Arlequin, serviteur de deux maîtres

Arlequin, serviteur de deux maîtres
Arlequin, serviteur de deux maîtres

Le Théâtre de la Bordée débute l’année avec un classique de la commedia dell’arte, Arlequin, serviteur de deux maîtres, de Carlo Goldoni. Dix interprètes se partagent la scène, dont Charles-Étienne Beaulne dans le rôle d’Arlequin (Truffaldino), dans une mise en scène rythmée et ludique du directeur artistique de la Bordée, Jacques Leblanc. « Dans mon esprit, mettre en scène une pièce d’une autre époque, c’est la replacer dans le contexte d’aujourd’hui, voir comment elle résonne encore dans notre vie. Le théâtre est un art vivant qui évolue avec la société, les mœurs, les façons de faire et la technologie ».

LA PIÈCE

Clarice, fille de Pantalon, un riche marchand vénitien, a été promise à un noble Turinois du nom de Federigo Rasponi. Or ce dernier a été tué par l’amant de sa sœur, Florindo Aretusi, parce qu’il s’opposait à cette union. Après ce meurtre, Florindo se trouve contraint de fuir la ville de Turin pour se réfugier à Venise. Quant à Clarice, elle se réjouit de l’annonce de la mort de Federigo, puisqu’elle pourra enfin épouser celui qu’elle aime vraiment, le jeune Silvio, fils du Docteur Lombardi.

Alors qu’on négocie les derniers arrangements du mariage, apparaît Arlequin, semant le trouble dans la maison de Pantalon en annonçant l’arrivée de son maître, nul autre que Federigo Rasponi, venu à Venise pour réclamer la main de Clarice. Mais on apprendra vite qu’il s’agit en fait de Béatrice qui s’est dissimulée sous les traits de son frère défunt. Et comme si la situation n’était pas assez trouble, Arlequin, rusé et avide de nourriture, n’hésite pas à se mettre au service d’un deuxième maître, Florindo Aretusi.

Maladroit autant qu’ingénieux, Arlequin agira en virtuose pour servir deux maîtres à la fois au cœur d’intrigues entremêlées et de nombreux quiproquos.

 ARLEQUIN, SERVITEUR DE DEUX MAÎTRES

Texte : Carlo Goldoni

Mise en scène : Jacques Leblanc

Assistance à la mise en scène : Jocelyn Paré

Distribution : Marc Auger, Charles-Étienne Beaulne, Emmanuel Bédard, Joëlle Bourdon, Frédérique Bradet, Marie-Hélène Gendreau, Jean-Michel Girouard, Simon Lepage, Maxime Perron et Patric Saucier

L’AUTEUR

CARLO GOLDONI

Carlo Goldoni naît le 25 février 1707, au milieu d’une famille bourgeoise de Venise. Son père est apothicaire et doit voyager fréquemment pour son travail. Le jeune Goldoni passe donc une bonne partie de son enfance auprès de sa mère et de sa tante, qui l’éveillent à la lecture. Il baigne dans une atmosphère familiale où le spectacle et le théâtre sont très présents : son grand-père fait donner des opéras à la maison et il s’amuse avec un théâtre de marionnettes que son père lui a fabriqué.

Les débuts de Goldoni comme écrivain sont éclectiques. Il se commet dans la tragédie, le mélodrame et surtout les intermèdes comiques, où, par la caricature qu’il fait de la vie quotidienne de Venise, il découvre que sa vocation est celle de la comédie. Sa première vraie pièce comique date de 1738 : L’Uomo di mondo (L’Homme du monde) dont l’originalité tient au fait que le texte du protagoniste y est entièrement écrit, contrairement aux canevas de la commedia dell’arte auxquels les acteurs comiques étaient habitués. Goldoni construisait alors les assises de la réforme qu’il allait défendre dans les années subséquentes.

Carlo Goldoni s’éteint à Paris le 6 février 1793.  Il aura légué en héritage une œuvre imposante et riche : une centaine de comédies, une quinzaine de tragi-comédies, des tragédies, des intermèdes comiques, de nombreux opéras-bouffes ainsi que des livrets d’opéra.

LE METTEUR EN SCÈNE

JACQUES LEBLANC

Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1981, Jacques Leblanc est directeur artistique du Théâtre de la Bordée depuis près de dix ans. Il a joué dans de nombreuses productions théâtrales, tant sur la scène locale que provinciale, et a remporté à cinq reprises le prix Paul-Hébert, récompensant l’interprétation d’un premier rôle. Il a notamment incarné Argan dans Le malade imaginaire, Hosanna dans Hosanna, Richard III dans Richard III, Scapin dans Les fourberies de Scapin, Estragon dans En attendant Godot et Arnolphe dans L’École des femmes. En 2012, on a pu le voir dans le rôle de Hamm dans la pièce Fin de partie, présentée au Théâtre de la Bordée. Jacques Leblanc a, de plus, été nominé à cinq reprises au Gala des Masques. En 2009, il a remporté le prix de la meilleure mise en scène pour la pièce Le Menteur, remis dans le cadre des Prix d’excellence des arts et de la culture. Il se spécialise également dans la mise en scène d’opéras; il a notamment réalisé celle de Madame Butterfly de Puccini, présenté à l’Opéra de Québec l’automne dernier.