Soirée du festival FCVQ où le film J’espère que tu vas bien 2 est à l’honneur!

Luc concepteur de la musique, David La Haye, Marie-Chantal Perron, Richard Robitaille, Sylvie Moreau, Hugo St-Cyr
Luc concepteur de la musique, David La Haye, Marie-Chantal Perron, Richard Robitaille, Sylvie Moreau, Hugo St-Cyr

Pour le dernier week-end du festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ), vendredi le 27 septembre était dédié en grande partie au film J’espère que tu vas bien 2, un des films en compétition officielle au FCVQ. Dès 16 h, l’équipe du film était présente sous le dôme pour répondre aux questions du public et fraterniser. Puis, à 19 h, c’est au Palais Montcalm qu’a eu lieu la projection du film, ainsi que la projection du court métrage 999/1 de Felipe Martinez, tourné à Québec et qui parle de cette rencontre fortuite et ce coup de foudre instantané qui peut se produire et le malaise qui suit, ne sachant pas comment aborder cette inconnue, car il ya 999 chances qu’elle te dise non….  www.felipemartinez.me

Puis, après le visionnement, les artistes du film ont répondu aux questions du public et les gens ont ensuite été invités à la soirée 23 MARS, sous le dôme, à nouveau à L’Espace Casino de la Place d’Youville pour fêter la première du film en compagnie des artistes qui en ont profité aussi pour faire du karaoké. : http://www.youtube.com/watch?v=rXklNVa1JOU

Voici quelques commentaires que j’ai retenus de cette période de questions/réponses :

David La Haye : « C’est la deuxième année que je viens présenter un film au festival. L’an passé c’était ‘J’espère que tu vas bien’ et maintenant c’est le deuxième. Et cette fois-ci, les gens vont assister à une double première. Tout d’abord, ce sera la première fois que le film sera présenté devant public, puisque le film est sorti hier soir des machines. Ensuite, vous allez voir le premier long métrage qui est entièrement sociofinancé.»

En effet, pour ce deuxième film, David La Haye a lancé une campagne de sociofinancement, avec l’entremise de Haricot (www.haricot.ca ). Ce dernier espérait que 500 personnes investiraient 20 $ dans la production. En échange, les «producteurs honorifiques » verront leur nom apparaître au générique et recevront une copie DVD du film et du «making of ». Dans les faits, ce fut environ 400 donateurs et l’objectif de 10 000 $ a été atteint et même dépassé en neuf jours. Cette somme a servi à payer les comédiens avec le cachet minimum de l’Union des artistes, les techniciens, la postproduction et la musique.

David La Haye poursuit : « Ce film est une collaboration Montréal/Québec. Le tournage s’est fait à Montréal, mais la postproduction complète s’est faite à Québec :Avec Studio Élément, qui s’est occupé de l’image. Et Studio Expression s’est occupé de la postproduction sonore. Et maintenant, apprenez en primeur, que si tu vous bien avec l’accueil de ce deuxième film, nous voudrions entamer un projet de tournage de ‘J’espère que tu vas bien 3’, ici même à Québec.»

Je leur ai demandé ce qu’ils avaient appris après le tournage du premier film et qu’ils voulaient faire différemment avec le deuxième?

David : “Avec le deuxième, on voulait faire un film beaucoup plus abouti artistiquement, au niveau de l’image et du son. Et sachant qu’on était cinq acteurs en même temps, on savait qu’on allait avoir beaucoup de ping-pong, mais il ne fallait pas se piler sur les pieds. On avait aussi le goût d’aborder plusieurs sujets. Aussi, dans le premier film, on avait parfois des répliques insipides qu’on a écrasées avec la musique. Et les gens nous ont dit qu’ils auraient aimé quand même entendre ce qu’on disait. Alors cette fois-ci, au lieu de l’écraser, on a seulement ajouté de la musique en support à ces répliques, pour être certain de tout comprendre quand même.» 

Marie-Chantal Perron explique pourquoi son personnage marche avec des béquilles dans le film, ce qui au départ, n’était pas prévu : «Deux jours avant le tournage, je me suis fracturé le pied. J’ai donc appelé Dave pour lui dire que je ne pourrais peut-être pas tourner. Et il m’a demandé de le faire en béquille si je le pouvais. C’est sûr que ceci a teinté nos personnages et comment on s’est préparé pour les jouer. Car 24 h avant le tournage, Richard s’est fait appelé par Dave pour se faire dire. Marie-Chantal s’est blessée, c’est de ta faute. Ainsi chacun de nous avons pensé un peu à comment était notre personnage, qu’est-ce qu’il vivait intérieurement, mais jamais on ne s’est rencontré pour en parler de ce qu’on dirait ou ferait durant ce tournage live de 1 h 30 sans coupure. Par exemple, pour Sylvie et moi, les seules bases qu’on avait c’était que Sylvie et moi, on était amies et qu’elle m’épaulait dans une situation difficile de ma vie.» 

Toute l'équipe qui répond aux questions du public, sous la supervision de Christopher, coorganisateur du festival
Toute l’équipe qui répond aux questions du public, sous la supervision de Christopher, coorganisateur du festival

Sylvie Moreau renchérit : “Les seules consignes que David nous a données, c’est qu’il avait envie qu’on parle d’amitié, de générosité, d’humanité, de Montréal, des relations homme-femme, des femmes qui vieillissent…Donc, il nous a donné quelques thèmes à explorer, mais ensuite, on était totalement libre de notre côté de s’inventer un parcours, un passé, une préoccupation.» 

David nous raconte un des défis du tournage : «C’est tout un exploit technique que de tourner en plan-séquence. Celui qui tenait la caméra, Mathieu Charest, a dû s’entrainer pendant un mois sur un tapis roulant, avec 50 lbs sur le dos. Car faire un film en plan-séquence avec une caméra et un harnais, c’est très lourd. Et en plus, il doit improviser avec les acteurs, car il ne sait pas quand ils vont s’arrêter, parler et il doit donc s’adapter à eux. En plus, il faut dire qu’avec le caméraman, ils sont 5 en tout à se promener avec les comédiens, dont le gars du son, celui qui amène un petit banc pour Mathieu pour qu’il prenne des pauses en s’assoyant pendant un moment fixe, etc..  » 

Pour ceux qui l’auraient manqué, ce film J’espère que tu vas bien 2 sera à nouveau présenté au Cinéma Cartier, samedi le 28 septembre à 19 h, toujours dans le cadre du Festival FCVQ.

Ce deuxième film, dans le même style, improvisé, et autoproduit, met en scène les mêmes personnages que le premier film, soit David La Haye qui, suite à une commotion cérébrale, se retrouve dans la rue, puisqu’il n’a plus de mémoire à court terme et donc ne peut plus être acteur, car il n’arrive pas à mémoriser ses textes. Marie-Chantal Perron, elle, vit des moments difficiles, puisqu’elle est dans une relation amoureuse chaotique et destructrice avec Richard Robitaille qui contrôle peu ses émotions. À ce trio s’ajoute Sylvie Moreau, qui est une bonne amie de Marie-Chantal et tente de l’épauler du mieux qu’elle peut, et Hugo St-Cyr, qui séjourne chez Marie-Chantal et Richard, le temps de se remettre sur pied.

Bien que ce film soit la suite du premier, ce n’est pas nécessaire d’avoir vu le premier pour comprendre le deuxième. Les rappels de la première histoire sont suffisants pour que le public comprenne.

Les éléments forts de ce film sont sans aucun doute la véracité des personnages. Étant dans l’improvisation, les comédiens n’ont pas le choix que de se donner pleinement et de mettre un peu d’eux-mêmes dans leurs répliques. Et du fait que c’est un seul plan-séquence pendant 1 h 30, on a vraiment l’impression d’être l’ami supplémentaire qui marche avec eux dans les rues de Montréal et qui participe à la conversation. La première heure du film est drôle, les personnages sont attachants. On sent bien l’amitié, l’entraide et l’écoute qui unissent Sylvie, Marie-Chantal et David. Puis, lorsque le trio se retrouve chez Marie-Chantal avec Richard et Hugo, alors là, on sent la tension qui a monté d’un cran et la colère qui flotte dans les airs. À un certain moment, on sent un réel malaise dans le public de demeurer sur place et d’être témoin de cette chicane de couple qui est en pleine ébullition. On peut dire que les acteurs sont hyper crédibles dans leur jeu.

Il est intéressant aussi de revoir enfin à l’écran Hugo St-Cyr qu’on n’a à peu près plus vu depuis Watatatow. Je pense qu’on s’est ennuyé de lui.

Je dois dire qu’au niveau de la qualité du son et de l’image, j’ai été vraiment impressionné. Car avec une caméra à l’épaule, je pensais que le focus serait moins bon, que l’on sentirait que tout bouge et surtout qu’on ne soit pas au bon endroit au bon moment. Mais dans les faits, c’est tout le contraire. On est suffisamment près des acteurs pour bien suivre leur conversation, tout en étant assez loin pour apprécier la ville de Montréal pendant leur trajet dans les rues. De plus, bien que quelques répliques se pilent un peu sur les pieds parfois, car deux personnes parlent en même temps, en général, ce n’est pas du tout la cacophonie que j’attendais. Et les bruits de la ville, bien qu’ils sont présents, ils ne nous empêchent pas de bien comprendre. Et j’ai bien aimé comment le film débute et se termine, en noir et blanc et au ralenti. Vraiment une belle idée.

Au niveau de la musique, je dois dire que Luc a fait un excellent travail pour mettre la bonne musique au bon endroit… tout en laissant le film dénudé de musique aux moments cruciaux. En début et fin de film, les choix musicaux tombent en plein dans le mille. Et à aucun moment on ne sent qu’on nous impose une émotion avec la musique. Elle ne fait qu’ajouter au moment présent et bien s’intégrer à la scène improvisée.

Maintenant, reste à savoir quand on pourra voir ce film sur grand écran dans nos salles de cinéma. David a mentionné qu’il enverrait le film à des distributeurs, mais que ce ne sera pas à l’automne qu’il sera pris c’est certain, puisqu’il y a 2 films québécois qui sortent chaque semaine cet automne. Donc ce serait peut-être à l’hiver prochain.

Galerie photos par Lise Breton http://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157635963739863/

http://www.haricot.ca/project/j-espere-que-tu-vas-bien-2#.UkVsOtJWySr

 

Réalisé par David La Haye et Jay Tremblay

Producteur : David La Haye

Distribution :

David La Haye

Sylvie Moreau

Marie-Chantal Perron

Hugo St-Cyr

Richard Robitaille

Festival de cinéma de la ville de Québec
http://www.fcvq.ca/

Studio  http://www.avivacorp.com/

Crédit photos : Lise Breton