Cher Trou de cul

Cher Trou de cul de Annie Quintin
Cher Trou de cul de Annie Quintin

Oh que je l’attendais cette suite à un de mes meilleurs romans à vie Désespérés s’abstenir,  et après deux ans, je dois dire que j’avais beaucoup d’attente envers cette suite, car je m’étais royalement régalé du premier bouquin.  Déjà, en sachant que le titre serait Cher Trou de cul, je savais déjà que ça me plairait beaucoup. Et je dois dire qu’après l’avoir lu, ce deuxième livre répond amplement à mes attentes, autant par son humour toujours aussi mordant, ses répliques punchées et son côté romantique et névrosé qui vient me chercher quelques larmes à tout coup.

Pour ceux qui n’ont pas lu le premier roman Désespérés s’abstenir, vous pouvez tout de même lire Cher Trou de cul, sans vraiment vous sentir dépaysé, puisque l’auteure ramène dans ce deuxième livre des éléments d’information du premier bouquin pour bien situer le lecteur. Cependant, je vous suggère très fortement de lire le premier quand même, puisqu’il est tellement bon…

Je pense que dans la vie, je pourrais aisément être amie avec Clara, Mélo et Yan. Il est adorable de voir l’amitié qui les unit et ce qui me plait particulièrement de Clara dans cette suite, c’est qu’elle est prête à travailler sur elle-même pour améliorer son sort. Elle prend conscience qu’elle a des problèmes, des limites, des blessures non cicatrisées qui teintent son jugement et ses actions.

Donc, au-delà des ingrédients savoureux que j’aimais de son premier roman et qui sont toujours présents dans ce deuxième bouquin, je trouve que l’auteure a raffiné sa plume, a bonifié son style et elle réussit merveilleusement bien à doser l’humour (les rendez-vous anonymes sabotés), le drame (la peine d’amour et toute la névrose qu’elle amène), l’intrigue amoureuse (réussira-t-elle à trouver l’amour par la suite?) les scènes torrides au lit (il y en a quelques-unes et il fait chaud!) et les émotions vives (préparez vos kleenex à partir de la page 300, je n’ai pas cessé de pleurer).

Mais ce que j’ai apprécié le plus dans ce livre je pense, ce sont les pensées de Clara, l’analyse qu’elle fait de ses relations amoureuses versus l’enfance qu’elle a eues et comment elle tente de panser ses vieilles blessures et devenir une meilleure amoureuse. Ce travail sur soi, qu’elle tente de faire, est très réaliste, plausible et viendra probablement chercher toute femme qui a un moment ou un autre de sa vie, se remet en question et analyse ses déboires amoureux pour voir ce qui cloque avec elle-même.

Ce que j’aime beaucoup également dans ce roman, c’est qu’on alterne entre le présent et le passé, pour voir progressivement ce qui n’a pas fonctionné avec Damien.  Au départ, le lecteur entre dans la vie de Clara, au moment où elle vient de se faire «flusher» par internet, par son chum, Damien, après 72 jours seulement. Dès cet instant, tout comme Clara, on lui en veut, on le haït un peu, mais au fil des pages, alors qu’on retourne dans le passé, à partir du jour 1 jusqu’au jour de la rupture, on comprend peu à peu qu’une vie de couple ça se construit à deux, mais ça se brise aussi à deux.  Donc, rien n’est totalement noir, ni totalement blanc dans cette histoire et sans vous dire la fin, je vous affirme que vous serez conquis par ce bouquin et que le dénouement saura vous faire verser quelques larmes, mais vous réjouira assurément.

Bien que la majorité du livre se concentre sur la vie de Clara et ses déboires amoureux, on retrouve ses deux acolytes Mélo la romantique, et Yan, le gai viril. On poursuit également leurs déboires amoureux, à plus petite échelle, et cela ajoute du piquant aussi à ce que vit Clara en parallèle.

Pour vous donner une idée du ton et de l’humour du livre, voici un extrait, le jour où Clara décide de se prendre en main :

«J’étais prête à tout pour aller mieux, passant de la thérapie à la méditation, tentant le yoga accompagnée de Mélo et de Yan, qui lâchait des trucs du genre : ‘Non mais, j’ai-tu l’air du gars qui se met à quatre pattes? Woh!’ à chaque fois que notre professeure de yoga nous donnait l’instruction de nous mettre en position ‘yamasans… downward dog…’. Yan lançait aussi des perles telles que : ‘Au secours! Je vais attraper une tendinite des couilles!’, alors que Mélo se mettait à hyperventiler en pratiquant la respiration profonde…. Je tentais de faire abstraction de l’homme à mes côtés dont le mucus nasal mouvant créait un bruit d’enfer. C’était une chance inouïe pour lui de ne pas pouvoir sentir la puanteur de ses propres pieds.

– Respirez par vos orteils.

Mais oui… Regardez le monde avec votre nombril, tant qu’à y être…»

Annie Quintin au Salon du livre de Québec
Annie Quintin au Salon du livre de Québec

Annie Quintin vit à Montréal. Elle est enseignante le jour et auteure la nuit. Elle travaille présentement à l’adaptation télévisuelle de son premier roman Désespérés s’abstenir  et Cher trou de Cul est son deuxième roman.

Prix : 28.95$

360 pages

Éditions VLB éditeur

http://www.edvlb.com/

 

Blogue de l’auteure

http://anniequintin.blogspot.com/

page facebook du livre

https://www.facebook.com/chertroudecu

Ceux qui désirent acheter Désespérés s’abstenir, le premier roman d’Annie Quintin, il est disponible dans les Archambault de la région.

voici ce que j’avais pensé du premier bouquin:  https://info-culture.biz/2011/04/30/desesperes-sabstenir/