Les Jeunes loups: gros mais divertissant

JuliePerreault
Julie Perreault dans Les Jeunes loups

Réjean Tremblay est de retour comme auteur et co-producteur de la nouvelle série Les Jeunes loups à TVA, une série qui a mis énormément de temps à aboutir. Sa fille journaliste Roxanne Tremblay collabore au scénario. À voir les deux premiers épisodes, on imagine déjà que le grand public se lovera des aventures de sexe, de drogue, de témérité de la salle de presse du journal Le Matin et de son webzine Webmatin.

À première vue, on réagit au personnage de la chef de pupitre Maripier Renaud (Catherine Bérubé) qui est presqu’une copie conforme du personnage de Lisbeth tiré du succès international de librairie, de télévision et de cinéma, Millénium: le costume, l’allure, le sang froid, la rébellion, et surtout le métier de crack de l’informatique y sont. Ce personnage aurait pu être réinventé autrement, quand même…

Les Jeunes loups est un ramassis de stéréotypes. L’ado noir délinquant membre d’un gang de rues, le jeune journaliste grand baiseur de la chroniqueuse télé elle-même infidèle, le vieux journaliste alcolo, drogué, solitaire qui ne vit que pour son métier, possède un vieux «char» et a l’instinct du détective Columbo, le chef mafieux trompé par sa femme avec un dirigeant de grande entreprise, les femmes voilées, les Islamistes radicaux, les crimes d’honneur. La liste est longue… Tout ça est bien gros et prévisible (gageons que Jessica Esposito (Amélie B. Simard) couchera avec Philippe St-Pierre (Pierre-Yves Cardinal) mais étrangement, ça marchera…

Les vieux journalistes sont constamment confrontés à la nouvelle technologie et aux ambitions commerciales des médias que les nouveaux journalistes implantent peu à peu. Faut-il tout dire et tout montrer. On aborde les questions d’éthique journalistique et de l’avenir du journal format papier. Pour créer des effets, Les Jeunes loups en peinture large.

La série est aussi truffée de texte du genre: «J’aime mieux manger au resto que toujours la même chose à la maison» pour parler des aventures sexuelles que se permet le personnage, Philippe St-Pierre. Ou «J’ai vu le téléroman Amour caché. C’est traditionnel. On ne réinvente pas la roue mais ce n’est pas si pire que ça… y a pas juste les bonnes femmes qui aiment. Il y a un million de téléspectateurs, c’est pas tous des cons…», dira Marianne Desbiens (Jacinthe René), la chroniqueuse arts et spectacle infidèle, stéréotypée et kitch.

C’est de bonne guerre à TVA qui connaît bien son public et qui permet une incursion dans un monde méconnu même si les Tremblay ont «glamorisé» et étiré la sauce de multiples façons en dressant un portrait plus ou moins juste de la salle de presse par exemple…

Côté acteur, le public fera des découvertes intéressantes. Le talent de Pierre-Yves Cardinal, bientôt dans Tom à la ferme, est mis en valeur ici, ainsi que celui de Catherine Bérubé, la jeune rebelle. Mais celle qu’on aime voir avant tout est Julie Perreault, l’éditrice qui crève l’écran, un rôle taillé sur mesure pour elle.

La réalisation d’Erik Canuel, qui s’est aussi sculpté un petit rôle dans la série, et de Jean-Claude Lord, est traditionnelle. Il n’y a pas de véritable innovation en vue ici. Bref, on aura beau dire, Les Jeunes loups ira chercher sa part de marché. Et même s’il y a peu de trouvailles et qu’on fait dans le déjà vu moult fois, la série d’action demeure un divertissement accrocheur.

Sur le web:

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#LJL

Photo: captation vidéo

À partir du 13 janvier à 21h au Réseau TVA.