J’ai vu, samedi le 22 septembre dernier, en première Québécoise, le film de clôture du Festival de cinéma de la Villede Québec Inch’Allah, d’Anaïs Barbeau-Lavalette et produit par Luc Déry et Kim McCraw de micro_scope, la compagnie derrière les succès Incendies et Monsieur Lazhar. Cela met en vedette Évelyne Brochu dans le rôle principal de ce superbe film qui pose un regard humain sur la Palestine et Israël alors que les gens sont confrontés à la guerre. Le film prend l’affiche en salle dès le 28 septembre prochain.
Mon appréciation du film se trouvera dans la section cinéma de ce site à partir du 27 septembre.
SYNOPSIS
Dans la clinique de fortune d’un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie, Chloé (Évelyne Brochu), une jeune obstétricienne québécoise, accompagne les femmes enceintes, sous la supervision de Michaël, un médecin d’origine française. Entre les checkpoints et le Mur de séparation, Chloé rencontre la guerre et ceux qui la portent. Rand (Sabrina Ouazani), une patiente pour laquelle Chloé développe une profonde affection; Faysal, le frère aîné de Rand, résistant passionné dont Chloé tombe amoureuse; Safi, le cadet de la famille, enfant brisé par la guerre qui rêve de voler au-delà des frontières; et Ava, jeune militaire, voisine de palier de l’appartement de Chloé en Israël. Cette rencontre entraîne Chloé dans une aventure de l’intime comme du territoire…
Questions pour la comédienne française d’origine algérienne Sabrina Ouazani
Vous venez, tout comme moi, de voir pour la première fois ce magnifique film. Quelles sont vos impressions suite à ce visionnement?
« Je suis comme tout chamboulé, toute émue. Tout ce qu’on a donné pour ce film, ce n’est pas pour rien qu’on l’a fait. On a toujours peur d’être déçu, même trahi et je suis tellement contente du résultat, de l’ensemble du film… En faisant ce film, j’avais presque des fois le syndrome de l’usurpation. Je me demandais si je trahissais ces Palestiniens dans mon interprétation, car je n’ai pas leur vécu, et je n’ai pas la prétention, en étant là-bas, de vraiment tout connaître d’eux. Et en voyant ce film, je vois qu’on a réussi un gros défi. Je pense que les gens, tout comme moi, en voyant le film, vont éprouver de l’empathie pour chacun des personnages. Je ne dis pas que ça légitime tout, mais juste déjà d’éprouver de l’empathie et de comprendre le pourquoi du comment, comprendre le cheminement, je trouve que c’est déjà une belle chose, un bon début.»
Le but du film est-ce d’humaniser la guerre?
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : humaniser_la_guerre
Comment en êtes-vous venu à obtenir ce rôle?
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : obtention_role
Qu’est-ce qui a été le plus difficile à tourner pour vous?
« La scène de l’accouchement… »
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : accouchement
Et durant le tournage qu’est-ce que vous avez aimé le plus?
«La lumière chez ces gens-là et l’espoir aussi… »
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : espoir
Question pour Évelyne Brochu :
Qui aurait pensé qu’on pourrait faire un film sur la guerre, mais sans cadavre?
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : guerre_sans_cadavres
Premier tournage en sol étranger et en Jordanie en plus, comment as-tu vécu cela?
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : tournage_jordanie
As-tu des préjugés sur ces gens, ces pays qui ont changé depuis ce tournage?
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : prejugés
Comment se prépare-t-on pour jouer un rôle comme celui-ci? (langage, recherche, etc…)
cliquez sur ce lien pour écouter l’audio : preparation
Est-ce qu’il y une scène ou des scènes qui ont été plus difficiles pour toi de jouer? Je pense peut-être à la scène de l’accouchement par exemple :
« La scène de l’accouchement était celle que j’anticipais le plus. Étonnamment cela a été très exigeant, très prenant émotivement, mais quand on dit difficile pour moi, il y a une part de lutte, quelque chose de pas évident à trouver. C’est sûr que ce n’est pas évident d’aller dans ces zones-là, avec le fait aussi que l’endroit où l’on se trouvait c’était en pente et je devais monter et descendre et en plus me connecter sur Sabrina (Rant) qui accouchait et elle a superbement bien fait cela. Donc, cela s’est somme toute bien passé. La scène la plus dure finalement a été jouée après une semaine de tournage en arabe. C’était la première fois que je tournais en français. J’avais comme trouvé ma Chloé dans les camps, ma Chloé médecin, j’avais trouvé ma Chloé avec la famille palestinienne, j’avais trouvé ma Chloé avec les patients. Et avec ma première scène en français, je me trouvais trop Évelyne. Et il fallait que je retrouve une Chloé qui était plus proche du Québec. Oui elle est loin, oui elle est propulsée, mais aussi, elle vient de quelque part. C’était donc cela le défi, de pouvoir trouver, avec le peu d’information que j’avais et quelques scènes de Skype avec ma mère au Québec, de trouver ma Chloé québécoise, qui parle français. Et lorsque j’ai réussi à jouer cette première scène, alors je l’ai trouvé pour le reste du tournage dans toutes les langues.»
Le film prend l’affiche en salle dès le 28 septembre 2012.
Distribution
Evelyne Brochu (Chloé)
Sabrina Ouazani (Rand)
Yousef Sweid (Faysal)
Sivan Levy (Ava)
Carlo Brandt
Marie-Thérèse Fortin
Fiche technique
coproduction Québec-France, 2012
Tournage : 23 octobre au 18 décembre 2011 en Jordanie et en Israël
Langue : Français, anglais, arabe et hébreu avec surtitres
Réalisation : Anaïs Barbeau-Lavalette
Scénario : Anaïs Barbeau-Lavalette
Consultante au scénario : Valérie Beaugrand-Chanpagne
Production : Luc Déry et Kim McCraw
Coproductrice : Isabelle Dubar
Producteur délégué : Stephen Traynor
Sociétés de production : micro_scope ; ID Unlimited
Distribution : Les Films Christal (Québec) ; Happiness Distribution (France)
Équipe technique – Directeur post-production : Erik Daniel
Musique : Levon Minassian
Photographie : Philippe Lavalette
Son : Jean Umansky, Sylvain Bellemare, Jean-paul Hurier
Montage : Sophie Leblond
Direction artistique : André-Line Beauparlant
Costumes : Sophie Lefebvre
Casting : Emanuelle Beaugrand-Champagne ; Nathalie Boutrie ; Constance Demontoy ; Yael Aviv ; Lara Atalla
Crédit photos : Christal Films