An evening with Whoopi Goldberg en clotûre du Festival Grand Rire 2012

Whoopi Goldberg

Pour cette dernière journée du festival grand rire 2012, les organisateurs ont mis le paquet en nous présentant, à l’Agora du Port de Québec, en ce jour de la fête du Canada, une soirée en anglais mettant en vedette la très populaire Whoopi Goldberg, vedette américaine, coanimatrice du talk-show The View, et que l’on a vu dans plusieurs films dont La couleur pourpre, Mon fantôme d’amour et Rock’n nonne. 

Cela faisait extrêmement longtemps que le public n’avait pas eu le loisir d’entendre Whoopi dans un numéro de « Stand-up comic ».  On connaît surtout ses talents d’humoriste pour avoir participé à neuf émissions spéciales « Comic Relief » avec Billy Crystal et Robin William et pour ses performances d’animatrice de la cérémonie des Oscars (Academy Awards) dont les derniers datent de 1999 et 2002. Mais de la voir seule sur scène pour livrer son propre matériel devant un public principalement francophone, cela est un véritable éclair de génie de l’équipe du Grand Rire! 

 

 

 

Whoopi Goldberg

Dès son entrée sur scène, avec cuillère et casserole, le public s’est levé en bloc pour lui donner sa première ovation! On peut dire que Whoopi s’est bien renseigné sur notre belle ville de Québec et ses déboires récents. Elle avait même un gilet des Nordiques qu’elle a brandi en nous demandant « Why did you let them go ? » et nous sommant de tout faire pour aller les récupérer. Et c’est avec un bonjour en français qu’elle nous a mentionné qu’elle regrettait ne pas pouvoir en dire plus dans notre langue. En fait, ce qui m’a surpris chez cette grande dame, c’est qu’elle semblait peu convaincue que son humour nous plairait et qu’on la comprendrait. À plusieurs reprises, elle arrêtait son monologue pour demander au public s’il connaissait tel mot, ou s’il était au courant de la situation politique aux États-Unis lors de son monologue sur Obama et le système de santé qu’il tente de faire instaurer. « Are you all gonna know the shit I’m talking about ?… we are losing our minds with the crazy  election that’s coming. But you got crazy people too. You got prime ministers too you lost their minds. » Tiens, tiens, elle semble bien au courant de notre situation en tout cas… Et surtout, elle nous a prévenues à maintes reprises que son spectacle serait vulgaire, qu’elle utiliserait le mot « Fuck » régulièrement et chaque fois qu’elle voyait des gens se lever, elle revenait à la charge, en disant « I told you it was gonna be worst… and it’s gonna be a lot worse… It’s not a show for kids.» 

Bien que l’Agora n’était qu’à moitié remplie, comme ce fut le cas avec la présentation de la soirée d’humour avec Bill Cosby, il y a deux ans, car bien peu de gens à Québec sont bilingues et cela est bien dommage, le public présent a croulé de rire devant l’humour très terre-à-terre de Whoopi. Tous nos instincts primaires y sont passés. Que ce soit les flatulences qui varient selon notre âge, les premières menstruations de Whoopi, à l’époque des ceintures et serviettes sanitaires, le sexe oral et anal, «it’s not fun getting stuff out of there, so it can’t be fun putting anything in there… at least not for me anyway. »  en passant par les divers symptômes de la ménopause (la retenue qui ne retient plus rien quand on éternue, et les envies plus persistantes qui risquent de faire des dégâts si on ne les prend pas au sérieux). Et le sexe pour elle, c’est terminé. « The sex… no… too dry… I walk, and it’s like I’m creating a beach » Whoopi va même jusqu’à expliquer aux femmes ce qui se passe dans la toilette des hommes, lorsqu’ils tentent de secouer cette dernière goutte avant qu’elle ne vienne tacher le devant de leur pantalon. Ce qui rend cet humour très hilarant, c’est la façon dont cette dame de 56 ans nous raconte ses déboires, avec un naturel désarmant et un franc-parler très assumé, sans oublier ses mimiques, sa gestuelle très suggestive, où l’on reconnaît son grand talent d’actrice. 

Mais ce qui m’a le plus touché dans son spectacle, c’est que malgré tout, Whoopi en profite pour passer quelques messages à la population. Mon numéro préféré est sans doute celui où elle raconte que bien qu’elle soit friande du mot « Fuck », car il a un son particulier, et que cela choque bien des gens qu’elle l’utilise fréquemment, pour elle, il y a des mots bien pires que ce sacre américain. Il y a par exemple le mot « stupide » qui peut frapper fort comme un coup de poing au ventre lorsqu’on se fait traiter de la sorte. Et, personnellement, je suis complètement d’accord avec elle. Aussi, elle en profite pour parler technologie, du cellulaire par exemple et twitter. Elle ne comprend pas pourquoi les gens ne ferment pas leur cellulaire la nuit. Qui pourrait bien appeler en plein milieu de la nuit et à qui je devrais absolument répondre. Selon elle, les gens vont trop vite maintenant, ils sont trop impatients. Ils doivent relaxer, prendre leur temps et surtout, lâcher un peu les messages textes et avoir des contacts humains véritables. Et là-dessus, je suis également en total accord avec elle. 

Whoopi Goldberg

Après un spectacle d’un peu plus d’une heure, Whoopi a bien gentiment répondu aux questions du public, qui pouvaient être traduites par Christopher Hall qui est venu rejoindre la grande dame sur scène. Ainsi, on a appris que Whoopi a une fille et trois petits-enfants (dont elle nous raconte les anecdotes dans ses monologues), âgés de 22, 16 et 13 ans. On apprend aussi qu’elle prépare pour l’an prochain un documentaire sur la comédienne américaine Moms Mabley. Et pour ceux qui iront à New York, l’an prochain, ils pourraient la voir au théâtre. Comme les questions ne sont pas filtrées d’avance, lorsqu’une personne demande à Whoopi si elle peut venir se faire prendre en photo avec elle, celle-ci répond, à mon avis, de manière très classe. Elle mentionne que si elle accepte pour une personne, elle devra le faire pour toutes les autres, qui ont elles aussi payé leur billet pour la voir. De plus, lorsqu’une personne dans la salle lui a demandé des conseils pour lui-même qui veut devenir acteur, elle lui a demandé « Do you want to be an actor or a star ? ». Car il est bien plus important de devenir un acteur qu’une vedette. Pour elle, une vedette (star) «it’s a fluke ». L’important, c’est l’artiste, qui se passionne pour son art, rien de plus. Pour sa part, elle était contente de faire de théâtre pendant longtemps, et c’est par hasard qu’elle a commencé à faire des films et à devenir une vedette. Mais ce n’était pas son but. 

Après une vingtaine de minutes de questions, les gens lui ont à nouveau donné une ovation bien sentie et elle est repartie, en laissant tout de même savoir qu’elle reviendrait nous voir, et que cette fois-ci, elle pourrait nous dire plus de mots dans notre belle langue! 

Quelle grande dame! Vraiment, ce fut une soirée à la hauteur de son immense talent! 

le quatuor musical QW4RTZ

En première partie à 19 h 30, le public de Québec a été agréablement surpris d’entendre, pour la première fois, pour la plupart, le quatuor vocal QWARTZ, venu interpréter des chansons a capella. Et qu’est-ce que ça veut dire pour eux A CAPELLA? Ils font les voix, ils créent la musique sans instruments, ils réarrangent les partitions pour agencer deux chansons ensemble parfois, bref, ils façonnent la chanson pour donner au public une expérience vocale exceptionnelle. 

Avec des pièces comme Where in the world is carmen sandiego, Billy Jean de Michael Jackson, I’m Yours de Jason Mraz, la version intégrale de 4 minutes de la pièce Dixie du groupe Harmonium, fix you du groupe Coldplay, Alors on danse de Stromae, Julie des Colocs et Grace Kelly de Mika ces jeunes passionnés par la voix humaine, s’approprient tous les styles. Du pop, jazz, barbershop, classique, ils créent des arrangements vocaux originaux à leur image. 

De plus, leurs numéros sont des plus cocasses pour plusieurs d’entre eux. Ainsi, ils interprètent par exemple Fly me to the moon, en version anglaise, mais aussi version en français de google translation…Également, une chanson d’amour des plus déconcertante dont les paroles du refrain sont : «I take a look at my enormous penis, And the happy times are comin’ to stay» C’est délirant! Et une composition originale en espagnol, Los Amigos écrite à l’aide de plusieurs bouteilles de téquila… cela promet! Hilarant!

 

Louis Alexandre Beauchemin, François Pothier Bouchard, Xavier Roy et David Gélinas

Le groupe, qui a vu le jour à Trois-Rivières, a donné une performance d’un peu plus de 30 minutes, avec une bonne dose d’humour et des harmonies parfaites, dont le public s’est régalé. Honnêtement, on en redemandait encore. Ils sont revenus faire un rappel avec The Lion King où tout le monde a chanté avec eux. Malgré cela, on peut dire qu’ils nous ont laissés sur notre faim. 

Composé de Louis Alexandre Beauchemin, François Pothier Bouchard, David Gélinas et Xavier Roy, ces jeunes ont un avenir prometteur en chanson. La carrière des quatre chanteurs ne fait que commencer. L’été dernier, QW4RTZ a effectué une tournée en France, puis il s’est imposé tranquillement comme un incontournable et un vent de fraîcheur sur la scène vocale canadienne. Le groupe travaille présentement à la création de son deuxième spectacle dans une mise en scène de Serge Postigo et débutera bientôt une tournée en Europe. 

QW4RTZ

Également, durant cette dernière journée, les passants, touristes et les festivaliers ont pu vivre une expérience d’animation urbaine, en découvrant la création moderne inspirée de la commedia dell’arte. À raison de trois représentations par jour (14h, 16h, 19h) d’une durée de 30 minutes dans le secteur enchanteur de Place Royale, du 29 juin au 1er juillet, Commedia dell’arte a enchanté toute la famille! Présentée en collaboration avec le Théâtre Niveau Parking, Commedia dell’arte est une création du metteur en scène Michel Nadeau et de l’équipe de comédiens composée de Charles-Etienne Beaulne, Caroline Boucher-Boudreau, Israël Gamache et Sophie Thibeault.

 

Les partenaires : un précieux soutien
Il est toujours aussi important pour le Festival de souligner l’apport de ses partenaires et collaborateurs pour leur soutien à la réalisation dont : Loto-Québec, SAQ, Discount, Air Transat, Pepsi Alex Coulombe Ltée, Tim Hortons, Labatt, Via Rail Canada, Couche-Tard, Hilton Québec, Orléans Express, Location d’outils Simplex, Savini, l’Association des gens d’affaires Place-Royale/Vieux-Port, Radio-Canada Télévision, Canal D, TV5, Journal de Québec, Cogeco, RTC, Orange, le Gouvernement du Canada, le Gouvernement du Québec, l’Office du tourisme de Québec,la Ville de Québec, Humour en Capitales, Humour du Monde, le Voo Rire, le Festival d’humour de Marrakech et le Groupe QuébéComm.
 grandrire.com.

http://www.grandrire.com/whoopi-goldberg-a-lagora-le-1er-juillet/

crédit photos : Patrick Grégoire