Les Femmes savantes au TNM

 La troupe des femmes savantes.  photographe Yves Renaud
La troupe des femmes savantes. Cliché Yves Renaud

Les femmes savantes, comédie en 5 actes, est l’une des dernières pièces de Molière et l’une de ses plus importantes. Directeur de la Troupe du Roy, Il est alors tout à la fois à l’apogée de sa carrière et déjà engagé dans le tragique de sa fin : Madeleine Béjart est morte, et la maladie qui l’emportera quelques mois plus tard progresse et prend peu à peu possession de son corps sans compter la querelle avec Lully qui lui dispute les faveurs de la reconnaissance royale et donc à cette époque la priorité de représentation.

Les femmes savantes revient sur la question de la place des femmes dans la société du 17ème siècle, thème déjà abordé par Molière dans d’autres pièces antérieures, notamment Les précieuses ridicules et l’École des femmes. : L’éducation, la liberté de choisir son époux, leur rôle dans le couple….

Henriette amoureuse de Clitandre, amour partagé, se voit reprocher par sa sœur aînée, Armande de préférer l’amour traditionnel incarné par le mariage à l’amour platonique magnifié par l’élévation de l’âme nourrie de l’amour de la philosophie. Armande, qui a, pour sa part, tout sacrifié à cette passion y compris Clitandre lui-même, qui fut longtemps l’amoureux transi mais éconduit par Armande au nom de ces mêmes principes. L’enjeu devient alors d’obtenir l’accord parental pour cette union. C’est sur l’obtention de cet accord que repose la trame de l’intrique : deux clans s’opposent au sein de la famille; deux clans qui incarnent chacun deux visions diamétralement opposées : D’une part, Henriette, Clitandre, l’oncle d’Henriette Ariste qui obtiennent rapidement l’accord du père, Chrysale, qui voit dans cette union le triomphe d’un amour partagé ce qui correspond à ses vues sur ce que doit être l’amour mais aussi sur un schéma conjugal somme toute assez conventionnel et bourgeois, au propre comme au figuré, liberté de choix mise à part.

D’autre part, Armande, Bélise la tante et surtout Philaminte la mère qui décide d’une union conforme à leurs aspiration avec un « Bel esprit», en fait aussi superficiel et fat qu’intéressé, Monsieur Trissotin, mais dont elles se sont entichées, toutes à leur engagement sans recul ni esprit critique dans l’élévation intellectuelle des femmes par la philosophie, les Belles lettres et la science. Ce duel va rythmer toute la pièce. Tout le génie de Molière repose dans le choix de la comédie, comédie de mœurs, comédie de caractères autant que comédie de l’intrigue comme traitement de ce conflit et donc de l’action : Ce qui aurait pu n’être une démonstration fastidieuse devient une truculente mise en action servie par des personnages profondément humains dans leurs faiblesses, leurs complexités faites de leurs contradictions comme de la puissance de leurs convictions : Chrysale, le père qui rêve de s’affirmer, véritable matador en paroles mais dans les faits incapable de tenir tête à sa femme. Armande, qui rêve d’un amour pur et chaste véritable hymne et incarnation de ses aspirations à la connaissance mais qui le ressent au fonds d’elle-même doute et le sent comme un sacrifice bien lourd, trop lourd à porter. Philaminte qui veut coûte que coûte que la réalité corresponde à sa quête de reconnaissances du droit des femmes à la connaissance et s’en aveugle; Bélisle qui noie ses frustrations de ne point avoir été aimée et de ne pas être finalement la savante qu’elle aimerait être dans des chimères d’amoureux transis qui n’osent se déclarer et de reconnaissance par des pseudos grands auteurs. Trissotin, le vaniteux, cupide et finalement pathétique.

Sans oublier martine la servante, impertinente dans une société où le domestique n’a pas vraiment voix au chapitre mais qui met cette impertinence au service de sa fidélité, finalement assez traditionnelle, à son maître et à sa fille.  De cette mise en situation, de la force des dialogues naissent la dynamique de la pièce, et la portée d’une démonstration finalement plus complexe qu’il n’y parait : Car la dénonciation n’est pas aussi manichéenne ou conservatrice sur la place des femmes qu’elle pourrait sembler l’être : Oui le clan mené par Philaminte semble rencontrer à première vue toute l’opprobre de l’auteur et celui de Chrysale avoir lui toute sa sympathie donnant ainsi l’impression que Molière soutient l’émancipation des femmes… à condition qu’elle se limite à la liberté de choix du mari. Pourtant, à y bien regarder, Philaminte et à sa suite Bélisle et Marianne sont peut-être plus à plaindre qu’à blâmer ou dénoncer : Non pas à plaindre d’aspirer à plus d’éducation et à lutter pour cela. Mais à plaindre que, ce faisant, elles se fourvoient en s’imaginant pouvoir acquérir une science universelle, encyclopédique, et se mettent ainsi à la merci de tristes sires comme Trissotin; qu’elles sacrifient le souhait bien légitime des plaisirs charnels, qu’elles perdent, en leur défaveur, la notion du ridicule. Et elles sont finalement attachantes ces femmes profondément humaines dans leur faiblesse, prêtes à tout sacrifier à un idéal dont elles ne sont pas forcément si dupes à condition de leur offrir une sortie honorable sans les obliger à se désavouer : et c’est cela que leur proposent Molière par le truchement d’Ariste et de la bonne vieille ruse plusieurs fois mise à contribution de la fausse lettre annonçant la ruine de la famille et qui permet de démasquer l’imposteur Trissotin.

Noémie Godin-Vigneau (Armande) et Muriel Legrand (Henriette).
Cliché Claire Matras

La reprise des Femmes savantes ou de tout autre grande œuvre du répertoire est souvent un retour sur le théâtre d’une époque, ici celui du 17ème, nourri des débats, des faits réels et du contexte politiques, sociaux ou littéraires de ce siècle. Des réalités d’ailleurs aisées à retracer dans le cas présent : développement des salons littéraires à travers lesquels, les femmes accèdent à une participation et en partie à une reconnaissance de leur place dans la recherche et la diffusion des savoirs; entrée dans le débat public de la question des jeunes filles mariées sans leur consentement à des barbons pour regonfler les finances des nobles désargentés en même temps que de permettre à la bourgeoisie d’accéder ainsi à la noblesse; montée en puissance du pouvoir économique et sociale de la bourgeoisie; Plus précisément dans cette pièce il est fort probable que Molière ait mis en scène, sous les traits de Trissotin, l’abbé Cotin homme « savant » auteur d’œuvres littéraires de la veine de celles de M Trissotin et qui s’était déclaré en guerre ouverte contre Boileau puis contre Molière depuis l’École des femmes qu’il juge immorale et auquel Molière avait déjà répondu avec les Précieuses ridicules . Les mauvais vers signés Trissotin (Trois fois sot) que ce dernier déclame avec autant d’emphase que de prétention dans la pièce seraient d’ailleurs directement tirés d’une œuvre de l’abbé Cotin. Pareillement, le personnage de Vadius érudit épris de grec et de latin serait emprunté à Gilles Ménage qui était aussi en querelle avec Cotin pour lui avoir dit tout le bien qu’il pensait de la qualité de ses œuvres. Sur le plan scientifique aussi, le Chrysale qui ironise sur les lunettes astronomiques chéries de sa femme et de sa fille renvoie certainement aux découvertes de Newton qui en 1671 fabrique son célèbre télescope ou encore à Cassini qui vient de découvrir le second satellite de Jupiter.

De même, les femmes savantes s’inscrivent dans un contexte littéraire qui avait déjà fait place à ces problématiques notamment les Visionnaires en 1637 de Desmarets de Saint-Sorlin ou l’Académie des femmes de Chappuzeau en 1661. Dés lors, on visite ces œuvres comme on visite tout patrimoine prestigieux : parce qu’il nous replonge dans une autre époque tout en abordant des valeurs ou questionnements universels. Mais l’un de va pas sans l’autre. Dépaysement historique et ouverture sur notre l’humanité.

Aussi, transposer une pièce à une autre époque ne devient plus, bien souvent, qu’un effet de style, une coquetterie qui ne parvient pas toujours à se sortir d’une pièce contextualisée, créant ainsi surtout un artifice et un décalage dont le metteur en scène cherche à se sortir en réécrivant dialogues, personnages ou même intrigue, avec des résultats qui ne servent souvent ni la pièce d’origine ni sa réécriture.

Estelle Clareton ( Martine) Henri Chassé (Chrysale) Bruno Marcil (Ariste) cliché Yves Renaud

Là se situe l’originalité et disons l’extrême réussite du travail du metteur en scène Denis Marleau. En ne changeant ni un mot, ni un élément de l’intrique de l’œuvre originale, sa transposition dans les années 50 du 20ème fait renaître la pièce en lui ôtant son enveloppe temporelle du 17ème siècle sans qu’à aucun moment n’apparaisse le moindre décalage. Nous redécouvrons avec lui l’œuvre. Médusés, nous écoutons un texte, pourtant écrit en vers et vivons une intrigue, datés de plus de 4 siècles dont nous comprenons, apprécions chaque mot, chaque développement, dont nous nous sentons partie prenante.

Oubliées les études scolaires d’une comédie que l’on ne trouvait drôle que pour répondre aux attentes du prof de français, oubliées les représentations, qui même magistrales nous renvoyaient dans la machine à remonter le temps, spectateurs finalement pas très concernés d’une histoire loin de nous, oubliés les textes identifiés à la marque de leur éloignement tant dans la syntaxe que dans le vocabulaire au point de nous le faire paraître étranger et ardu…

Autant de paravents qui finalement nous masquaient la permanence de l’œuvre, sa puissance.

Alors, comment la magie a-t-elle pu s’opérer? Comme dans toute magie il y a une part d’alchimie mystérieuse mais il y a aussi le cheminement d’un créateur qui s’est toujours mis au service des textes pas seulement de l’histoire qui se raconte à travers eux. En effet que ce soit au début de sa carrière centrée sur les textes avant-gardistes ou depuis les années 90 où s’opère une rupture de répertoire il se tourne dés lors vers «des œuvres denses et complexes issues de répertoires divers, tant québécois (Chaurette), que germanique (Goethe, Bernhard), contemporain (Pliya, Koltes, Fosse)ou historique (Buchner, Shakespeare)», ce dont Molière qu’il monte pour la première fois fait évidement partie, : «…L’esthétique de Denis Marleau repose sur une approche concrète du texte littéraire, dans la mesure où le metteur en scène cherche à faire entendre les mots, c’est-à-dire, selon les deux acceptions du terme, faire comprendre le sens du texte, mais aussi faire percevoir ses sonorités. Ainsi, la profération du texte par l’acteur, qui module son débit, sa vitesse d’élocution, ses intonations, ses tonalités, est au cœur d’un théâtre où la manière de dire le texte pour le transmettre au spectateur est toujours nuancée et précisément travaillée… Les acteurs réduisent les gestes redondants et déplacements inutiles sur la scène, demeurant souvent en position frontale. Ils dépouillent aussi la proférations du texte, n’ajoutant pas d’effets de jeu : dans une interprétation mesurée, ils effacent le superflu, refrènent le pathétique et l’affectation pour laisser entendre le texte, les émotions et obsessions des personnages, avec sobriété. Trop vouloir jouer le texte, dans cette optique, consiste à émettre un commentaire à y plaquer un sens. Le travail de l’acteur chez Marleau consiste plutôt à faire entendre ce qui compose le texte et que le spectateur doit déchiffrer : son rythme, ses sonorités, ses multiples sens, et l’humanité du personnage qui émerge du langage… » écrit Hélène Jacques

« …J’aborde Les Femmes savantes, comme un texte d’aujourd’hui et surtout pas dans le but d’en faire un exercice de reconstitution archéologique, par exemple, sur la manière baroque de dire les alexandrins et encore moins de chercher à dépoussiérer une œuvre. Au fond, ce qui compte pour moi, c’est de trouver des relations ludiques et sensibles avec ce texte dont je me mettrai entièrement à l’écoute, de partir de tout ce qu’il peut mettre en orbite aujourd’hui comme lieux de tension ou problématiques irrésolues et vivantes…» dit lui-même Denis Marleau dans un entretien menée en février 2012 par Hélène Jacques.

Carl Béchard (Trissotin) Christiane Pasquier (Philaminte) Sylvie Léonard (Bélise) Muriel Legrand (Henriette) cliché Stéphanie Jasmin

Le choix de la période dans laquelle est resituée la pièce n’est effectivement évidement pas étrangère non plus à cette capacité de la création du Théâtre UBU d’emporter notre adhésion. Il s’agit d’une période qui, même si elle n’est pas contemporaine, fait partie de notre histoire immédiate. Une période forte, comme les années 1670, qui   précède et prépare les bouleversements des années 60 et porte en elle les prémices et des luttes et débats qui sont aujourd’hui encore les nôtres. Une période dont, en fait, nous nous sentons encore partie prenante : « …Comme prémisses de travail, Stéphanie et moi avons trouvé certaines résonances québécoises qu’on a envie de creuser et qui pourront éventuellement servir d’appui a notre approche de mise en scène …», continue le metteur en scène dans le même entretien, réflexion développée par Stéphanie Jasmin, directrice artistique de la Compagnie quelques lignes plus loin : « Par exemple, les femmes savantes qui, à leur époque, ont réellement diffusé la culture, nous ont rappelé qu’ici, au Québec, les femmes ont également joué un rôle important dans la transmission de la culture et de la connaissance au sein du noyau familial, avant la Révolution tranquille, au moment ou la culture n’était pas forcement valorisée dans la société civile, en dehors des collèges classiques.

Sylvie Léonard (Bélise) Muriel Legrand (Henriette) Christiane Pasquier (Philaminte) Noémie Godin-Vigneau (Armande) Carl Béchard (Trissotin) cliché Yves Renaud

 

La réussite de ce défi relevé haut la main s’appuie aussi sur les acteurs et actrices dont le metteur en scène s’est entouré. Tous sont excellents :
Carl Béchard, parvient à créer un Trissotin fidèle au personnage en évitant tous les pièges du jeu par l’outrance ; Henri Chassé incarne avec truculence un Chrysale plein de bonne volonté mais incapable de tenir tête à sa femme; Estelle Clareton, campe une Martine impertinente et vive dans la grande tradition des valets et servantes des pièces de Molière; François-Xavier Dufour, livre un Clitandre résolu dans ses choix qu’il assume et défend avec conviction ; Noémie Godin-Vigneau excelle à rendre tant dans sa façon de dire son texte que dans son jeu de scène toutes les convictions mais aussi contradictions et blessures d’Armande que lui impose son choix de vie; Muriel Legrand réussit par la tendresse et la fraîcheur qu’elle met dans son jeu à nous faire prendre fait et cause pour Henriette, pourtant bien loin des standards de vie de nos sociétés qui se réclament de l’égalité des sexes; Sylvie Léonard rend à la perfection une Belise vivant dans et de ses phantasmes et frustrations, un brin folle et alcoolique, à la remorque de Philamante et d’Armande et de leur combat parce que c’est grâce à eux qu’elle existe un peu ; Bruno Marcil est l’Ariste parfait, celui qui a les deux pieds sur terre, sans illusions ni sur les uns ni sur les autres, mais plein de tendresse et de bonne volonté vis à vis d’eux, le véritable guide et sauveur de cette famille; sans oublier Samuel Roy L’Epine , Nicolas Boivin-Gravel Julien , Valets acrobates qui ajoutent une touche de poésie scénique. Denis Lavalou Vadius, Le Notaire interprète brillamment son double rôle notamment celui de Vadius le seul finalement à affronter en face Trissotin. Christiane Pasquier, enfin, au jeu sobre et puissant au service des mots, du texte, de leur énonciation et de leur musicalité et qui, parce qu’elle est fusionnelle jusqu’à la démesure avec ses personnages, sa quête la porte dans les profondeurs abyssales de la condition humaine pour insuffler vie à ces femmes ardentes, complexes, lumineuses, tragiques (Anne Marie Desbiens), restitue une Philaminte avec toute sa rigueur mais aussi sa complexité et sa fragilité de femme prise dans la tourmente d’une lutte indispensable à laquelle elle se dévoue pleinement mais sans parvenir à en éviter les écueils et les outrances.

Le décor reprend la terrasse du château de Grignan dans la Drôme provençale où fut créée la pièce dans le cadre des Fêtes nocturnes de Grignan. Les coiffures de Angelo  Barsetti et les costumes de Ginette Noiseux, extraordinaires, recréent donc à eux seuls et à l’exception de quelques accessoires, dont un vespa, la période des années 50. Angelo Barsetti et Nicole Noiseux nous revoient avec délectation à la mode des années cinquante, tout en insufflant à leurs créations cet aura poétique qui les protège de la reconstitution historique académique.

Un spectacle jubilatoire, merveilleux, une vraie comédie où l’on rit. Nous n’avons qu’un regret, ne pas avoir pu, contrairement  aux 30 000 spectateurs de cet été, la voir dans le cadre enchanteur du château de Grignan, celui là même où vécu et mourut Madame de Sévignée, écrivaine, contemporaine de Molière et ardente partisane de l’accès et de la participation des femmes au savoir.

 Les Femmes savantes de Molière

L’équipe de création :
Mise en scène : Denis Marleau
Assistance à la mise en scène : Martin Émond
Scénographie Denis Marleau
Collaboration artistique, scénographie et conception vidéo Stéphanie Jasmin
Costumes Ginette Noiseux
Éclairages : Marc Parent
Musique originale : Denis Gougeon
Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti

Coproduction Ubu compagnie de création / les châteaux de la Drôme /le Manège.Mons /Centre dramatique
Une présentation d’Alcoa et du Théâtre du Nouveau Monde

 Distribution :
Carl Béchard : Trissotin
Nicolas Boivin-Gravel : Julien , Valet acrobate
Henri Chassé : Chrysale
Estelle Clareton : Martine
François-Xavier Dufour : Clitandre
Noémie Godin-Vigneau : Armande
Denis Lavalou : Vadius , et Le Notaire
Muriel Legrand : Henriette
Sylvie Léonard : Bélise |
Bruno Marcil :  Ariste
Christiane Pasquier : Philaminte
Samuel Roy-L’Épine : Valet acrobate

Théâtre du Nouveau Monde
84 rue Sainte Catherine Ouest, Montréal
Du 2 au 27octobre 2012
Du mardi au vendredi à 20 h / samedi à 15 h
Supplémentaire le dimanche 14 octobre à 15h
Réservations : 514.866.8668
Tarifs individuels de 54 à 21 $

http://www.tnm.qc.ca

 En tournée
13 novembre Québec Salle Albert-Rousseau
16 et  17 novembre Gatineau Maison de la culture
23 novembre Rimouski Salle Desjardins-Telus
27 novembre Laval Salle André-Mathieu
29 novembre Drummondville Centre culturel
4 décembre Sherbrooke Salle Maurice O’Bready
11 décembre Trois-Rivières Salle J.-Antonio-Thompson

Crédits photos TNM