Le nouveau spectacle Être d’André Sauvé, dans le cadre du Festival Juste pour Rire

André Sauvé
André Sauvé

Après une première tournée triomphale centrée sur la folie quotidienne, André Sauvé, devenu depuis «l’ancien petit nouveau de la scène québécoise », reste fidèle à son univers créatif voué au questionnement sur nos existences. Il nous convie ainsi, pour son nouveau spectacle, Être, à une réflexion sur le sens réel de nos vies. Un questionnement qui a pour sujet, des thèmes aussi sérieux que fondamentaux sur l’être et la conscience de l’être, le rapport et le regard de l’Autre, l’homme dans son rapport à son créateur, le rapport entre temps, passé présent et futur, le rapport à soi-même et à la connaissance de soi, la pensée et le corps…. Des interrogations qui nous habitent tous, qui encadrent notre rapport à la vie, comme autant de déclinaisons du verbe être. Être, un verbe d’état qui parait passif, inactif, vide en opposition aux verbes d’action et qui pourtant selon le sens que l’on lui donne détermine les verbes d’actions qui vont guider notre vie. Des interrogations que bien souvent nous exprimons par le biais d’attitudes, parfois réflexes et de petites phrases banales : l’importance d’être soi-même, profiter du moment présent  que nous prononçons au quotidien comme autant de jalons entre réflexion philosophique, gros bon sens et réflexions du café du commerce.
André Sauvé nous met ainsi en évidence qu’ils sont nombreux ces gestes et ces paroles que nous proclamons quasi machinalement pensant ainsi, et en arrière plan, rythmer nos vies et leur fournir un cadre simple à suivre. Mais au fond, est-ce que cela a un sens, est-ce que cela suffit à nous procurer un code de conduite, est-ce que, si on prend le temps d’y réfléchir, ces repères ne nous enferment-ils ne nous angoissent-ils pas plus qu’ils nous guident surtout si on se met à y penser et à chercher à agir pour être en conformité avec leurs préceptes. Très vite à vouloir trop réfléchir on ne vit plus, à vouloir trop donner un sens on s’enferme.
C’est sur ces questions qu’André Sauvé, nous invite à nous pencher, après une introduction sur le mode de la Guerre des étoiles pour évoquer la lutte gagnante pour le droit de vivre que chacun d’entre nous a du mener pour Être, fruit de la rencontre entre un spermatozoïde parmi des millions d’autres et un ovule. Dans son spectacle Être, la réflexion est menée grâce au truchement de l’humour, et de l’absurde. Un humour existentiel précise-t-il, Autant dire que les textes sont le cœur de ce spectacle car jongler avec des expressions, des attitudes toutes faites sans y perdre son latin et en même temps son auditoire, ne pas se noyer et nous avec dans un salmigondis verbeux est un tour de force. Et André Sauvé y réussit parfaitement. Les textes sont fins, subtils et à l’évidence réfléchis, mûris. Pour autant l’artiste ne néglige pas le langage corporel. Nous ne sommes pas dans le pur cérébral. Pour mener sa réflexion et nous y amener André Sauvé soude l’esprit et le corps dans un accord parfait. Il ne néglige pas non plus l’aide que les nouvelles technologies peuvent lui, nous procurer. Nous sommes donc entraînés dans un one man show vibrant au rythme des mots et des gestuelles souvent empreintes de poésie et soutenus par des projections, des décors, une musique et des éclairages qui soulignent, accompagnent le texte mais sans lourdeur ni exagération. À Être, On rit beaucoup avec élégance et profondeur.
Comme le souligne Josée Fortier metteur en scène qui suit le parcours de l’artiste depuis ses participations à l’émission 3600 secondes d’extases : Quel plaisir de décortiquer la vie avec lui. Quel plaisir de l’entendre exposer au grand jour ses travers et ses bibittes dans lesquels on se reconnaît tous un peu. Quel plaisir de rire avec lui

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Pour cette quête de sens, ce questionnement, l’artiste s’est mis en condition. C’est probablement là le secret de cette réussite. Son existence s’est mise au rythme du questionnement. Après sa précédente tournée qui l’avait laissée vidé, dans sur le plan physique que psychique, cerné par le risque de l’ivresse du succès autant que par la perte de ce que l’on a coutume d’appeler aujourd’hui « les saines habitudes de vie », il lui a fallu se ressourcer, se laisser s’imprégner  par ses interrogations et les formuler pour pouvoir, ensuite les restituer dans ce spectacle. Pour cela, André Sauvé a su revenir à ses valeurs, le bouddhisme, la méditation. Prendre le temps d’une année de pose, se laisser prendre et surprendre par ses propres interrogations. Il nous livre ainsi aujourd’hui un spectacle qui est un véritable cheminement, souvent à travers l’angoisse sur comment et pourquoi Être vers une fin, qui ouvre la porte vers la liberté et la sérénité. Un cheminement qui, loin de toute moralisation, assure la cohérence, la force, et la portée du spectacle. Être n’est donc pas vous l’aurez compris qu’une simple juxtaposition des sketches autour d’un thème fédérateur.
André Sauvé ne cache pas ne pas avoir aimé la scène au démarrage de sa carrière. Une vie d’artiste à laquelle au départ il ne se sentait pas préparé, propulsé un peu par hasard sous l’impulsion d’un ami et la dynamique créée par sa victoire en 2004 au Concours de la relève en humour à Dégelis, puis le lancement qui s’en est suivi par Yvon Deschamps et Judi Richards. Aujourd’hui peut-être rassuré par les prix, Révélation de l’année au festival juste pour rire en 2006, Découverte de l’année Gala des Oliviers 2008, mise en scène de l’année spectacle éponyme Gala des Oliviers 2009, Spectacle d’humour de l’année découverte de l’année Gala Adiscq 2009, numéro de l’année Gala des Oliviers 2010, et DVD de l’année 2012, il reconnaît avoir découvert le plaisir de jouer se sentir plus confiant et être en adéquation avec ce métier et les réflexions qu’il peut porter.
Un plaisir qu’il communique aisément à son public qui répond au quart de tour durant tout le spectacle. Il est même à parier qu’après ce spectacle vous ne direz plus ces petites phrases, vous ne ferez plus ces petits gestes qui ont l’air de rien mais cachent tant de choses, sans y penser. Vous vous souviendrez qu’ils sous-tendent un sens, une vision de la vie et qu’il faut les décrypter pour savoir ce qu’elles cachent de vous, de nous et si besoin faire le ménage, les maitriser pour qu’elles soient en cohérence vraiment avec vos valeur et vos attentes et nous libèrent de l’angoisse devant ce que l’on croit devoir être. En ces périodes qui sont parfois marquées par la perte de sens le spectacle Être est salutaire en plus d’être drôle. C’est à cela que l’on reconnaît les grands humoristes. À nous d’aller nous-même plus avant dans l’introspection. À moins que, dans un futur spectacle, l’artiste, qui souhaite continuer sa réflexion et ses questionnements (de toutes les façons arrête-t-on un jour de penser?) ne nous donne un nouveau coup de main. C’est ce que nous souhaitons et lui demandons.

Être
Artiste sur scène : André Sauvé
Script-éditeur et mise en scène :Josée Fortier
Auteur : André Sauvé
Conseiller artistique : Pierre Bernard
Conception d’éclairages, direction de tournée et régie plateau: Claude Cournoyer
Conception Vidéo : Turbine
Décor : Geneviève Lizotte
Conception bande sonore : Richard Lord
Orchestration et direction musicale : Grégoire Morency
Stylisme : Julie Berthaume
Éclairage Eddy Massé

Présenté dans le cadre du 31ème Festival Juste pour rire
Série Têtes d’affiches
Soutenu par Purolator
Productrice exécutive et directrice générale : Lucie Rozon assistée de Claude Proulx
Partenariat : Vidéotron et Loto Québec
http://www.hahaha.com

Théâtre Maisonneuve
Place des arts
Du 12 au 20 juillet 2013
http://laplacedesarts.com

175 Rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal,
Téléphone : (514) 842-2112
Métro Place des Arts
Billetterie : Tél. : 514 842-2112
Tél. : 1 866 842-2112
Ou sur place ou en ligne à http://www.admission.com
Ou http://laplacedesarts.com
Tarif individuel de 35,86 $ à 58,36 $

Tournée
Brossard, salle Étoile nationale du 24 au 27 juillet
Laval, salle André Mathieu du 31 juillet au 3 août
Sainte Hyacinthe, Centre des Arts Juliette Lassonde le 16 août
Sorel, Théâtre du Cheval du-Moine 20 et 21 août
Terrebonne, Théâtre du Vieux-Terrebonne 24 et 25 août
Sainte Thérèse, Théâtre Lionel-Groux 26 septembre
Québec, Salle Albert-Rousseau, du 2 au 5 octobre
Granby, Le palace 11 et 12 octobre
Joliette, Centre culturel de Joliette, 12 et 13 octobre
Trois-Rivières, salle J-Antonio Thompson, 18 octobre
Montréal, Théâtre desjardins 19 et 20 octobre
L’Assomption, Théâtre Hector-Charland, 1er et 2 novembre
Drummondville, Maison des Arts Desjardins, 16 novembre
Brossard, salle Étoile nationale du 22 au 24 novembre
Alma, Auditorium d’Alma, le 29 novembre
La Baie, Théâtre du Palais municipal, le 30 novembre
La Prairie : Salle Richard-Sauvageau, le 12 décembre
Sherbrooke, Maurice O’Bready, 13 et 14 décembre
Gatineau, salle Odyssée, 18 et 19 décembre
Saint-Jean sur Richelieu, Théâtre des deux-rives, 20 et 21 décembre
Belœil, Centre culturel de Belœil, le 1er février.

Billets disponibles sur http://www.billets.ca ou sur http://www.admission.com

© photo: courtoisie