Visite du plateau de tournage et entrevues pour le film Deux temps, Trois mouvements.

Zacharie Chasseriaud, Antoine l’Écuyer, Philomène Bilodeau

Dans le cadre du tournage à Québec du film Deux temps trois mouvements, une coproduction France-Canada, les médias ont été invités sur le plateau de tournage pour rencontrer les acteurs et actrices du film. 

Ce film, mettant en vedette Zacharie Chasseriaud, Aure Atika, Antoine l’Écuyer, Philomène Bilodeau, Anne-Marie Cadieux et Hugues Frenette, entièrement tournée à Québec, dans Vanier, Limoilou et un peu dans le quartier Saint-Rock a débuté ses travaux le 25 mai dernier et il s’apprête, en ce 26 juin à tourner les dernières séquences dans l’école secondaire Vanier sur le boulevard Hamel. 

Voici mes entrevues avec les artisans du film, sur les lieux du tournage, à l’école Vanier (700 boulevard Hamel). Rencontre avec l’équipe suivie du tournage d’une scène 

Philomène Bilodeau

Philomène Bilodeau (fille de Emmanuel Bilodeau)

 Parle-moi un peu de ton personnage

« Mon rôle c’est Isabelle, la fille que Victor (le personnage principal du film) va rencontrer. Avec elle, il va vivre ses premières expériences, sa première relation d’amour en fait. Isabelle, c’est une jeune fille parfaite, studieuse, qui aime aller à l’école. Et c’est vraiment le contraste avec Victor qui lui, n’est pas du tout comme cela. » 

C’est sûrement bien différent de tourner un premier film avec son père (Emmanuel Bilodeau dans Curling) et maintenant se retrouver avec des inconnus et des Français en plus. Comment trouvez-vous votre deuxième expérience de tournage avec Christophe comme réalisateur?

« C’est sûr que j’ai beaucoup plus d’autonomie, j’ai plus d’expérience et mon père n’est pas là tout le temps pour suivre ce que je fais. Et travailler avec les Français, c’est super. Ils sont vraiment gentils. C’est sûr que cela change un peu de la méthode de travailler des Québécois, mais on s’habitue et c’est très bien.» 

Est-ce le métier que tu veux faire dans la vie maintenant? Et pour les études, est-ce difficile concilier les études et le travail d’acteur?

« Oui, j’aimerais vraiment continuer dans ce métier, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. C’est sûr que j’aimerais rester dans le domaine du cinéma ou du théâtre. Pour ce qui est des études, je n’ai pas eu tellement de jours de tournage et c’était souvent la fin de semaine, alors cela allait assez bien. Sauf pour un ou deux examens où j’ai dû étudier pendant le tournage, mais cela s’est bien passé.» 

Est-ce qu’il y a eu des scènes plus difficiles pour toi à jouer, des défis?

 « Il y avait les scènes plus intimes (ou osées) que j’avais à faire avec Zacharie, mais sans nudité quand même.  On avait peur un peu que cela crée un malaise, de jouer ces scènes. Mais finalement, après l’avoir répété une première fois, on a trouvé cela juste drôle et on s’est amusé par la suite. » 

Vous jouez avec des acteurs de votre âge Zacharie et Antoine. Est-ce que l’amitié et la complicité se sont développées pour vrai et rapidement? Pensez-vous rester en contact ensemble après?

« Avec Antoine, je n’avais pas vraiment de temps de tournage avec lui, alors je ne l’ai pas vu souvent. Mais quand même, on s’entend très bien. Et avec Zacharie, c’est très drôle, on s’amuse ensemble, on s’agace, on rit tout le temps. Mais c’est sûr qu’il vit en France, alors, par après, à part être amis Facebook, je pense que ce sera difficile de se voir. »

 

Zacharie Chasseriaud et Philomène Bilodeau

Zacharie Chasseriaud, 16 ans, acteur français depuis l’âge de 8 ans. 

Parle-moi un peu de ton personnage

« Victor est un garçon assez réservé, qui contient ses émotions tout au long du film. Il affronte des épreuves, mais il garde tout pour lui, il ne parle pas beaucoup, ne dit à personne ce qu’il pense. Et à la fin du film, après tout ce qui s’est passé, après la mort de son père et le suicide d’un copain, il grandit en quelque sorte. Tout ce qui s’est passé en une semaine de sa vie, fait en sorte qu’il doit faire du ménage dans sa vie et recommencer à zéro. » 

Et de jouer un rôle aussi en retenu, c’est un défi pour toi?

« C’est un défi, oui et non, car quand j’ai lu le scénario, j’ai trouvé cela super cool. À la fois, je me suis dit que ce serait beaucoup de choses à jouer, mais une fois rendu sur le tournage, j’ai trouvé cela assez facile, car j’ai un bon réalisateur. Il dirige vraiment bien. Il sait ce qu’il veut. Si ce n’est pas bien, il te le dit et tu le changes. Du coup, c’est beaucoup plus facile d’aborder le jeu. » 

Et c’est ta première visite au Québec?

« Je suis déjà venu avec mes parents en vacances, étant petit. Mais c’est mon premier tournage au Québec, c’est vrai. » 

Est-ce différent de tourner ici versus en France?

« Oui, c’est assez différent. À part les techniciens, tous les postes (métiers) comme réalisateur, régisseur, ce ne sont pas les mêmes objectifs qu’ils recherchent en France qu’ici. Alors, cela travaille différemment. Mais, le mélange des Français et des Canadiens s’est très bien greffé.  Et l’accent aussi d’ailleurs. Je vous comprends bien maintenant. » 

Déjà une longue carrière (débuté à l’âge de 8 ans).  Est-ce que tu souhaites continuer dans ce domaine?

«C’est certain que j’aimerais continuer. Mais dans le cinéma, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer. Pour l’instant cela marche pour moi et c’est cool. Pour les études, j’ai arrêté l’école à 14 ans. En fait, je ne vais plus dans un système scolaire. Je fais les cours par correspondance. Mais comme les études n’ont jamais été trop mon fort, alors je fais plutôt du sport. Je fais du tennis. Je joue tous les jours quand je ne suis pas en tournage. Alors si cela ne fonctionne pas dans le cinéma, je me lancerai dans le sport. » 

Vous jouez avec des acteurs de votre âge comme Antoine et Philomène. Est-ce que l’amitié et la complicité se sont développées pour vrai et rapidement?

« Mon personnage (Victor) a peu d’interactions avec les personnages joués par Antoine et Philomène. Même s’ils sont très importants dans le film, j’ai eu à jouer peu de scènes avec eux. C’est sûr que Philomène joue le rôle de ma première copine. Malgré le fait que je joue peu avec eux, j’ai créé des liens avec eux. Ils sont super cool et ils jouent très très bien

 

Entrevue avec Antoine l’Écuyer

Antoine Lecuyer (Les rescapés, C’est pas moi, je le jure!)

Parle-moi un peu de ton personnage.

« Je joue le rôle de Samuel, qui va devenir ami avec Victor durant le film. En fait, Victor assiste à un suicide d’un des proches amis à Samuel. Et Victor se questionne à savoir pourquoi François s’est suicidé? Il va donc se tourner vers Samuel pour tenter de trouver les réponses qu’il cherche. Il va se créer une amitié entre les deux.»  

Comment est-ce de tourner avec Christophe le réalisateur français et jouer avec un acteur français?

« C’est différent. Premièrement, le langage, c’est un peu le choc des cultures. Aussi, la façon de tourner de Christophe est différente. Je vous donne un exemple. Pour le tournage, je dois conduire un scooter. Mais je n’ai pas de permis pour en conduire un. Alors, on doit avoir recours à un cascadeur pour tourner mes scènes en scooter. Christophe m’a dit qu’en France, cela ne ce serait pas passé ainsi. On m’aurait laissé 20 minutes pour pratiquer et j’aurais tourné les scènes quand même. » 

Est-ce qu’une carrière d’acteur t’intéresse à long terme? Et est-ce difficile de concilier les études et le travail d’acteur?

« Oui c’est certain, même si ce n’est pas toujours évident. Et j’essaie aussi le plus possible de prendre des contrats qui vont être l’été, pour ne pas trop nuire à mes études. » 

Antoine l’Écuyer

Et as-tu justement des projets pour l’été qui vient?

« Vers la fin de l’été, j’ai un projet de film avec Robert Morin, qui va s’appeler Quatre soldats. Ce sera tourné dans la région de Montréal… mais c’est tout ce que je peux dire pour l’instant.»  

Pour ceux qui se demandent si la casquette d’Antoine lui sert pour le rôle. Et bien non, c’est la casquette personnelle d’Antoine qui se dit être un grand admirateur des Nordiques de Québec. Et j’ai appris aussi qu’il a bien aimé son passage à Québec, il a trouvé cette ville chaleureuse! 

 

 

 

 

Les techniciens s'affairent à l'intérieur et à l'extérieur de l'école

Après les entrevues, les médias ont eu la possibilité d’assister au tournage de la scène 17 du film. Le réalisateur nous introduit la scène. « Cela se passe avant que Victor soit monté sur le toit pour voir l’étudiant tomber du toit. Il est arrivé en retard à son cours et il est envoyé chez le principal (directeur). Le professeur a demandé à Isabelle de l’accompagner chez le directeur. C’est par la suite qu’il ira sur le toit faire un graffiti et voir le suicide.» 

Donc, une scène plutôt banale, dans les escaliers de l’école, où Isabelle et Victor vont échanger quelques mots en descendant un étage.

 

Voici le texte :

 Isabelle :  Fais-tu exprès?

 Victor : Quoi?

 Isabelle : D’être en retard, de ne jamais avoir tes affaires.

 Victor : Je m’en fous!

 Isabelle : Tu t’en fous?

 Victor : Ouais! 

Clapette de tournage!

Cette courte séquence de quelques secondes nécessite une foule de techniciens qui dégagent les alentours, installent des lumières, des toiles, des éclairages, des câbles. Puis on fait une première répétition pour fixer les marques d’arrêt, les angles de caméra. Ensuite on fait une deuxième répétition pour voir le jeu des comédiens. Finalement une dernière répétition pour intégrer les petits ajustements. Ensuite, retouche maquillage, pendant que les techniciens cachent les fils et s’assurent que plus rien d’inhabituel ne parait et on est prêt pour la vraie scène. Pour une scène de 15 secondes environ, cela aura pris une heure de préparation. Bienvenue dans le monde fascinant du cinéma! 

 Au total, 25 jours de tournage auront été nécessaires pour clore ce beau projet et le tout se terminera le 28 juin, après deux dernières soirées de tournages extérieurs. C’est ce que nous raconte Marc Biron directeur de production sur le film et un coproducteur chez Parallaxes, pendant que nous attendons la préparation de la scène à tourner. Il nous parle du souci de tourner des scènes extérieures où il faut vraiment que la température soit au rendez-vous surtout pour ces dernières journées :

« Demain soir (mercredi soir), c’est en-dessous de l’échangeur (autoroute Dufferin qui s’en va vers Saint-Anne-de-Beaupré) que seront tournées les scènes de nuit (alors, la pluie ne nous dérangera pas vraiment). Par contre, jeudi soir, c’est la soirée sur la rue Saint-Jacques (en direction de la rue Chauveau, là où il y a un des rares giratoires à Québec) où on simule un accident de scooter et avec nos cascadeurs. Alors, il faut vraiment qu’il fasse beau. Pour l’occasion, on aura les policiers qui viendront bloquer le secteur et on va surement travailler jusqu’à 1 h du matin.» 

Il nous explique aussi que pendant que l’équipe principale tourne une scène, il y a souvent des gens des autres départements qui s’affairent à préparer les autres lieux de tournage. « Par exemple, vendredi dernier, au château d’eau, d’Ancienne-Lorette, on était dans la rivière, pour une fausse noyade. Ainsi, les jours avant, c’est toute l’équipe régie qui est venue installer tout le nécessaire (arrangement des lumières) pour que lors de notre arrivée aux aurores, dans le noir, les techniciens puissent voir où s’installer et travailler. Aussi, lorsqu’on a fait le tournage dans l’appartement du jeune Victor, l’équipe de direction artistique vient quelques jours avant pour tout installer le décor. Ainsi, quand on arrive, le plateau est décoré et prêt à être utilisé. » 

Dans la caméra!

En résumé, ce récit initiatique met en place deux deuils, une petite délinquance et un premier amour. C’est l’histoire de Victor (Zacharie Chasseriaud), adolescent français récemment immigré qui est le seul témoin de la chute de François, du toit de l’école. Le regard du jeune étranger se pose sur Québec, pas la ville des touristes, mais celle des quartiers populaires, de ses gens et de leur langue qu’il comprend mal. Il trouve sa géographie vaste et vide, surtout pour lui qui vient des banlieues parisiennes. Cette mort soudaine fait entrer Victor dans le paysage. D’abord, Isabelle (Philomène Bilodeau) qui le regarde maladroitement comme une fille de son âge, pas sûre de ce qu’il faut faire. Contrairement à Adèle (Aure Atika), la mère de Victor, avec le collègue de travail qu’elle a ramené à la maison. Il y a aussi la mère de François, (Anne-Marie Cadieux), qui cherche une raison à la mort de son fils et interroge Victor désespérément. Le contraire pour Samuel (Antoine L’Écuyer) le meilleur ami de François, qui sait quelque chose, mais préfère se taire. C’est par le regard de l’autre, celui de Victor, que Christophe Cousin met en place sa vision de Québec. 

Une coproduction de : à Montréal Martin Paul-Hus (Amérique Film), à Québec Sonia Despars (Parallaxes), à Paris Céline Maugis et Christophe Delsaux (La Vieest Belle Films Associés).  Financé parla SODEC, le CNC et Téléfilm Canada, le film sera distribué au Canada par Axiafilms.

Le long-métrage, doté d’un budget de 1,7 million$, devrait être terminé à l’hiver ou au printemps 2013, à temps pour une participation espérée aux festivals de Berlin ou de Cannes. 

Galerie photos http://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/861722 

Relations de presse : Communications Paulette Dufour

www.paulettedufour.com 

 

crédit photos : Lise Breton.