Entrevues avec les artisans du film Sur le Rythme

Nico Archambault et Mylène St-Sauveur

J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le film Sur le rythme, qui met en vedette Nico Archambault et Mylène St-Sauveur. Le film prend l’affiche le 10 août prochain et mon appréciation du film se trouvera dans la section cinéma à partir du 8 août prochain.

Entrevues : C’est à l’hôtel Pur de Québec que les journalistes ont rencontré les artisans du film Sur le rythme, mercredi le 3 août dernier. Pour l’occasion, je me suis entretenue avec le chorégraphe/danseur et acteur dans le film Nico Archambault, l’actrice Mylène St-Sauveur, l’acteur Paul Doucet et le réalisateur Charles-Olivier Michaud.  

 

Synopsis

La passion de Delphine (Mylène St-Sauveur) pour la danse l’amène à délaisser ses études universitaires et confronter ses parents (Marina Orsini et Paul Doucet) conservateurs. L’amour et le support de sa grand-mère (France Castel) et la rencontre d’un danseur rebelle (Nico Archambault) poussent alors Delphine à participer à des auditions prestigieuses. Ainsi, défier sa mère qui souhaite un avenir plus conventionnel pour sa fille. 

Charles-Olivier Michaud

Question pour Charles-Olivier Michaud le réalisateur : Vous vouliez faire quelque chose de nouveau, un film qui ne s’est jamais fait avant au Québec, sur plusieurs types de danse. Comment est né ce projet? Et comment en êtes-vous venu à vous associer à Nico, et tous ces danseurs puisque vous étiez vous-même néophyte sur ces sujets?

Charles : « Pour moi, je trouvais cela amusant de sortir de ma zone de confort. J’ai un grand respect pour les danseurs. Ce sont des athlètes, des artistes. Quand j’ai voulu faire ce film, je ne voulais qu’une seule personne pour le faire et c’est Nico Archambault. Car oui, il est beau bonhomme, il est charismatique et les gens l’aiment et surtout c’est un danseur extrêmement accompli et c’est une personne très respectée dans le milieu. Il est très versatile. Je ne le connaissais pas personnellement, mais on a pris contact et on a parlé de ce que je voulais faire. Il aimait l’idée que je ne sois pas un spécialiste de la danse, que j’avais envie aussi de faire quelque chose qui sortait des sentiers battus de la danse. J’avais envie de mettre la danse en avant. Et j’ai filmé à l’épaule, pour qu’on s’approche des gens, qu’on voit les mouvements de proche. Si Nico n’avait pas accepté, peut-être que je n’aurais pas fait le film, qui sait. J’ai voulu faire ce film le plus vrai possible et Nico a apporté plein de petits détails pour donner cette vérité au film. Et, je ne voulais pas ajouter d’effets spéciaux, de trucages pour rendre les danses plus extraordinaires. Je voulais montrer la danse telle qu’elle se vit à Montréal, au Québec par de vrais danseurs. » 

Pour le casting de Mylène quand est-elle arrivée dans le processus?

Charles « Après Nico, c’est Mylène St-Sauveur qui a été approchée pour le rôle. C’est une actrice d’une grande maturité. Elle est belle à craquer. Elle est tellement intelligente dans sa façon d’approcher un projet. Et je voulais une fille de 20 ans qui joue une fille de 20 ans. Et une actrice de 20 ans qui a 10 ans d’expérience dans le métier, il n’y en a pas beaucoup. Alors, Mylène était la candidate de rêve. Elle est embarquée rapidement dans le projet. Et le grand défi était qu’elle devienne une danseuse. Et elle a réussi. » 

Comment avez-vous procédé pour la musique à mettre dans le film?

Charles : « C’est Mario Sévigny qui a fait la trame sonore au complet. Quand on fait le montage d’un film, le compositeur vient plus tard dans le processus. Donc, dans le premier montage des images du film, je mets la musique que j’aimerais avoir dans le film, s’il n’y avait pas la question des droits d’auteurs, d’argent, etc.… Je mets donc la musique que je veux, sans restrictions. Alors ensuite, Mario a écouté cela et je me souviens de son expression, où la mâchoire lui est tombé. Il ne savait pas à quel point la danse et la musique seraient prédominantes dans le film. Il a écouté le film 6-7 fois et, deux ou trois semaines plus tard, il m’a rappelé pour me dire qu’il avait compris le genre de musique que je voulais. Car, même s’il y a beaucoup de hip-hop dans le film, je voulais avoir aussi de vrais drums, de la vraie guitare, de la base, que tout soit réel au niveau musical, comme au niveau de la danse. Cela a été un travail de bras. Mario Sévigny a fait un travail incroyable. Et c’était un défi colossal pour un compositeur. Je pense que la musique sera disponible pour acheter sur Itunes. » 

Ce film est votre deuxième et votre premier Snow & Ashes va sortir après votre deuxième au Québec (le 9 septembre). Ce sont deux films totalement différents. Quelle sorte de défi vous lancez-vous pour votre prochain film?

Charles « J’aime cela me réinventer d’un projet à l’autre. Quand j’étais jeune, je voulais devenir médecin, espion, pilote automobile, journaliste de guerre. J’ai plein d’intérêt dans la vie. Alors cinéaste, c’est le meilleur emploi au monde parce que pour le temps d’un film je peux me mettre dans la peau d’un autre. Dan Snow & Ashes je pouvais être à la guerre et explorer ce monde-là. Je ne voulais pas être danseur par contre, mais avec Sur le rythme, cela m’a fait connaître un autre monde. Mon prochain film, j’ai un autre projet que je développe et je me croise les doigts. Dans un univers complètement différent, dont j’ai écrit le scénario, tout comme Show & Ashes.» 

Nico Archambault et Shirley Noel

Questions pour Nico Archambault : Qu’est-ce qui est écrit sur ce tatouage que l’on voit sur ton avant-bras droit?

Nico « C’est un extrait d’un texte d’un poème de Jim Morrisson qui s’appelle American Prayer. La section que j’ai choisie de ce très long poème, c’est comme une prière d’artiste. O great creator of being, grant us one more hour to perform our art and perfect our lives. We live, we die and death not ends it. » 

Dès le début, tu as fait parti du processus de création du film, avec Charles-Olivier qui tenait à travailler avec toi et personne d’autres pour ce projet. Comment as-tu contribué au processus d’élaboration des chorégraphies, du choix des danseurs et autres collaborations au niveau du texte?

Nico « Tout d’abord, au niveau du scénario, je n’ai rien à voir avec l’histoire qui a été écrite. Là où j’ai été consulté, c’était sur la crédibilité du texte par rapport au monde des danseurs. Je voulais que les danseurs se reconnaissent là-dedans et que ce soit représentatif d’une partie de la vraie vie d’un danseur. Et on voit beaucoup de monde de divers genre de danse dans le film et c’est vrai que cela se passe comme c’est montré dans le film. En étant le chorégraphe de toutes les danses du film, avec Wynn, j’avais mon mot à dire sur le choix des danseurs qui pourraient exécuter les mouvements que j’avais en tête. Charles et la production ont été très confiants et n’ont pas demandé de voir en audition ceux que je proposais. Ils m’ont laissé libre et on s’est vraiment payé un trip. On a monté une équipe all-star, très variée, avec une partie de danseurs avec qui on avait déjà travaillé Wynn et moi et une grande partie de danseurs avec qui on avait envie de travailler depuis longtemps. On a des gars des ballets jazz de Montréal, d’autres avec le National Ballet de Toronto. Et j’ai voulu aussi respecter tous les univers de danses. Quand on va par exemple dans l’univers du street dance ce sont des gars qui dansent dans la rue,  parmi les meilleurs qu’on a choisis. Même, certains étaient difficiles à rejoindre, car ils n’ont pas le téléphone et il faut passer par un tel pour qu’il puisse peut-être un moment donné me retourner un email, s’il trouve un ordi quelque part…  On en a de très bons danseurs au Québec. C’est sûr que plusieurs sont de Montréal ou ont émigré vers Montréal puisque c’est surtout là que la danse se passe au Québec. On avait quelques danseurs de Toronto, Calgary, Vancouver, Saskatchewan. Les danseurs sont très protecteurs de leur art, de leur univers et ils auraient pu ne pas vouloir embarquer dans le projet, surtout quand on regarde la vague de films d’Hollywood, de recettes qui se répètent à perpétuité, mais dans lesquels les danseurs ne se retrouvent pas nécessairement. Mais au contraire, tous ont embarqué pleinement dans le projet.  » 

Comment avez-vous monté les chorégraphies? Vous aviez des chansons et vous deviez faire la chorégraphie sur cette chanson, ou si vous avez créé des mouvements et ensuite la musique a suivi?

Nico « Cela s’est fait de deux façons en fait. On a choisi des chansons qui existaient déjà et qui nous inspiraient et moi et Wynn, on a créé des mouvements, en fonction de ce qu’on comprenait des scènes de l’histoire. Ensuite, on a fait écouté cela à Charles qui lui, parfois disait vouloir cela plus smooth que ce qu’on avait fait, ou plus intense, ou plus rock. On a donc retravaillé certaines chorégraphies et monté le tout avec les chansons existantes qu’on avait choisies avec Charles et il y a eu un premier montage avec cela. Ensuite, la musique du film a été composée par-dessus ce qu’on avait fait, en respectant la rythmique, le genre, le style de musique, sans en faire des imitations, mais plutôt des musiques et chansons originales par Mario Sévigny.» 

Tu participes à la nouvelle émission Ils dansent à Radio-Canada cet automne. Parle-m’en donc un peu.

Nicol (d’une voix passionnée) « Ça, c’est un projet incroyable qui me fait vraiment triper depuis longtemps. C’est un concept nouveau qui a été développé avec ma compagnie Street Parade en collaboration avec La Boîte de Prod, mais qui n’est pas une imitation des émissions qui existent déjà comme Dancing with the stars, ou  So you think you can dance… C’est un docu-variété. Et je le souligne, ce n’est pas de la télé-réalité, mais plutôt un documentaire agrémenté d’une partie variété. On suit 10 gars danseurs à travers un entrainement fait pour les rendre polyvalents et complets et adapté pour miser sur la capacité du corps masculin et atténuer les faiblesses aussi du corps d’un homme. On va les voir s’entrainer du matin au soir, 4 jours par semaine pendant 14 semaines, en ballet, en contemporain, en hip-hop, en acrobatie, en théâtre, en ballroom. Ils n’ont rien en commun ces gars-là. Ils ne viennent pas des mêmes milieux, pas le même âge, pas la même expérience en danse non plus. Ils ont par contre la même passion pour la danse et un gros potentiel pour devenir de superbes danseurs de niveau international. On veut voir leur évolution, et on montre aux gens ce qu’est la vie d’un danseur. On va également montrer aux gens toutes sortes de styles de danse, l’histoire de cette danse, d’où elle vient.  Chaque semaine on va changer de danse pour apprendre à en connaître une grande variété. En pus de cette partie documentaire, on va avoir chaque semaine un chorégraphe invité qui va créer une chorégraphie dans le style de danse de la semaine,  pour chaque gars, que l’on va présenter à la fin de l’émission, sous forme de vidéoclip, avec un décor qui change chaque fois, sur un toit, dans une ruelle, dans un vieux loft. Tous les gars seront là jusqu’à la fin. Ce n’est pas une émission où on élimine des candidats. On va les voir tous et chacun évoluer dans ce monde de la danse. On veut démontrer combien c’est intense, c’est athlétique la danse pour un gars et à quel point cela mérite du respect.» 

Nico Archambault

Après avoir gagné So You Think You Can Dance Canada, tu as joué dans le film Vacation with Derek, TV movie,  tu as également participé à la création du spectacle GRUBB, qui a été présenté à la salle Pierre-Mercure, pour le Festival international de jazz de Montréal, tu as été choisi par Janet Jackson pour danser dans son vidéo Make Me, et tu seras le mentor des 10 participants dans l’émission Ils dansent.  

Comment vois-tu ta carrière progresser ensuite?  Quelle est ta motivation pour choisir un projet?

Nico (rires) « Je veux faire de tout. J’aime la variété, je me tanne vite. Ma motivation… honnêtement, je ne suis pas quelqu’un qui a de but à long terme. Je trouve que cela m’a bien servi jusqu’à maintenant. Avant c’était un peu inconscient de ma part, mais maintenant je sais que je suis comme cela et je le cultive. Je reste ouvert et disponible à des avenues auxquels je n’aurais peut-être pas pensé avant. Les plus beaux projets sont souvent ceux que tu n’avais pas pensé faire et ce seront ceux qui vont te faire apprendre le plus et considérer même une direction à laquelle tu n’aurais pas pensé aller. Il y a quand même une tangente dans mes projets, ce qui m’anime et m’allume encore plus que d’être sur scène et de performer ces temps-ci, c’est d’être à la base d’un projet, d’une création et de voir cette idée-là prendre corps et se concrétiser à la fin. Il n’y a rien qui me fait plus triper que cela. Je choisis aussi mes projets en fonction d’apprendre quelque chose. En faisant un film, je savais que j’allais apprendre à plein de niveaux. En tant que comédien, cela me permet d’être plus précis maintenant, lorsque je fais une chorégraphie, et que je dois demander une émotion, une interprétation plus théâtrale. Tout se complète mutuellement. Et on verra bien où tout cela va mener.  » 

Shirley Noel et Mylène St-Sauveur

Questions pour Mylène St-Sauveur : Quel est le modèle de cette auto que tu conduis dans le film?

Mylène « C’est une Karmann ghia de Volkswagen 1964 environ. J’étais tellement contente, chaque fois qu’elle arrivait sur le plateau. J’avais un plaisir fou à la conduire. Je conduis manuel maintenant, alors je n’ai pas eu de problème à la conduire

 

Quel a été l’entrainement que tu as dû faire pour danser dans le film?

Mylène « Quand j’ai su que j’ai eu le rôle, j’ai continué à faire du workout que j’avais entamé pour mon rôle dans 5150 rue des ormes. J’ai aussi pris des cours de yoga et j’ai travaillé surtout en cardio, sachant qu’en dansant j’aurais besoin de plus de cardio que de muscles. Pour le film, un mois avant le début du tournage, j’ai commencé à prendre des cours avec des professeurs que Nico m’avait recommandées. Stéphanie De Courteille pour les cours de contemporain et Mélanie pour les cours de hip-hop. J’ai eu deux semaines avec eux et ensuite, deux semaines avec Nico et Wynn pour les chorégraphies du film spécialement, où là, je devais apprendre ce que vous voyez dans le film. » 

Bien que pour ma part, cela semble toujours être toi qui danse dans toutes les scènes, est-ce que tu as eu recours à une doublure à l’occasion?

Mylène « À 80 % c’est moi. C’est sûr qu’il m’est impossible de devenir une danseuse étoile en un mois. La fille qui me double a 20 ans au moins d’expérience en danse. Ce sont surtout des mouvements comme les lifts par exemple, où Nico qui est en dessous, ne doit pas de blesser et moi non plus, je ne dois pas me blesser quand il me soulève. Si Nathalie Portman a eu droit à une doublure dans Black swan, alors pourquoi pas moi aussi. Cela n’enlève rien au film.» 

Quel a été ton plus grand défi dans ce film? La danse?

Mylène « C’est certain. En tout cas, c’était pour moi la partie la plus stressante, car je me suis mis beaucoup de pression, car j’avais envie que les gens y croient. Je voulais livrer aussi pour les producteurs, pour Nico aussi. Je voulais que la chorégraphie soit à la hauteur de ce que lui danse. Et danser avec Nico… je suis très chanceuse, je le sais, de danser avec l’un des meilleurs. Nico sait comment bien me guider. Il a été très patient comme professeur et il connaît sa matière. » 

Tu as plusieurs scènes avec France Castel, des moments touchants. Comment est-ce de jouer avec cette grande dame?

Mylène : « France c’est le petit rayon de soleil. Elle est exactement comme vous la voyez dans toutes les entrevues. C’est elle. Elle rit toujours. Quand elle aime, elle aime vraiment. C’est une passionnée. Autant Nico est passionné en danse, elle, est passionnée humainement. Elle est vraiment un de mes coups de cœur sur ce plateau. Elle ne m’a pas pris non plus pour une débutante. On jouait ensemble, on construisait vraiment ensemble. Cela a été un beau cadeau de pouvoir jouer avec elle.» 

Après 5150 rue des Ormes avec un rôle des plus différents de celui-ci, on peut voir que tu as tout un talent d’actrice. À quels rôles aimerais-tu t’attaquer maintenant? 

Mylène « J’aimerais cela pouvoir continuer de me transformer. J’aime enfiler un nouveau corps. Que ce soit me raser la tête pour un rôle, m’entrainer pour être musclé comme dans l’armée, je vais le faire. Même si ce n’est pas une transformation physique, si c’est mentalement que je dois me transformer, au niveau de l’attitude ou de l’énergie, je vais le faire. Il faut que le projet m’anime par contre… Aussi, je peux tourner dans d’autres langues. J’ai tourné l’an passé mon premier film en anglais. Ça aussi c’est un défi. Je travaille mon accent américain et mon accent français international, pour m’ouvrir aussi à ces opportunités. » 

Toi qui n’es pas si loin de l’adolescence, est-ce que ce film Sur le rythme est le genre de film que tu aurais aimé voir à l’écran?

Mylène « Certainement, surtout de la façon qu’il a été fait, très réaliste. Car je n’aime pas les histoires que l’on voit souvent pour les ados, où tout est trop facile, trop gratuit, peu réaliste. Il y a souvent trop d’incongruité et je n’aime pas cela quand on prend le spectateur pour un niaiseux. Ce n’est pas le cas avec Sur le rythme. Je me suis rendu compte que la vie de cette fille-là me donne le goût de moi-même me surpasser. Je n’ai pas eu des problèmes avec mes parents comme elle, mais dans ma vie, c’est sûr qu’il y a des obstacles qui m’amènent à me poser la question à savoir si j’ai fait un bon choix de prendre cette carrière. Est-ce que j’aurais dû continuer l’école pour un emploi sécuritaire ou si je tripe vraiment dans mes projets et on verra la suite. Ce rôle-là a vraiment confirmé mon bonheur et mon plaisir de jouer. » 

Paul Doucet

Questions pour Paul Doucet : On vous a vu beaucoup ces temps-ci dans des rôles tellement différents Filière 13,  Funkytown entre autres, et maintenant un rôle d’un père dans ce film. Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce rôle?

Paul : « En fait, je m’associais beaucoup au rôle de Delphine (ma fille dans le film). On a tous un moment dans notre enfance où on fait le passage vers l’âge adulte et on doit annoncer à nos parents quel est notre véritable désir dans la vie. Et tout comme Delphine un peu, j’ai eu à le faire. J’étais étudiant à l’université et je n’étais pas bien et j’ai décidé de tout lâcher et d’entrer en théâtre. Il a fallu que je l’annonce. Et, autant j’ai eu des craintes de la réaction de mon père, autant celui-ci a réagi de façon correcte pour me faire regretter d’avoir attendu aussi longtemps pour lui annoncer. Il m’a simplement dit de faire mes choix, mais qu’il faudrait alors que je vive avec mes choix et que je les assume. Il y avait donc cet aspect-là que je trouvais intéressant dans le film. Donc, je trouvais intéressant de jouer le père qui se voit mis au fait de la décision de Delphine, comme mon père à l’époque. Cette fois-ci par contre, le père de Delphine, on le sent, il a peut-être passé à côté de quelque chose quand il était plus jeune. Il ne vit pas nécessairement son rêve de jeunesse, disons. Ce côté-là aussi était intéressant, cette relation entre les deux, où malgré tout il y a de l’amour entre eux.  » 

Vous êtes surtout dans les scènes familiales avec Mylène et Marina, comment avez-vous trouvé Mylène qui a dû apprendre à danser pour le film?

Paul : « Mylène est fantastique. C’est une petite perle. Avoir eu cette assurance-là et cette qualité de présence là à son âge… Je suis sorti de l’Université à 28 ans, je n’ai pas commencé avant cet âge-là dans le métier. Je la regarde Mylène, vedette d’un film, à cet âge-là et déjà connu et avec beaucoup de métier en très peu de temps… Et très disponible et à l’écoute de l’autre. Dans les discussions qu’on avait, elle émettait son opinion également. Elle n’avait pas peur de prendre part à ces discussions. On a eu de belles scènes ensemble, bien touchantes. » 

C’est le deuxième film du réalisateur Charles-Olivier Michaud et dans un style qui ne s’est pas encore fait au Québec, un film sur la danse. Comment était-il comme réalisateur?

Paul « J’ai trouvé cela le fun, car même si on est dans un scénario qui est assez conventionnel,  qui répond à un créneau particulier, surtout pour les jeunes, adolescents, jeunes adultes, et ceux qui aiment la danse et assez familial, j’aimais le style de réalisateur qu’est Charles-Olivier et ce qu’il pouvait faire avec ce film. Car j’ai vu le premier film de Charles-Olivier, Snow & Ashes, qui est complètement différent par contre. J’aime beaucoup son esthétique, les silences, le travail qu’il fait avec la caméra, la façon qu’il laisse beaucoup de place aux regards et aux sentiments. Ce fut une belle rencontre de deux univers en quelque part. J’ai eu 4 jours seulement de tournage, mais cela a été très dynamique, de discussions, de dialogues sur la façon d’aborder les drames familiaux et de beaux échanges avec les autres acteurs. » 

Quels sont vos prochains projets?

Paul : « J’ai travaillé beaucoup la dernière année c’est vrai. À la télé, pour Mauvais Karma on a tourné la saison 2 qui sera en onde en septembre. J’ai fait un autre film également d’environ 4 jours de tournage aussi,  La peur de l’eau, qui sera au cinéma en février 2012 probablement. J’ai aussi mon rôle dans la série Lancer compte où mon personnage est présent.  J’ai Mirador aussi qui m’a donné trois jours de tournage pour un personnage qui sera là sur deux épisodes d’une heure. Mais pour l’instant, devant moi, c’est libre, et on verra.» 

Le film prend l’affiche le 10 août 2011 dans plusieurs salles au Québec.

 

Nico, Mylène, Paul, Charles-Olivier

Équipe technique :

Réalisation : Charles-Olivier Michaud

 Scénario : Caroline Héroux

Production : Caroline Héroux / Gaëa films  et Christian Larouche / Christal films productions

Direction photo : Jean-François Lord

Conception visuelle :  Amanda Ottaviano

Musique/ Trame sonore : Mario Sévigny

Montage :  Éric Genois

Distribution Les Films Christal (sous-distribution Les Films Séville)

 

Distribution :

Nico Archambault, Mylène St-Sauveur, Marina Orsini, France Castel, Paul Doucet

Pour la galerie de photos : http://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/854912

 http://www.surlerythme.com/

 http://nico.ekentros.com/bio

 http://nicoarchambault.tumblr.com/

 http://blueprintcru.com/

 

crédit photos : Lise Breton