T’es maigre et grand. Très grand. Ce qui te donne l’air d’être, enfin, vraiment très maigre. En jeans, t’as la silhouette d’une fillette de douze ans. La moindre cravate couvre la moitié de ta poitrine. Les vêtements t’haïssent à mort. Tu es, plus précisément, le genre de gars qui donne aux autres hommes la confiance qu’il leur faut pour aborder les femmes. Tu es, bien sûr, un élément absolument nécessaire à ton espèce. Tu es indispensable à l’équilibre. Tout en bas de la chaîne. Ton apparence est sûrement à l’origine de la plus grande déception de ta vie. C’est pourquoi un certain cynisme s’est installé. Tu crois que tout le monde est stupide sauf toi. Tu crois que tu n’as de comptes à rendre à personne. Tu crois que le fait d’avoir autant de clarté de vision, c’est paralysant, que ça paralyserait n’importe qui, et donc, c’est pas ta faute si t’as jamais rien fait dans la vie. Tu crois que le monde entier est contre toi. Tu crois que c’est pour ça que t’as le droit de prendre tout ce qui passe. T’as baisé avec la copine de ton meilleur ami. T’es con.
Si vous avez aimé le film Trainspotting, vous adorerez T’es con, point, qui nous fait entrer dans le monde de Lee Goodstone et de sa bande de losers, le temps d’une saison. Lee, fin de la vingtaine, marginal, aliéné et revendeur de haschisch, habite dans la partie pauvre du quartier de NDG, dans l’ouest de Montréal. À l’aise dans sa petite existence minable avec ses amis, il n’a pas grand désir de la voir évoluer jusqu’à ce que des événements viennent troubler le train de vie idyllique de cette bande d’éternels ados. Raconté à la deuxième personne du singulier, le roman se lit comme un polar.
EN LIBRAIRIE LE 1er FÉVRIER 2012
DOUG HARRIS, diplômé en communication de l’Université Concordia, est aujourd’hui propriétaire des Productions Hot Spots, une compagnie de production vidéo primée par le Bureau de la télévision du Canada pour de nombreuses publicités. T’es con, point, publié en anglais en 2010, est son premier roman.
