À qui appartient l’beau temps?, édition 35e anniversaire!

Paul Piché - À qui appartient l'beau temps?
Paul Piché – À qui appartient l’beau temps?

Elles sont associées à nos plus beaux souvenirs, elles font partie de notre ADN culturel, de notre imaginaire collectif. Heureux d’un printempsEssaye donc pasMon JoeChu pas mal mal parti… On oublie parfois que ces airs intemporels proviennent du même album, le tout premier de Paul Piché, paru en 1977.

Trente-cinq ans après, À qui appartient l’beau temps? nous est proposé dans une version remasterisée, accompagnée d’un CD supplémentaire retraçant la genèse du disque, genèse indissociable d’une période d’effervescence artistique et sociale.

On y entendra Paul Piché parler des intuitions et préoccupations qui ont conduit à l’écriture des chansons. Il nous emmènera sur le sentier où est née Le renard, le loup, sur le trottoir où allait germer l’idée de Y a pas grand chose dans l’ciel à soir. Le chanteur partagera aussi sa découverte du travail studio et des arrangements, lui dont la production allait réunir les meilleurs musiciens de l’heure, de Liebert Subirana à Michel Rivard, en passant par Serge Fiori, Mario Légaré, le pianiste et chef d’orchestre Neil Choten ou encore l’harmoniciste Alain Lamontagne.

Puis on écoutera Robert Léger, réalisateur du disque et l’un des premiers à avoir vu en Paul Piché un artiste de premier plan, ou encore Jacques Ouimet, attaché de presse et chargé de la mise en marché de l’album. Témoignage intéressant, quand on sait que le long jeu n’a pas trouvé son public tout de suite, mais plusieurs mois après sa sortie.

Réécouter À qui appartient l’beau temps?, c’est également mesurer la portée politique de ces textes, porteurs d’une recherche identitaire qui résonne encore fort aujourd’hui. «C’est curieux d’imaginer que tout ça s’est passé il y a trente-cinq ans, dira l’artiste. Pour moi, c’est comme si c’était hier. Pas juste parce que le temps passe vite, mais parce que le temps se répète aussi. Parce que l’histoire se répète, comme on dit.» Le récent bouillonnement social qu’a connu le Québec est la parfaite illustration de ses propos, lui qui ajoute: «Comme si changer le monde, c’était une job à plein temps!»

L’occasion était belle d’intégrer au disque-anniversaire la relecture faite par Loco Locass d’Heureux d’un printemps. Réalisée par Chafiik et mixée par Greg Smith, cette version colorée de la célèbre chanson comporte entre autres des bribes de l’interprétation qu’en a livrée Paul Piché sur les plaines d’Abraham, le 23 juin dernier.

L’édition 35e anniversaire d’À qui appartient l’beau temps?: une deuxième vie donnée à de grandes chansons, mais aussi la chronique de questionnements qui ont traversé et traversent encore la société.

Un peu d’éditorial pour terminer.  À l’écoute de cette ré-édition, oh combien de souvenirs me sont revenus en tête.  Ce fut toute une époque pour la musique québecoise tellement formatrice.  Et de plus, c’est drôle de constater que certains de ses textes ont si bien vieillis et toujours d’actualités.

Crédit:Audiogram

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