Double Vie

Martine Francke, André Robitaille et Marie-France Lambert dans Double Vie

Depuis 18 ans, un homme réussit à vivre avec deux femmes en même temps sans que celles-ci ne s’en aperçoivent. Les problèmes commencent lorsque les deux enfants qu’il a eus avec les deux femmes font connaissance sur Internet et menacent de tisser des liens amoureux, ce qui risque de rendre publique sa double vie. Réussira-t’il à s’en sortir? Courses, fureurs et étoiles au programme!

Voilà donc la prémisse de départ de cette pièce présentée à la salle Albert-Rousseau les 31 aout et 1er septembre 2012, pièce qui a d’ailleurs été présentée tout l’été au théâtre Juste pour rire à Bromont. L’auteur, le dramaturge britannique Ray Cooney qui avait connu un succès fracassant avec la pièce Scandale en 2010 récidive avec une mise en scène signée Normand Chouinard.

Naturellement, avec un sujet tel que celui-ci, on ne peut s’attendre qu’à des quiproquos, des mensonges, des stratagèmes pour se cacher, se sauver, des claquements de portes, des courses effrénées, des revirements de situations, bref du vaudeville à son meilleur. Personnellement, je ne suis pas le meilleur public pour ce genre de pièce, mais avec Bernard Fortin et André Robitaille, j’étais certaine de ne pas m’ennuyer.

Oui, c’est vrai, les situations sont invraisemblables, la psychologie des personnages est peu présente, et surtout, la fin est déroutante, voire même irréaliste, mais l’important dans cette pièce c’est de rire et croyez-moi, les gens ont ri à s’en donner mal au ventre. À l’occasion, on voit les gens applaudir dans la salle lors d’un bon gag, ou d’une performance d’acteur très marquée. Or, hier soir, j’ai compté pas moins de six moments où les gens ont applaudi d’emblée, nécessitant un temps d’arrêt pour les acteurs afin de laisser les gens réagir. Et cela, sans oublier tous les moments d’éclats de rire profonds de partout dans la salle.

 

Bernard Fortin et André Robitaille

Ce qui fait la magie d’une telle pièce, c’est d’abord et avant tout le jeu des comédiens, qui réussissent à rendre crédibles leurs personnages et surtout grâce au synchronisme des chorégraphies de courses, de claquage de porte, de bousculade, de chamaillage, ouf! Juste de les voir aller pendant deux heures, on devient fatigué dans la salle. Et ceux qui réussissent le mieux dans ce domaine sont sans aucun doute André Robitaille et Bernard Fortin. En plus de courir partout dans tous les sens, ils doivent déballer un flot de paroles, qui n’en finit plus, tout en étant de véritables acrobates physiquement. Quelle performance! Bernard doit perdre surement une livre ou deux chaque soir, et il termine littéralement en sueur après cette soirée lourde en rebondissements. La seule, qui, à mon avis, joue trop gros son jeu et n’est pas totalement crédible, c’est Martine Francke. Je sentais constamment que c’était faux. Mais pour le reste, ils étaient tous géniaux. Même Audrey Rancourt-Lessard et Sébastien René qui interprètent les deux adolescents, ils sont magnifiques, pleins d’entrain et totalement dans leur personnage. Un des meilleurs moments de la pièce, pour moi, se trouve dès les premières minutes de l’ouverture des rideaux, alors qu’en synchronisme parfait, les deux adolescents parlent à leurs mères respectives de leur rencontre imminente. Un beau moment de théâtre!

Au niveau de la mise en scène, quel travail colossal de Normand Chouinard et quel esprit de génie que de diviser la scène en deux, pour présenter les deux maisons, mais scindées en une seule. On voit le décor de l’une, puis à côté, le décor de l’autre, par contre, on s’y promène comme si on était dans une seule maison. C’est génial! Ainsi, les gens se croisent, mais ne se voient pas, s’ils ne sont pas dans la même maison. Et le public complice, se régale encore plus de la synchronicité des déplacements des comédiens.

Marie-France Lambert, Roger La Rue, Bernard Fortin

Le décor est parfait pour ce genre de pièce, avec plein de portes et d’endroits pour sortir et entrer, afin d’agrémenter encore plus les déplacements et les revirements de situation. La pièce se déroule à un rythme d’enfer, du début à la fin, sans période morte. On retient littéralement notre souffle à tout moment, si bien qu’on est nous-mêmes essoufflés à la fin de la pièce. Une chance qu’il y a un entracte pour nous permettre de récupérer un peu.

Une pièce rocambolesque, où on rit doublement des rebondissements dans la vie de ce bigame, de quoi enlever toute envie de faire comme lui. Ce qui fait la force d’une telle comédie, c’est le rythme effréné, les répliques délicieusement drôles et surprenantes et le jeu des comédiens qui font de cette comédie burlesque une soirée de théâtre totalement réussie!
Mise en scène: Normand Chouinard

Avec : André Robitaille, Bernard Fortin, Martine Francke, Audrey Rancourt-Lessard, Marie-France Lambert, Sébastien René, Roger La Rue

BILLETS EN VENTE DÈS MAINTENANT

À la billetterie de la Salle Albert-Rousseau et dans le Réseau Ovation
Réservations : 418 659-6710 ou 1 877 659-6710
www.sallealbertrousseau.com ou www.ovation.qc.ca

 

La pièce Double vie est en tournée au Québec : 
– 31 août au 1er septembre à Québec 
– 7 septembre à Lasalle 
– 14 et 15 septembre à Saint-Jean-sur-Richelieu 
– 22 septembre à L’Assomption

Etc.. voir  la liste complète de la tournée sur :
 http://www.hahaha.com/fr/spectacles/act/2930

Crédit photos : Frédérique Ménard-Aubin