« Splendore a Venezia » du 12 octobre 2013 au 19 janvier 2014 au Musée des beaux-arts de Montréal

Giovanni domenico Tiepolo, Le menuet, 1756.© MNACMuseu Nacional d'art de Catalunya, Barcelona.
Giovanni domenico Tiepolo, Le menuet, 1756.© MNACMuseu
Nacional d’art de Catalunya, Barcelona.

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présentera du 12 octobre 2013 au 19 janvier 2014, en grande première et en exclusivité canadienne, une exposition multidisciplinaire vaste et originale qui explorera, pour la première fois, l’interaction entre les arts visuels et la musique à Venise, du début du XVIe siècle jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, date de la chute de la Sérénissime et époque au cours de laquelle les arts servent les ambitions politiques de l’État et jouent un rôle central pour la prospérité de la République.

Grâce à des prêts exceptionnels de musées et de collectionneurs prestigieux, les visiteurs de l’exposition Splendore a Venezia : art et musique de la Renaissance au Baroque dans la Sérénissime pourront découvrir les splendeurs de Venise à travers la scène musicale : les salons où étaient présentés des concerts de musique de chambre, le célèbre carnevale, le théâtre, les spectacles de rue très prisés, de même que la joyeuse commedia dell’arte costumée.

Composée d’environ 120 peintures, estampes et dessins ainsi que d’instruments de musique anciens et de partitions manuscrites, cette exposition, organisée par le MBAM, trace le portrait d’une période d’une extraordinaire vitalité sur le plan des arts visuels et de la musique, en rassemblant des chefs-d’oeuvre de plusieurs artistes associés à la cité lagunaire. Seront représentés des artistes ayant un lien direct avec la musique tels que Titien, Tintoret, Bassano, Giovanni Battista Tiepolo, Giovanni Domenico Tiepolo et Francesco Guardi, pour la plupart des musiciens accomplis, ainsi que Bernardo Strozzi, Pietro Longhi et Canaletto dont les tableaux reflètent l’intérêt pour la scène musicale vénitienne de l’époque. L’exposition mettra aussi en valeur le génie de plusieurs compositeurs, notamment les Gabrieli, Monteverdi, Albinoni, Lotti et Vivaldi en montrant leurs manuscrits et leurs publications.

 

Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du MBAM, indique : « Dans le droit fil de la programmation originale que nousavons amorcée avec Warhol Live, Imagine, Miles Davis et Lyonel Feininger, la musique s’invite avec éclat dans cette nouvelle production du MBAM. Comme le disait si bien D’Annunzio, “À Venise, de même qu’il est impossible de sentir autrement que selon les modes musicaux, de même il est impossible de penser autrement que par images”. Au MBAM aussi, il est désormais impossible de voir sans écouter, d’écouter sans voir. » Tout comme c’était le cas dans ces expositions, les visiteurs de Splendore a Venezia pourront déambuler dans les salles en écoutant diverses pièces musicales, grâce à une scénographie de la musique répartie dans l’espace, ce qui agrémentera l’exploration des oeuvres.

Le commissaire de l’exposition Hilliard T. Goldfarb, conservateur en chef adjoint du MBAM et conservateur des maîtres anciens, spécialiste de la Renaissance italienne, a développé le concept de cette production originale produite par le MBAM en s’inspirant d’une idée lancée par le Musée de la musique à Paris. Cette exposition sera ensuite mise en tournée par le MBAM au Portland Art Museum (Oregon) du 7 mars au 8 juin 2014. La mise en musique été confiée au musicologue François Filiatrault.

Les oeuvres de l’exposition proviennent de collectionneurs privés et de prestigieuses institutions internationales, incluant le Metropolitan Museum of Art, le Morgan Library & Museum, la New York Public Library, le Wadsworth Atheneum, le Cleveland Museum of Art, la National Gallery of Art (Washington), la Palatine Gallery, la Galerie des Offices, les musées Capitolini, la

Fondation Cini, l’Accademia (Venise), le Museo Correr, le Kunsthistorisches Museum, le Thyssen-Bornemisza, la Dulwich Picture Gallery, la National Gallery (Londres), le Musée des beaux-arts du Canada et la Cité de la musique à Paris.

En parallèle de cette exposition, de nombreuses activités y seront associées, y compris une série de concerts avec des instruments d’époque donnés dans la salle Bourgie du MBAM.

Arts visuels, musique et politique du début du XVIe siècle jusqu’à la chute de la Sérénissime De Titien à Guardi et de Willaert à Vivaldi, une extraordinaire créativité artistique liait étroitement les arts visuels et la scène musicale. Le premier opéra public au monde a ouvert ses portes à Venise en 1639, et aux XVIIe et XVIIIe siècles, on y dénombre pas moins de neuf maisons d’opéra. C’est aussi à Venise qu’a été inventée l’écriture musicale moderne. Les plus importants éditeurs de musique européens y exercent leur activité.

Les concerts publics ont joué un rôle essentiel dans la santé financière des scuole (confréries riches et puissantes) et des ospedali (établissements destinés aux pauvres et aux orphelins). Les institutions vénitiennes, qui organisaient à maintes occasions durant l’année tout un éventail de processions, comme en témoignent les arts visuels et les partitions musicales, servaient les ambitions politiques du gouvernement qui parrainait les arts. La musique et les arts deviennent alors un outil de propagande essentiel à la République, aussi bien pour ses réceptions officielles que pour son prestige.

Photo Calveras/Mérida/Sagristà