesse syntaxique de la part de l’auteur, qui réussit à nous faire oublier la fin d’une phrase que l’on se surprend à chercher une fois de temps en temps, ne serait-ce que pour respirer un peu…
Nous vivons l’histoire d’une façon bien étrange. Dès le début, comme dans tous les romans de Senécal, il nous empêche de penser à quitter le roman, il nous accroche à la trame. Bien qu’elle soit des plus sombres, qu’elle explore des peurs collectives, on ne peut s’empêcher de continuer de lire, de s’enfoncer, de descendre au plus bas de l’esprit humain, où Senécal sait si bien nous emmener. C’est une joie de voir l’auteur se renouveler constamment, deux fois à travers le roman jeunesse et une fois, ici, pour un roman très court présentant quelques dialogues isolés, accidentels. Il maitrise très bien son genre et réussit à garder son style tout en variant son public.
Patrick Senécal
Auteur d’horreur reconnu au Québec, quelques-uns de ses livres ont aussi été portés à l’écran. Contre Dieu est son onzième roman.
107 pages
prix suggéré: 14,95$
