Après un succès fou en 2004, avec plus de 100 représentations, la célèbre comédie musicale Cabaret mise en scène par Denise Filiatrault est de retour avec une nouvelle mouture au Théâtre Capitole depuis le 13 mars dernier. C’est dans une salle pleine à craquer que les 7 comédiens, 9 danseurs et 6 musiciens sont venus recréer l’univers du Cabaret à Berlin dans les années 30 alors que la Deuxième Guerre mondiale se prépare et où filles de joie, marins, juifs et soldats nazis se côtoient tandis que les artistes du cabaret tentent de divertir leurs spectateurs et leur faire oublier les conflits et préoccupations du monde extérieur.
À nouveau, Denise Filiatrault, avec ses quatre-vingts quelques années, réussi à recréer l’ambiance frivole des années 20, avec les dessous affriolants, les robes noires sexys, les bas de nylon et les perruques garçonnières, faisant rappeler la fin de l’époque du charleston, tout en juxtaposant le climat froid, hostile et contrôlant des envahissants nazis à Berlin.
Pour cette deuxième mouture, le choix de Brigitte Boisjoli comme interprète de Sally Bowles (rôle marquant pour Liza Minneli) est des plus approprié. On la découvre dans toute sa féminité, avec sa voix enfantine et envoutante qui explose en puissance dans certaines chansons, pour nous donner des frissons euphoriques. Au niveau de son jeu d’actrice, on lui découvre un talent bien caché et on oublie parfois que c’est Brigitte Boisjoli tellement son jeu est bien peaufiné. Cependant, je dois dire que de voir ses tatouages sur son bras lorsqu’elle est habillée avec des lingeries fines me laisse perplexe. Cela ne me semble pas approprié pour les années 20.
Ensuite, Luc Guérin fait un travail fabuleux dans le rôle du maître de cérémonie, torse nu, avec ses pantalons à bretelles et son visage tout en blanc, comme un clown. Il invite les spectateurs à la fête, alternant chant, danse, numéros comiques et même, n’hésite pas en deuxième partie, à enfiler des costumes de danseuses et nous démontrer ses talents féminins, dans un numéro burlesque de travesti.
À cela, on ajoute un magnifique duo interprété par Élisabeth Chouvalidzé (Fraulein Schneider) et Yvan Benoit (vieux juif Herr Schultz), qui amène le côté romantique et plus dramatique de l’histoire. Dès les premiers instants, on leur envie leur histoire d’amour et on s’émeut de leurs épreuves.
Avec les musiciens, tous vêtus comme les gens de cette époque et installés au-dessus de la scène (au deuxième étage), on peut dire que cela crée une ambiance intéressante et plus vivante. Même que pour amorcer la deuxième partie, on leur laisse toute la place pour nous entrainer dans une portion musicale instrumentale fort distrayante. Avec trombone, trompette, saxophone, banjo, violon, contrebasse, piano et batterie, on peut dire que tout est mis en œuvre pour en offrir plein les oreilles au public du Capitole.
Au niveau des costumes, que ce soit les dessous féminins forts attrayants, ou les costumes plus conservateurs des soirées mondaines ou les habits classiques des nazis, on peut dire qu’aucun détail n’est laissé de côté. Côté décor, on utilise à profusion les trois portes qui laissent aller et venir les gens dans les divers endroits recréés habilement par le changement rapide d’accessoires tels bureaux, chaises et lit. Très subtilement, les danseurs-comédiens déplacent les divers objets entre les scènes, de manière à ce que le public ne voit le changement de décor qu’avec fluidité.
Au niveau des chansons, bien qu’on soit habitué à la très populaire pièce-titre du spectacle Cabaret, les autres chansons sont très entrainantes pour la plupart, souvent bien appuyées par de belles chorégraphies qui utilisent parfois la danse plus classique comme la valse, ou bien des mouvements qui rappelle les numéros de style French cancan et burlesque avec plusieurs références et connotations sexuelles et texte à double sens. Plus souvent en français, mais parfois aussi avec un mélange d’anglais et même une belle pièce interprétée en allemand ces chansons sont vraiment les pièces de résistances de ce spectacle.
Le Capitole est assurément l’endroit idéal pour présenter ce genre de comédie musicale, tout d’abord à cause de son côté très glamour, son service de bar avant le spectacle et durant l’entracte, et ses loges magnifiquement disposées sur les côtés du théâtre, ainsi que sa capacité de bien voir la scène, peu importe, où l’on se trouve dans le théâtre. Mais surtout, la sonorité que dégage ce théâtre lors des chansons et pièces instrumentales, c’est vraiment sublime!
Avec 1 h 20 comme première partie, puis 40 minutes après l’entracte, ce spectacle de deux heures semble ne durer que quelques instants, tellement le public est charmé par les performances vocales et l’entrain des musiciens et danseurs. Au total, 22 artistes de grands talents, qui nous offrent un divertissement haut en couleur et en enthousiasme contagieux.
Avant le spectacle et durant l’entracte, il était possible, pour ceux qui le voulaient, de se faire photographier avec des accessoires (chapeaux, paillettes) de l’époque des années 20. Ceci était une initiative de La Capitale Groupe financier, partenaire et présentateur principal de cette comédie musicale Cabaret.
Cabaret
Présenté au Théâtre Capitole
À 20h30
Du 13 au 16 mars 2013 (samedi à 14h et 20h30)
Les 5 et 6 avril 2013
Les 11-12-13 avril 2013 (samedi à 14h et 20h30)
Puis à Montréal du 20 au 24 mars et du 27 au 31 mars 2013
Supplémentaires : 18,19,20, et 21 avril 2013 et ensuite en tournée un peu partout au Québec jusqu’en 2014.
Livret
JOE MASTEROFF, JOHN KANDER ET FRED EBB
Mise en scène
DENISE FILIATRAULT
Traduction et adaptation française
YVES MORIN
Concepteurs
PIERRE SAINT-AMAND – Producteur délégué
NADIA BÉLANGER – Assistance à la mise en scène
SOPHIE ARCHAMBAULT – Régisseure
PATRICIA DESLAURIERS – Direction musicale et arrangements
CATHERINE MAURAIS – Pianiste répétitrice
ESTELLE ESSE – Professeure de chant
MARIE-ELIZABETH MORF – Professeure d’allemand
CHANTAL DAUPHINAIS – Chorégraphies
RAYMOND MARIUS-BOUCHER – Décors
ALAIN JENKINS – Accessoires
SUZANNE HAREL – Costumes
STÉPHANIE CLOUTIER – Assistance aux costumes
NADINE-ANNE DUCLOS – Couturière
PRISCILLA COLLIN – Couturière
ÈVE SÉVIGNY – Coursière
JACQUELINE ROUSSEAU – Technicienne en traitement des tissus
THÉRÈSE VÉGIARD – Chapelière
ULIO MEHIA – Coupe
JACQUES DOUCET – Coupe
ROBERT MAYEU – Coupe
CYBÈLE PERRUQUES – Perruques
RACHEL TREMBLAY – Perruques
ÈVE TURCOTTE – Perruques
MÉLANIE LEBEL – Perruques
JEAN BÉGIN – Maquillages
STÉPHANIE PROVOST – Chef habilleuse
ÈVE SÉVIGNY – Habilleuse
CLAUDE ACCOLAS – Éclairages
CLAUDE PLANTE – Opérateur lumières
FRÉDÉRIC LAMQUIN – Chef électricien et projecteurs
YVES LABELLE – Vidéo d’archives
MARCO NAVRATIL – Conception et régie sonore salle
MATHIEU DUMONT – Régie sonore scène et technologie sans-fil
PIERRE TOUGAS – Chef sonorisateur
MARCO NAVRATIL – Conception et régie sonore
FRANÇOIS JOSÉ BROUILLETTE – Direction technique
MARC TREMBLAY – Chef machiniste
ROCK SAMSON – Assistant machiniste
FRANÇOIS JOSÉ BROUILLETTE – Direction technique
Comédiens
BRIGITTE BOISJOLI – Sally Bowles
LUC GUÉRIN – Maître de cérémonie
ÉRIC PAULHUS – Clifford Bradshaw
VITALI MAKAROV – Ernst Ludwig
ÉLISABETH CHOUVALIDZÉ – Fraulein Schneider
ÉMILY BÉGIN – Fraulein Kost
YVAN BENOIT – Herr Schultz
Danseurs – Le Kit Kat Club
CHANTAL DAUPHINAIS
SHANA TROY
BONNIE JORDAN
MAUD SAINT-GERMAIN
MARINA MATIC
CHRISTIAN-EMMANUEL VÉZINA
DANIEL DELISLE
JEAN-FRANÇOIS POULIN
BENOÎT LEDUC
Musiciens
PATRICIA DESLAURIERS – Contrebasse, direction musicale et arrangements
NADINE TURBIDE – Piano, clavier, accordéon
MARIE-JOSÉE FRIGON – Saxophone, clarinette
MARIA CRUSCO – Trompette
KRISTIN MOLNAR – Violon
DENIS COURCHESNE – Batterie
CATHERINE MAURAIS – Chef d’orchestre et piano
BLANCHE BAILLARGEONS – Contrebasse
EMMANUEL CAPLETTE – Batterie
ERIN SMITH – Sax
KARINE GORDON – Trombone
MYRIAM PELLETIER – Violon
JEAN-FRANÇOIS POULIN – Banjo
Théâtre Capitole
Billets: 418-694-4444 ou 1-800-261-9903
lecapitole.com ou billetech.com
Salle Pierre-Mercure
Billets: 1-855-790-1245
Théâtre du Casino du Lac-Leamy
Billets: 1-877-977-7970
crédit photos : Sébastien Larrivée