Entre deux saisons avec Mes Aïeux

Stéphane Archambault
Stéphane Archambault

Mes Aïeux s’est produit à la Salle Albert-Rousseau ce mardi. C’est le premier spectacle du groupe dans la capitale nationale depuis leur dernière tournée qui se déroulait il y a déjà trois ans. Mes aïeux a partagé au public lors de cette soirée une vibrante énergie. Il n’y existe pas d’âge prescrit pour chanter toutes ces « conneries humaines », danser sur la musique de « Dégénération » et taper des mains au son de la mandoline et du violon.

Fort de leur dernier album « À l’aube du printemps ». Le groupe explore, s’amuse d’autant plus, les sonorités et modalités nouvelles(par nouvelles, j’entends par là que Mes Aïeux a son premier mariage avec le jazz  et s’est un son, pour ceux qui les suivent depuis longtemps que l’on ne s’attend pas à avoir). Cette redécouverte n’est pas désagréable aux oreilles ouvertes et attentives, mais peut devenir une déception de la part du spectateur , s’il s’attendait à du Mes Aïeux plus traditionnels. La sauce dans laquelle baigne la bande est maintenant crémeuse, plus onctueuse. L’ajout de nombreuses plaintes de saxophone est l’une des caractéristiques qui prédominent. Il y a aussi une place plus importante des instruments électriques et de « back vocal » donnant une élongation aux chanteurs et chanteuses.

 

 

 

Le tissage musical de Mes Aïeux

La mise en scène n’est pas extravagante. Elle se compose d’un rideau ressemblant à des toiles de jute cousues l’une à l’autre qui est soulevé par deux hommes au début du spectacle. Les percussions sont en hauteur, superposée entre les autres membres de la troupe. Le pianiste tapoche sur un très beau piano côté jardin et le décor d’arrière-scène est constitué de ramures métalliques suspendues au plafond. Un décor minimaliste qui contribue toutefois aux jeux de lumière.

Passons maintenant au nerf de cette vibrante musique. Il serait intéressant de s’interroger sur la qualité artistique du dernier album, car les chansons de ce dernier album ont été celles les plus joués par le groupe lors de leur spectacle. Le ciment du dernier album se retrouve de fait au coeur de cette nouvelle tournée. Et ce ciment est le développement durable. Dans tous les sens du terme, il est possible de le comprendre. Par exemple, la majorité des membres du groupe, Stéphane Archambault le confesse, a passé la quarantaine. La durabilité du groupe et des âmes qui l’annime sort forte et embelli de cette jeune ainesse musicale. Ils sont sur le trot depuis 1996 et ça ne les rajeunit pas. C’est pourquoi le thème de la durabilité est récurrent et important pour ces vétérans de la musique.

 

Mes Aïeux à la salle Albert-Rousseau

Ce qui est le plus impressionnant dans la performance de Mes Aïeux, c’est le nouage des thématiques à la musique. Le conteur à son instrument. Et ce qui est le plus touchant : le clin d’œil complice à l’engagement social et aux idéaux d’un meilleur collectif. Jouant la comédie pour briser les mailles des préjugés. L’émancipation de l’homme et la femme par les arts, la culture et les sciences qui apporte joie et vérité. Comme une envolée d’oies blanches arrivant au printemps du Sud floridien et de l’humidité du Yucatán, Mes Aïeux envahissent le paysage québécois de mille véritables accords et d’un charme ayant muri au travers du temps. L’accent folklorique résonne de toutes les pores d’instrument et les cordes de leurs peaux.

Crédit photos: Philippe Moussette

http://mesaieux.qc.ca/