Différents acteurs, différents enjeux, différents pays, mais une langue commune, le français. Le forum mondial de la langue française a ouvert ses portes hier au centre des congrès de Québec et plus de 1500 personnes étaient présentes pour l’ouverture du forum.
Le coup inaugural était donné hier lors d’une séance inaugurale chapeautée par Michel Audet, commissaire général du forum mondial de la langue française, Régis Labeaume, maire de la ville de Québec, le premier ministre du Québec, Jean Charest, premier ministre du Canada, Stephen Harper et l’honorable Abdou Diouf, secrétaire général de l’organisation internationale de la francophonie (OIF). Un manifestant a interrompu le discours de Stephen Harper appelant les citoyens à se mobiliser. Aucun autre incident n’a été rapporté.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée de manière à donner une tribune aux jeunes. Les discours des dignitaires étaient entrecoupés de quelques mots de poésie, ou d’espoir donné par de jeunes francophones issus de milieux culturels différents (Laos, Gaspésie, Argentine).
Le forum en est à sa première inauguration. Et c’est sous l’impulsion de M. Abdou Diouf que le forum est né. Il se veut d’être un lieu d’échange, une plateforme linguistique permettant aux acteurs de la société civile mondiale de se rencontrer et de discuter des enjeux et des solutions possibles auxquels notre langue est soumise. Dans un monde en constante mutation, là où l’instantanéité de nos moyens de communication devient de plus en plus accessible et là où internet s’anglicise, force est de constater la nécessité de repenser notre langue. Comme le déclare dans son discours inaugural, Abdou Diouf demande aux francophones « [d’]être des indignés linguistiques ». Il reprend, bien entendu, l’expression fétiche des mouvements d’occupation mondiaux.
Le forum comprend quatre thématiques principales : les références culturelles, la diversité linguistique, l’économie et l’univers numérique. Il sera question lors des conférences de la place du français autant dans la sphère diplomatique internationale que dans les échanges culturels entre pays membres de l’OIF. L’interdépendance des thèmes est évidente, mais les avantages et les inconvénients d’adopter tel ou tel politique à l’égard de la place du français est déterminants et c’est pourquoi le forum est si important t déterminant. Il s’inspire notamment du même type d’évènements que les pays hispanophones organisent à chaque trois ans.
Au cœur des débats, il y a le cœur des jeunes francophones. En effet, le forum a fait une place de choix pour les jeunes francophiles du monde comme le mentionne Michel Audet dans son allocution inaugurale.
En derniers lieux, il est évident que nous devons en tant qu’acteur et locuteur français, soustraire le Darwinisme culturel de l’équation. Ce qui signifie que nous devons tous promouvoir nos différentes cultures afin qu’elles ne meurent pas sous l’impulsion de la dominante. Il n’y a pas de prédateurs, ni de proies dans le domaine culturel, Il n’y a que différentes langues supportant notre identité culturelle. Il existe encore moins une « quelconque sélection naturelle de la culture ». L’art n’est pas assujetti aux contraintes de la nature. Certes, certaines langues ont un nombre de locuteurs plus important ou influent. Mais il n’est aucunement question de l’une devenant le produit de l’autre.
De plus, hier soir le Slam était à l’honneur au parc de la francophonie. Sur scène, la soirée « Les mots dits » a vu défilés plusieurs slameurs et rapeurs des quatre coins du monde. Grand Corps Malade, Queen Ka, Fabrice Koffy et Souleymane Diamanka sont les artistes qui étaient présents à ce spectacle gratuit organisé dans le cadre du forum. Demain soir, il y aura l’orchestre de la francophonie comprenant, entre autres, Marie-Josée Lord, Jacques-Greg Belobo et Bruno Pelletier.
Pour plus d’informations, consultez la programmation du Forum mondial de la langue française à l’adresse suivante : http://www.forumfrancophonie2012.org/
