Pleure pas, Germaine

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Qu’il est bon de redécouvrir Claude Jasmin! Le Jasmin de ses débuts littéraires. Avec son style direct, son langage osé pour l’époque et son utilisation d’expressions québécoises qui a ouvert le chemin pour les autres auteurs à venir tel Michel Tremblay. Pleure pas, Germaine est le voyage initiatique d’une famille en quête d’une rédemption qui permettra à ses membres d’accéder au bonheur. Au milieu des années soixante. En pleine révolution culturelle.

 

Un bazou, deux adultes, cinq enfants et le fantôme d’une sixième, décédée dans des circonstances troubles, le tout  lors  d’un retour à la terre natale, la Gaspésie, à partir de Montréal.

 

Un voyage qui raconte la vie d’une famille ouvrière, ses aspirations, ses échecs, surtout son besoin d’être ensemble et l’amour, toujours l’amour.

 

Gérald Godin disait : c'était une époque où on choisissait son éditeur comme on choisit une carabine. Et les éditeurs choisissaient leurs auteurs dito. Que Jasmin vienne à Parti pris, c'était une sorte de pied de nez à tous les autres éditeurs. On se serrait les coudes contre la médiocrité, la mocheté, le manque de goût des autres. On publiait du joual comme on crache au visage des pontifes gouvernementaux, journalistiques, critiques et universitaires.

Mais parlons un peu du livre. Quand le Jasmin m'est arrivé, quel éblouissement !, des phrases courtes, comme le halètement d'un coureur. Et dès la première phrase, on était embarqué jusqu'à la fin. Je l'avais lu en une heure. Donc, ça marcherait. Je ne m'y étais pas trompé. Germaine a

été un hit.

Mais cette Germaine, quel roman ! C'était comme du cinéma, tiens ! Typiquement nord-américain, et qui bousculait aussi quelques vaches sacrées au passage, le Cardinal Léger par exemple, et aussi qui vous montrait la réalité du peuple du Plateau Mont-Royal. Tiens, ça va faire plaisir à Jasmin, ça, il annonçait Le Matou et Michel Tremblay. Et surtout, et c'est ce qui fait toujours son prix, vingt ans après, c'est un roman de la misère des villes, comme en firent Zola et Hugo, les seuls romans qui durent parce qu'ils sont durs, parce qu'ils vont vous chercher l'âme humaine dans son plus profond et son plus vrai.

 

Il faut lire ou relire Pleure pas, Germaine. Absolument.

 

 

Roman­cier, dra­ma­turge, essayiste et chro­ni­queur, Claude Jas­min est né le 10 novem­bre 1930 à Mont­réal. Il a étu­dié qua­tre années au col­lège Gras­set. Son père lui refu­sant d’aller à l’École des beaux-arts, il pour­suit sa sco­la­rité à l’École du meu­ble, où il obtien­dra un cer­ti­fi­cat de céra­miste, et à l’Ins­ti­tut des arts appli­qués, où il ensei­gnera l’his­toire de l’art de 1963 à 1966. Claude Jas­min fait du théâ­tre ama­teur et s’impro­vise déco­ra­teur-éta­la­giste avant de don­ner des cours de pein­ture au Ser­vice des parcs de la Ville de Mont­réal de 1953 à 1955. À par­tir de 1956, il devient déco­ra­teur et scénographe à Radio-Canada.

Paral­lè­le­ment à son métier de scé­no­gra­phe, il publie La Corde au cou en 1960 et rem­porte le prix du Cer­cle du livre de France. Cri­ti­que d’art à La Presse de 1961 à 1966, il écrit aussi des tex­tes pour la série Nou­veau­tés dra­ma­ti­ques de Radio-Canada. Sui­vent, pour la télé­vi­sion, des télé­théâ­tres tels que La Mort dans l’âme (1962) et Blues pour un homme averti (1964) et, pour le théâ­tre, cer­tai­nes piè­ces demeu­rées inédi­tes. Il a adapté pour la télé­vi­sion deux de ses récits et créé ainsi les feuille­tons La Petite Patrie et Boo­gie-Woo­gie 47. Son roman La Sablière a donné lieu à un film. À tous ces feuille­tons, télé­théâ­tres et publi­ca­tions s’ajou­tent éga­le­ment quan­tité de tex­tes parus dans La Presse, Sept-Jours, Qué­bec-Presse, L’Actua­lité, etc.
Outre le prix décerné à son pre­mier roman, Claude Jas­min a aussi obtenu le prix Arthur-
B.-Wood pour sa pièce Le Veau d’or (1963), le prix France-Qué­bec pour son roman Éthel et le ter­ro­riste (1965) et le prix Wil­der­ness-Anik pour Un che­min de croix dans le métro (1970).
En 1980, la Société Saint-Jean-Bap­tiste de Mont­réal lui remet­tait le prix Duver­nay pour l’ensem­ble de son œuvre. En 1985, il prend une retraite anti­ci­pée de la SRC (scé­no­gra­phie). Il pour­suit son tra­vail de roman­cier tout en collaborant régulièrement à de nombreuses émissions de radio et de télévision.

 

 

Nombre de pages : 174

Prix suggéré : 14,95 $

 

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