Starbuck

 

Julie Le Breton, Antoine Bertrand et Ken Scott

J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le film Starbuck, qui met en vedette Patrick Huard, Antoine Bertrand et Julie LeBreton. Le film prend l’affiche le 27 juillet prochain et mes entrevues avec les artisans du film se trouvent dans la section entrevues. De plus, pour la grande première à Québec, les artisans du film sont venus sur le tapis rouge du Cinéma Ste-Foy pour le plus grand plaisir du public de Québec.

Synopsis

Tout juste au moment où David Wozniak apprend que sa copine Valérie est enceinte, cet éternel adolescent de 42 ans découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants.  Dans la foulée, il apprend aussi que ses enfants se sont regroupés dans un recours collectif qui veut faire invalider la clause d’anonymat qu’il a signée lors de ses dons de sperme.  Parallèlement aux démarches judiciaires, pour tenter de convaincre leur géniteur de se révéler, le recours collectif envoie à David une enveloppe avec chacun de leurs profils.  Happé par une curiosité viscérale, David ne peut s’empêcher d’ouvrir l’enveloppe afin de découvrir qui sont ses enfants. Sans en parler à son avocat, incognito, David se met à les rencontrer.  Ceci donne lieu à des moments très intenses qui, chaque fois, révèlent à David une nouvelle facette de la paternité.

On connaît Ken Scott pour ses scénarios de film comme La grande séduction, Les doigts croches (qu’il a aussi réalisé) et maintenant Starbuck. Ce qui se distingue dans l’écriture de Ken Scott dans la plupart de ses films, c’est l’humanité et la note d’humour que l’on retrouve dans tous ses personnages et toutes ses histoires. Avec une prémisse souvent douteuse, comme un vol de banque versus un voyage à Compostelle ou détourner un médecin vers un village qui se meurt, et maintenant, un recours collectif de 142 enfants pour retrouver leur géniteur… on se demande toujours dans quel univers bizarre on s’embarque. Et pourtant, à chaque fois, on en ressort ébahi, ému et touchés par tous ces personnages qu’on ne peut pas détester, même si parfois, ils agissent à la limite du bon goût et du respect des règles.

Patrick Huard

Ainsi donc, Starbuck (David Wozniak), qui est joué brillamment par Patrick Huard, est un loser, endetté, qui détient encore son emploi à la boucherie familiale seulement parce qu’il est un des fils du proprio. C’est un gars qui a le cœur sur la main, la magouille facile, et la débandade fulgurante. Il a toujours pris de mauvaises décisions dans sa vie et il paie cher ces choix de vie. Cette histoire en est une sur la paternité, sur le passage à l’âge adulte pour un éternel adolescent. Il fallait bien un père investi dans sa propre famille pour jouer un tel rôle. Patrick le fait à merveille. On voit le personnage de Starbuck évoluer, prendre ses responsabilités et devenir l’ange gardien de ces jeunes. Au fil des jours, la fibre paternelle prend le dessus et il vient à se découvrir un but dans la vie. Patrick Huard réussit très bien à faire la transition entre le loser sans avenir et le père responsable qui veille sur ses enfants. Tout passe par son regard de fierté, de souci et de douleur lorsqu’il doit choisir entre l’argent du procès ou faire honneur à la demande de reconnaissance paternelle.

Antoine Bertrand quant à lui, joue le meilleur ami de Starbuck, avocat de métier, mais dont l’emploi principal pour l’instant est de s’occuper de ses 4 enfants en tant que père monoparental. Il est hilarant à voir ce grand dadais. On s’y attache facilement autant qu’à Starbuck. On découvre de plus en plus la palette de jeu d’Antoine et il surprend chaque fois dans ses rôles.

Également, il est intéressant de voir cette panoplie de jeunes acteurs d’environ 20 ans qui incarnent ces enfants nés du même père biologique. On y découvre une belle relève d’acteurs de demain et cela fait du bien de voir de nouveaux visages sur le grand écran. Mon jeune préféré est sans aucun doute David Michaël qui interprète Antoine, l’un des enfants qui vient habiter chez son père biologique. Il a un jeu physique très réussi et un visage angélique qui nous fait complètement craquer… de rire!

Julie LeBreton incarne le rôle de la blonde de Starbuck. Bien que ce soit un rôle de soutien, ses apparitions dans le film sont comme un vent de fraicheur et de lucidité qui est tout l’opposé de son petit copain.

David Giguère

Dans ce film, les situations sont loufoques parfois, mais c’est le côté altruiste, charitable, empathique des évènements et des personnages qui séduit. Une de mes scènes préférées (et il y en a plusieurs), est le moment où David présente sa copine à sa famille. C’est très touchant d’entendre ces hommes (son père et ses deux frères) clamer les mérites de David. Une vraie belle famille unie, malgré les pointes de sarcasmes et d’humour qu’ils se lancent. Ce sont des moments tendres comme seul Ken Scott peut reproduire sur pellicule.

Mais les moments les plus touchants pour moi, surviennent à travers les gestes concrets que David posent pour se rapprocher de ses enfants, pour les protéger, les amadouer, les aider. La fin de semaine où ils se rencontrent tous et passent le week-end ensemble est vraiment remarquable.

J’ai beaucoup aimé le souci du détail dans les décors. La boucherie dans laquelle on voit les saucissons, les pots de diverses couleurs. On aurait vraiment eu envie d’aller s’y approvisionner. Et l’appartement de David, qui est rempli d’objets hétéroclites, des figurines, des vieux vinyles, des objets d’autrefois, de collections, un vrai bordel comme la vie qu’il mène. Et que dire de la couleur rouge qui est en prédominance dans le film. Cela donne une ambiance particulière au film qui est inspiré du quartier le Mile-End à Montréal. Cela donne un look vintage et crée un univers un peu vieillot que j’adore. Et je raffole aussi des T-shirts de David qui me permettent un beau retour dans le temps, avec Evel Knievel, The Avenger…On voit bien qu’il est un éternel adolescent.

Antoine Bertrand

Aussi, j’ai trouvé cela intéressant de voir le procès en mode accéléré, sur fond musical. J’aurais aimé peut-être savoir un peu de quoi avait l’air les arguments de chacune des parties, mais l’essentiel n’en demeure pas moins le verdict. Et de montrer le procès en image seulement fut donc une belle initiative pour ne pas s’éterniser sur la chicane entre les parties.

En parlant de musique, je me suis laissé happer par plusieurs bouts de chansons que l’on retrouve dans le film. Parfois en anglais et avec au moins une chanson en français dans lesquelles je me suis mise presque à fredonner tellement je les trouvais appropriées pour donner le ton juste.

En résumé, c’est un film où le drame flotte constamment en histoire de fond, mais avec une piste humoristique et des personnages tout aussi attachants les uns plus que les autres. Une comédie dramatique comme je les aime. Innovatrice, surréaliste, mais auquel on aime croire qu’elle pourrait exister. Ken Scott a une fois de plus réussi à me conquérir comme public.

Antoine Bertrand

Le film est à l’affiche dès le 27 juillet dans plusieurs salles au Québec.

 

Équipe technique

Réalisateur Ken Scott

Production André Rouleau / Caramel films

Scénario Martin Petit et Ken Scott

Direction photo Pierre Gill

Conception visuelle Danielle Labrie

Montage Yvann Thibaudeau

Compositeur David Laflèche

Costumes Sharon Scott

Distribution Les Films Christal(sous-distribution Les Films Séville)

 

Julie Le Breton, Ken Scotte, Antoine Bertrand

Distribution

David Wozniak Patrick Huard

Valérie Julie LeBreton

Avocat Antoine Bertrand

Frère sévère Dominic Philie

Frère sympathique (Paul) Marc Bélanger

Père de David Igor Ovadis

Antoine David Michaël

Étienne Patrick Martin

Porte-parole David Giguère

Julie Sarah-Jeanne Labrosse

Sauveteur àla piscine Félix-AntoineTremblay

Proprio du café Pierre Mailloux

Maître Chamberlan Patrick Labbé

Infirmière intervenante Marie-France Lambert

http://www.starbuck-lefilm.com

crédit photos : Les Films Christal et Yannick Lepage