Parfaitement le chaos, suivi de Élie ma joie, dernier recueil de poésie de Julie Stanton

Couverture du livre Parfaitement le chaos de Julie Stanton
Couverture du livre Parfaitement le chaos de Julie Stanton

La saison estivale demeure un moment privilégié pour entreprendre de nouvelles lectures, comme si enfin nous reprenions possession du temps pour nous gâter un peu dans nos activités préférées.  J’en profite donc pour lire quelques livres dignes d’intérêt et partager avec vous mes impressions.

Je débuterai cet exercice en présentant le recueil de poésie de Julie Stanton, Parfaitement le chaos suivi de Élie ma joie, dont le lancement officiel s’est effectué le 2 mai dernier au Clarendon.  La quatrième de couverture jette les bases du contenu du recueil qui touche la rage et le désespoir d’une part, et l’espérance d’autre part :

Face au chaos universel, Julie Stanton témoigne de sa désespérance dans une poésie coup de poing où elle jette un regard noir sur l’état des lieux. Puis, dans un second souffle inspiré par la fragilité et la puissance du nouveau-né, elle médite au-dessus d’un berceau ou s’amorce la vie d’Élie.  Une percée, une blancheur, une issue peut-être vers la joie.

Parfaitement le chaos, comme son titre l’indique, parle du désordre.  Cependant, c’est un chaos ordonné, parfait, contrôlé par la main habile de l’auteure qui témoigne de notre quotidien troublé.  Elle nous mène à travers une hérésie de mots qui tranchent par leur agencement inattendu mais révélateur.  Son parcours touche plusieurs thèmes, dont l’absence et l’absence d’amour, les enfants, la peur de l’irréparable, comme une marche inexorable vers une fin annoncée.  La fin d’une création qui n’a pas été terminée par le créateur.  Par moment, on croirait une insurrection contre la religion, à en juger par l’utilisation du latin et les nombreuses références à l’enfer, à Dieu.  Une croyante qui perd sa foi, face à l’humanité désenchantée. « Dieu a fait ce qu’il pouvait, il n’en peut plus. »  Pour terminer la première partie du recueil, nous retrouvons un extrait de la genèse : « Le septième jour, Dieu se reposa.  Il n’aurait pas dû. »  Madame Stanton propose un point de vue douloureux et critique sur notre monde.

Dans la seconde partie, Élie ma joie, l’auteure retrouve l’espoir devant l’enfant nouveau-né.  Élie, enfant-dieu par son prénom, enfant-dieu par la vénération qu’on lui porte, dans toute sa candeur et sa pureté.  À la fois porteuse d’espoir, sa poésie fait réfléchir sur ces moments magiques passés à observer et à toucher un bébé, à ses premières fois, à cette relation lentement développée entre le nourrisson et son entourage.

Le recueil, illustré sobrement de quelques encres créées par Danielle Stanton, sœur de l’auteure, porte en lui une densité rare par sa structure et le travail créateur dont il est issu.  Tout semble être minutieusement choisi pour créer un effet.  Les textes offrent aussi plusieurs lectures, au gré des thèmes que le lecteur voudra explorer.

Si vous vous intéressez à la poésie travaillée et riche, n’hésitez pas à feuilleter ce livre.  C’est un bijou qui sait briller, peu importe sous quelle lumière vous l’éclairerez.

Parfaitement le chaos suivi de Élie ma joie
Textes de Julie Stanton
Oeuvres de Danielle Stanton

Publié aux Éditions Les heures bleues
2011, 96 pages, 16,5 x 21,5 cm
ISBN 978-2-922265-79-8
19,95$

http://www.heuresbleues.com/livre_parfaitement-chaos.htm

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