Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux

Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux
Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux

Dès le 18 janvier 2013, le Théâtre Denise-Pelletier présente la comédie Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, l’un des grands classiques du répertoire, qui mêle double intrigue amoureuse, travestissements, rebondissements et quiproquos. La Société Richard III, qui crée le spectacle avec la collaboration du TDP, a confié la mise en scène à Carl Poliquin, cet artiste fougueux dont le talent de comédien a été salué, entre autres, dans Scaramouche, Les Fourberies de Scapin et Münchhausen, sur la scène du TDP.

Ce qui fait qu’une œuvre traverse le temps, qu’une pièce, même après 300 ans, est encore jouée, c’est qu’elle ne se réduit pas à une seule interprétation, une seule lecture. C’est le cas des comédies de Marivaux que le XXe siècle a redécouvertes. Sous leur apparente simplicité se cachent et se révèlent des ambiguïtés qui laissent au spectateur toute latitude pour formuler sa propre position sur ce qu’il vient de voir. En somme, Marivaux demande à ses spectateurs de se hasarder, comme ses personnages, dans le jeu des apparences.

Précurseur des valeurs du siècle des Lumières et de la Révolution française, Marivaux défend le mariage d’amour, rare à une époque où prédominait le mariage de convenance. Il est également critique face aux aristocrates et aux rapports condescendants qu’ils entretiennent avec leurs domestiques. C’est pourquoi dans ses pièces, les domestiques sont aussi fins stratèges que leurs maîtres.

Silvia, fille d’Orgon, attend Dorante, un prétendant choisi par son père. Comme elle n’est pas disposée à épouser un jeune homme qu’elle ne connaît pas, elle décide d’un stratagème avec Lisette, sa femme de chambre. Elles échangeront leurs vêtements et leur statut social espérant ainsi étudier ce prétendant à loisir et sans se compromettre. Mais il se trouve que Dorante a eu la même idée et qu’il a changé de rôle avec son domestique Arlequin. Seuls informés de ces travestissements, Orgon et son fils Mario décident de laisser la chance au « jeu de l’amour et du hasard ».

Au Théâtre Denise-Pelletier, la dernière production du Jeu de l’amour et du hasard remonte à 1989, dans une mise en scène de Françoise Faucher. La pièce a aussi été l’une des premières à être présentées au public étudiant, en 1964, année de fondation de la compagnie. Georges Groulx, l’un des cofondateurs, en signait la mise en scène

L’auteur : Marivaux (1688 -1763)

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux est un écrivain prolifique. De 1713 à 1755, il publie  presque chaque année ; on lui doit en 42 ans de carrière une quarantaine de pièces de théâtre, sept romans et récits parodiques, trois journaux et une quinzaine d’essais. Homme solitaire et discret, amoureux du théâtre et de la vérité, il observait le monde qui l’entourait en spectateur lucide. Il appréciait le jeu des Comédiens-Italiens et, à Paris, il devint l’auteur attitré de la troupe de Luigi Riccoboni. La jeune et talentueuse Silvia Balletti, la prima amorosa, devint son interprète idéale et il composa ses pièces spécialement pour elle. Ses comédies sont écrites sur un ton nouveau, dans le langage « de la conversation », et il révolutionne le genre de la comédie sentimentale qu’il explore avec Les Surprises de l’amour, La Double Inconstance, mais surtout avec ses pièces devenues de grands classiques du répertoire : Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737). Son influence littéraire fut profonde.

Le metteur en scène Carl Poliquin

Diplômé de l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx en 2000, Carl Poliquin se fait vite remarquer. En 2002, il remporte le Prix de la Meilleure création québécoise francophone du Festival Fringe avec L’Entrevue qu’il met en scène, en plus d’y jouer. Puis il travaille sous la direction de Serge Denoncourt dans Les Feluettes (Espace Go, 2002 – Masque de la Production « Montréal »), À la recherche d’Elvis (2003), Pied de Poule (2003-2005), puis dans La Leçon d’histoire (Duceppe, 2007), Le Blues d’la métropole (2009-2011). Il est un habitué de la scène du Théâtre Denise-Pelletier  où il a interprété les rôles-titres dans Scaramouche (nomination Gala des Masques 2007) et Les Fourberies de Scapin (2007), et joué dans Münchhausen (Théâtre Tout à Trac 2011 et tournée 2012-13). Au nombre de ses mises en scène, notons entre autre Le Tour du monde en quatre jours (2006), Chicago et Cabaret avec les finissants en théâtre musical du Collège Lionel-Groulx.

La Société Richard III

Fondée en 1999, la Société Richard III  compte  plus d’une dizaine de productions à son actif.  Parmi les productions les plus marquantes, nommons La Cerisaie de Tchekhov (2002), Méphisto, Le roman d’une carrière de Klaus Mann (2003), L’Éveil du printemps de Wedekind (2004) et Roméo et Juliette de Shakespeare (2007, reprise en 2009). Habilement dirigée par daniel paquette, puis par Carl Poliquin, la compagnie présente non seulement ses propres productions, mais elle soutient également depuis quelques années de nombreux projets en collaboration avec des compagnies de la relève.

Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux

Mise en scène : Carl Poliquin

Distribution (par ordre alphabétique) : Jean-François Blanchard, Guillaume Champoux, Daniel Desparois, Julie Gagné, Agathe Lanctôt, Daniel Paquette

Concepteurs : assistance à la mise en scène : Claire l’Heureux ; décor et accessoires : Anne-Marie Matteau; costumes : daniel paquette; maquillages : Jacques-Lee Pelletier; éclairages : Mathieu Poirier; musique / environnement sonore : Pierre-Marc Beaudoin; diction et voix : Maude Desrosiers; dramaturge : Véronique Grondines

Une production de la Société Richard III en collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier

Du 18 janvier au 12 février 2013  (représentations scolaires du 16 janvier au 15 février 2013)

Salle Denise-Pelletier du TDP, 4353, rue Sainte-Catherine Est, Montréal, www.denise-pelletier.qc.ca

Billetterie : 514 253-8974 ou Réseau Admission 514 790-1245 www.admission.com

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