Quel merveilleux testament! C’est par le biais du regard candide d’un jeune garçon – homme en devenir – que Mazouz OuldAbderrahmane nous présente l’Algérie sous la domination de la Francedans les années cinquante. Le café maure, écrit en 1997, dépeint avec beaucoup de douceur et d’à propos, la psychologie d’un peuple sous le joug de « l’excuse civilisatrice » de la douce France, qui n’a pas été si douce.
Une écriture soignée, des descriptions qui nous font sentir les odeurs et vivre le sirocco accompagné du chergui tant dans son aspect étymologique que dans sa métaphore psychique. Tout un peuple se trouve dans la brume lorsqu’il n’est pas maître de son destin. Le lecteur découvre que dans de telles circonstances, tout devient politique même lorsqu’on dispute une partie de foot pieds nus. Nous voilà plongés dans les réalités d’un peuple.
À lire, à lire, à lire.
Un récit porté par des discussions continues, parfois drôles, bavardes, parfois émouvantes, qui révèlent en réalité une culture légendaire.
L’action se situe en Algérie, au cœur des années cinquante du siècle dernier, juste avant que ne se déclenche la Guerre d’Indépendance. Tandis qu’a Café Maure, des hommes meurtris s’affrontent en discussions politiques et philosophiques sans issue, le jeune apprenti Fekkir confronte la réalité dans l’action et découvre l’amour.
Mazouz Ould-Abderrahmane a été membre de la troupe de théâtre Les Garagouzes fondée par O. Kaki (méthode de Stanislavski). Il a aussi été membre fondateur du Théâtre national algérien en 1962 et il a joué comme acteur dans plusieurs films en Algérie (Les hors la Loi, La Bataille d’Alger, etc.).En 1977, il s’installe au Canada où il écrit et réalise plusieurs courts et longs métrages, conçoit de nombreuses mises en scène (La Dernière Bande, La Voix Humaine 1974, L‘oiseau Vert 1980, La Planète Baobab 1999, Le Carnaval des Animaux 1996, Le Tango 1990 etc.) et conçoit des mini-films de recherche en numérique. Il est décédé à Montréal en novembre 2012.
Nombre de pages : 176
Prix suggéré : 20 $
