Le dernier film de Radu Mihaileanu, La Source des femmes, porte à l’écran la voix de femmes arabes braves qui se battent pour faire entendre leurs droits. Du haut de la montagne, où elles doivent chaque matin, apporter l’eau au village, elles perdent en chemin l’essence même de l’amour qui les unit à leurs hommes… Une d’entre elles, Leila, refuse de se subordonner à ces dites traditions. Elle entraîne avec un courage et une assurance déconcertante ses sœurs dans ce qu’elles appellent « la grève de l’amour » ! Les plaisirs de la chair sont dès lors interdits, soustraits catégoriquement de la vie conjugale jusqu’au jour où les hommes abdiquent et acceptent enfin de délivrer les femmes de ce lourd fardeau. Une violence charnelle qu’elles imposent sans merci et qui a des répercussions sur l’ensemble de la vie sociale de la communauté.
Mihaileanu ne précise pas dans quel pays ou à quelle époque se déroule La Source des femmes. C’est sous la forme d’un conte oriental qu’il nous invite à découvrir la joie, l’humour et le courage de ces villageoises. Pour réaliser ce récit, le scénariste s’isole dans un village de l’une des montagnes de l’Atlas pendant plusieurs mois. En plus de diriger les actrices dans une langue qu’il ne connaît pas, le darija, Mihaileanu exorcise avec brio une culture qui est diamétralement opposé à ses origines roumaines-juives.
La Source des femmes présente au public des comédiennes de talents (Biyouna, Leila Bekhti, Sabrina Ouazani, Hafsia Herzi) qui partagent à l’écran une complicité sans borne, teintée de tendresse, d’affection et d’humanisme. Ensemble, elles dénoncent en chant, en danse et en textes métaphoriques les comportements des hommes lors de célébrations ou de fêtes touristiques. Les voir jouer ensemble est un cadeau pour l’esprit et pour la véracité de cette proposition cinématographique.
Ce long-métrage est le film à voir cet été ! Il est maintenant à l’affiche.
Crédit photo : Courtoisie
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