Les Valises rouges des sœurs Lévesque

Les Valises rouges
Les Valises rouges

Le compte-rendu par la collaboratrice littéraire Lucienne Couture

En décembre 1985, deux institutrices d’Arvida, au Saguenay, les sœurs Micheline était professeur de français à la Polyvalente d’Arvida depuis 14 ans et Laurence Lévesque retraitée depuis un an. Elles  partent en vacances en Inde. Sur les lieux elles doivent, faute de place dans leur avion de retour, prolonger leurs vacances. Elles mettent à profit cette semaine supplémentaire pour visiter le pays et déposent leurs valises en consigne auprès d’un agent de voyage, Sylvain Roy. Ayant finalement obtenu des places de retour, les deux sœurs récupèrent leurs valises et se préparent à rentrer au Canada.

Le retour se transforme vite en cauchemar. Le 7 janvier 1986, lors d’une escale à Rome, les valises de Micheline Lévesque sont inspectées par les douaniers italiens. Ces derniers y trouvent 6,6 kilos d’héroïne pure. Les deux sœurs sont écrouées immédiatement. Criant leur innocence et rejetant le crime sur l’agent de voyage Sylvain Roy, les deux sœurs font quand même face à des accusations d’importation et de détention de drogues, et risquent 15 années de prison

L’imposante brique de 466 pages, Les Valises rouges, signée par Laurence et Micheline Lévesque, comprend un avant-propos, treize chapitres et neuf annexes.

Parmi les treize chapitres, on pourra lire, entre autres, le détail des préparatifs du voyage en inde, le récit du voyage lui-même, l’arrestation des auteures, leur vie en prison et en fin, le rapport d’enquête de la GRC.

Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve 5 kilos de drogue dans ses valises. C’est pourtant ce qui est arrivé aux maintenant célèbres sœurs Lévesque de Jonquière. Emprisonnées pendant 403 jours, elles racontent avec force détails les multiples labyrinthes de cette aventure peu commune.

À mesure que progresse ce récit, surgissent de l’obscurité tous les personnages de cette histoire, beaucoup plus vraisemblable que l’on aurait pu croire à première vue. Les auteures n’ont pas tendance à se défendre, ni à accuser qui que ce soit. Elles se contentent de simplement raconter les mille et un détails de cette minutieuse mise en scène, dont elles semblent avoir été inconsciemment à la fois les protagonistes et les victimes.

Le témoignage – ?Si le témoignage Les Valises rouges ne fait pas toute la lumière sur ce fait divers, cet ouvrage a au moins le mérite d’être suffisamment complet pour éclairer la lanterne des plus curieux et des plus intéressés à se faire une véritable opinion personnelle.

En permettant la publication du portrait-robot de Sylvain Roy, qui avait joué le rôle d’un agent de voyages dans toute cette histoire, les auteures portent un coup dur aux rumeurs de complicité dans la cause qui les a confrontées à la justice italienne en 1986 et 1987.??Accusées, à Rome, d’avoir transporté, transité, importé et détenu illicitement 4980 grammes d’héroïne le 7 janvier 1986, elles ont été acquittées et libérées le 12 février 1987, après 403 jours d’incarcération.

Les annexes, pour leur part, seront surtout composées des différents témoignages entendus à la Commission rogatoire lors de la venue du juge Misiani au Canada. Par ailleurs, l’annexe 9 nous présente une traduction du jugement émis par le tribunal pénal de Rome, le 12 février 1987.

Vingt-quatre photos et illustrations, viennent compléter l’iconographe du livre.

Les auteures jonquiéroises ont mis précisément neuf mois de travail pour rendre à terme leur projet d’écriture publié à 10 000  exemplaires sur les presses de l’Imprimerie Gagné de Louiseville.

En conclusion après leurs séjours en prisons, elles sont libérées faute de preuves. Est-ce que c’était un coup monté ?

Genre : témoignage

Nombre de pages : 466

Prix suggéré : 16.95 $

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