La peur du pire

 

La peur du pire

Monsieur Gaspard démarre, dans un quartier de Montréal, un projet de petite cantine roulante où il vend un produit original « la toupine ». Ce restaurant ambulant offre plus qu’un délicieux repas à ses clients. Il recrée un milieu de vie où des habitués fraternisent, partagent leurs secrets, échangent des services, « […] un petit commerce d’antan à saveur humaine ».

La cantine devient un lieu de rendez-vous quotidien; le rassemblement des résidants du quartier.

Malheureusement, monsieur Gaspard devient victime de son succès.   La popularité du commerce amène de plus en plus de clients. On vient de partout pour gouter « la toupine ». L’endroit est un incontournable; l’attraction à ne pas manquer.

Au fil des chapitres, plus la popularité du restaurateur grandit, plus le petit resto s’éloigne de son identité première. Les files d’attente s’allongent, les clients sont frustrés et impatients. Ils réclament un service rapide avec aux commandes, un restaurateur discipliné et plus efficace. Au sommet de sa gloire, monsieur Gaspard est malheureux. Il doit augmenter sa productivité au détriment de sa qualité de vie. Est-ce qu’il va succomber à la pression? Notre sympathique commerçant se retrouve face à des difficultés qui mettront en péril la survie de son restaurant.

Ce livre se veut une critique de la société d’aujourd’hui et de nos comportements humains. C’est un roman original que j’ai beaucoup apprécié. Quoiqu’il soit plutôt irréaliste d’imaginer un tel commerce à Montréal, c’est rafraichissant de revisiter ces petits magasins à « échelles humaines » de notre enfance. Il est passionnant d’assister aux bienfaits que procure l’arrivée de M. Gaspard aux habitants du quartier, mais aussi très dérangeant d’y reconnaitre nos travers en tant que consommateur. Bref, je le recommande à tous et à toutes.

François Guérin

Né à Ottawa en 1952, François Guérin, après avoir cheminé en sciences de la santé, décide en 1973 de séjourner en France pour y étudier la composition musicale.  Il suit alors des cours avec Jean-Étienne Marie et Pierre Schaeffer, tout en évoluant vers une maîtrise sur la perception musicale avec Michel Imberty à Paris. Il obtient son diplôme de l’Université de Nanterre en 1977.

Il termine ce parcours avec Abraham Moles, décrochant un DEA en psychologie sociale à l’Université de Strasbourg, avant de revenir au Québec en 1981.

Il poursuit alors simultanément une formation en informatique de gestion et un doctorat en musicologie à l’Université de Montréal, sous la conduite de Marcelle Deschênes, diplôme qu’il obtient en 1988.

Après avoir enseigné la perception auditive et collaboré à diverses publications musicales, il travaille maintenant comme analyste en informatique, tout en accordant une place de plus en plus importante à l’écriture.

La peur du pire est  son septième roman.

Collection Fine Plume

304 pages

19,95$

http://www.jcl.qc.ca/