Quatre années se sont écoulées depuis le dernier passage sur une scène montréalaise du groupe Tryo en 2009. La tournée des quatre musiciens fait une halte au Métropolis les 10 et 11 avril pour présenter leur cinquième album Ladilafé sorti en août 2012. Annoncé depuis le mois d’octobre, ce concert laissait déjà entendre sa proportion car Tryo est bien connu au Québec, résultat de nombreuses apparitions au cours des 20 dernières années.
Si le concert a pour objectif de présenter leur nouvel album, il retrace en réalité la carrière artistique au complet des artistes en alternant les époques et les nouveautés avec les succès de leurs débuts tels que «L’hymne de nos campagnes», «Serre-moi», «J’ai trouvé des amis» et «Désolé pour y hier soir». Inséré ainsi dans la lignée du groupe, le dernier opus est donc très bien accueilli par le public montréalais qui soulève la salle du métropolis.
Tryo, c’est aujourd’hui c’est cinq album et plus de 200 000 exemplaires vendus. C’est aussi quatre singuliers personnages qui regorgent d’énergie et d’inventivité. A chaque apparition, c’est un public de fidèles de toutes les générations qu’ils réunissent. Certains diront que le groupe a bien saisi la rampe lorsque la musique reggae ska et pop a commencé a reprendre une certaine notoriété en fournissant ce mouvement aux côtés d’autres groupes tels que La Rue Kétanou, Les Ogres de Barback, Bénabar. D’autres donneront le crédit à la contestation des masses citoyenne et altermondialiste qui a grandit à cette époque.
Pour décrire leur succès chacun possède son degré d’analyse mais plusieurs codes ne trompent pas. On reconnaît qu’en vingt années de scène l’esprit du groupe et ses acolytes demeurent les mêmes. Fidèles à leurs valeurs à leur sens du sarcasme à la simplicité des mots pour traiter de sujets controversés.
Dans Ladilafé, leur dernier album, on retrouve leur engagement social, environnemental et politique. Les musiciens ont grandi et en restant sur la même vague, les paroles de leurs chansons aussi. L’album fait référence, évoque, chatouille ou gratte les points sensibles d’une société dite moderne. Plus précisément on verra quelques allusions à la société de consommation (l’écologisme opportuniste d’affaires), à l’homophobie dans le reggae jamaïcain (Brian Williamson), au parti d’extrème doite francais, le Front National, au sujet de l’euthanasie ou encore au Printemps arabe. Cet album résonne aussi comme une conscience pour le groupe et un hommage à Patricia Bonnetaud (De l’étiquette Yelen musique qui a découvert le groupe et est décédée à l’hiver 2012). Ils ont su se créer leur rythme bien reconnaissable, un fond de musique acoustique principalement composé de guitares et de percussions
Si le flegme des garçons ne s’étiole pas avec le temps, on leur remarquera aussi une complicité qui dure depuis 20 ans et n’a pas pris une ride. Elle est complètement palpable autant entre les membres du groupe de garçons qu’’avec le public. Les quatre compères Mali, Guizmo, Manu et Daniel possèdent l’art de la scène et en usent sans parcimonie ce qui s’accorde bien avec leur langage artistique imagé et sans cache. Ils dépensent une énergie incroyable entre danses, sauts de cabri ou imitations. Se faisant, le groupe demeure aussi à l’écoute de son public tout au long du show, si bien que celui-ci en redemande.
Le groupe français se donnera aussi en spectacle au Théâtre Granada de Sherbrooke le 13 avril et au Grand Théâtre de Québec le jour suivant.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site web officiel du groupe Tryo.
Métropolis
59 Rue Sainte-Catherine Est
Montréal, QC H2X 1K5
(514) 844-3500
Prix billets à partie de 36,50$
Crédit photos: Julie Cler
