Le Carrefour international de théâtre lève le rideau sur une première sélection d’œuvres d’exception !

Marie Gignac, directrice artistique, Dominique Violette, directrice générale, pour le Carrefour international de théâtre
Marie Gignac, directrice artistique, Dominique Violette, directrice générale, pour le Carrefour international de théâtre

Fidèle à son engagement de diffuser le meilleur de la création théâtrale nationale et internationale, le Carrefour international de théâtre a dévoilé, ce matin, une première sélection d’œuvres d’exception de sa 15e édition, qui se tiendra du 22 mai au 12 juin 2014.

Et c’est avec exaltation palpable que Marie Gignac et Dominique Violette, respectivement directrice artistique et directrice générale, ont dévoilé trois nouvelles et très belles propositions de spectacles. Les voici donc :

La trilogie

« L’Histoire révélée du Canada français, 1608-1998 »

Texte : Alexis Martin

Mise en scène : Daniel Brière

Une production du Nouveau Théâtre Expérimental, NTE (Montréal)

Les 6, 7 et 8 juin 2014 au Grand Théâtre de Québec, salle Octave-Crémazie

Cette trilogie est un « spectacle-événement à cause de son format, un projet très ambitieux », commente Mme Gignac. Il s’inspire des petits et des grands événements de la vie des populations, depuis la fondation de la ville de Québec en 1608, jusqu’à la crise du verglas en 1998. Trois spectacles, trois angles différents.

Le premier volet, intitulé Invention du chauffage central en Nouvelle-France a été inauguré en février 2012 par le NTE. Le froid et l’adaptation au climat constituent les principales sources d’inspiration de ce chapitre. « On y parle de la traite des fourrures en passant par l’invention du poêle à bois jusqu’à l’invention du chauffage central », précise la directrice artistique.

Le deuxième volet, présenté à l’hiver 2013, explore la même période (1608-1998) mais sous l’angle des cours d’eau, celles que les Amérindiens appelaient Les chemins qui marchent. Il touche à tous les autres moyens de transport. « L’apprentissage du canot, la drave, les draveurs jusqu’aux barrages électriques et aux usines d’épuration », comme le souligne Mme Gignac.

En création actuellement, le troisième volet, intitulé Le pain et le vin, se greffera aux deux autres spectacles (qui ont enchanté le public et fait salle comble !). Il fera référence à nos habitudes alimentaires, mais aussi à notre rapport avec l’église catholique, à l’évangélisation. (Source : NTE)

Cette grande fresque sera présentée pour la première fois dans sa version intégrale, ce printemps. Mais rassurez-vous conclut la directrice artistique « ce n’est pas un cours d’histoire, c’est festif, ludique, musical et inspirant, ça touche la vie quotidienne, l’intimité des gens et à ces petites choses qui ont forgé notre identité et qui ont fait de nous la communauté que l’on ait devenue ». Drôle et divertissant tout à la fois et présenté par une brochette de comédiens exceptionnels.

Ce spectacle est présenté en collaboration avec le Festival TransAmérique.

Germinal

Halory Goerger et Antoine Defoort

Création : L’Amicale de production (France)

Les 4, 5 et 6 juin 2014 au Théâtre de la Bordée

Pour ce spectacle, tout part d’une question : Si on avait la possibilité de repartir à zéro, on ferait comment ? Dans Germinal, on est témoin de la naissance d’une civilisation, dont le territoire est le plateau de théâtre, et dont les habitants sont des comédiens. Ils bâtissent une société qui n’existera que le temps de la représentation.

Mme Gignac trace les grandes lignes du spectacle : « Quatre individus (trois garçons, une fille) sur un plateau de théâtre nu et sans lumière. Ils créent, sous nos yeux, une civilisation, rien de moins. Se faisant, le spectacle s’auto-génère et émerge littéralement. Ils découvriront la lumière, la prière, la pensée, le langage, le son, la musique, la communication, et, ainsi, toutes les bases d’une société. Ensuite, ils mettront à inventer une façon d’organiser et de classifier tout ça ». Très prometteur, n’est-ce pas ?

Un spectacle « totalement réjouissant et d’une intelligence redoutable. Une heure et quart de pure jubilation  »,  soutient la directrice artistique ».

La fureur de ce que je pense

Textes : Nelly Arcan (collage Putain, Folle, L’enfant dans le miroir, repris dans Burqua de chair)

Adaptation et mise en scène : Marie Brassard

Idéalisation et développement : Sophie Cadieux

Le 1er juin 2014 au Grand Théâtre de Québec, salle Louis-Fréchette – 1 soir seulement.

Ici, on change de registre.

On a tous entendu parler du personnage de Nelly Arcand, auteure québécoise, de son vrai nom, Isabelle Fortier qui a fait un passage fulgurant dans le monde de la littérature mais aussi dans le monde des médias. Angoissée par le regard des autres et par son image, elle a mis fin à ses jours en 2009 après nous avoir laissé 4 ouvrages.

Tous les textes de la pièce sont tirés de son œuvre, et  non de sa vie.

L’idée vient de la comédienne, Sophie Cadieux, qui caressait ce projet depuis longtemps. Six comédiennes et une danseuse,  feront entrer, en quelque sorte, les spectateurs dans la pensée et dans l’âme de Nelly Arcan. Comme le décrit Mme Gignac « elles nous feront entendre toute la puissance, le rythme et la beauté de son écriture. Et aussi toute sa douleur, ses angoisses, toutes ses obsessions et son désespoir ».

La scénographie et l’éclairage parfaitement conjugués aux textes à l’interprétation des acteurs, en font un spectacle complètement envoûtant.

The Tempest Replica

Création : Kidd Pivot (Vancouver)

Chorégraphe : Crystal Pite

Les 29, 30 et 31 mai au Grand Théâtre de Québec, salle Octave-Crémazie

Présenté en collaboration avec le Grand Théâtre de Québec et La Rotonde

The Tempest Replica est le résultat de ce moment magique où, se plongeant dans La Tempête, la talentueuse Crystal Pite rencontre l’imaginaire de William Shakespeare. Tout en épousant l’esprit de la pièce originale, la chorégraphe transforme profondément l’œuvre par une approche presque cinématographique de la danse.

Entre les personnages de chair et leurs répliques stylisées blanches comme de la craie, sorte de doubles anonymes tout droit sortis d’un récit de science-fiction, The Tempest Replica superpose deux mondes parallèles où s’orchestrent des jeux de trahison, de vengeance et de pardon. En exprimant la tension et  l’émotion par des mouvements d’une grande virtuosité et par une impressionnante sensibilité théâtrale, les danseurs touchent droit au cœur. Avec un parfait dosage d’intrépidité, de rigueur, d’insolence et de risque, Pite offre une vision saisissante et moderne de ce classique du XVIIe siècle. (Source : La Rotonde)

Comme l’indique la directrice artistique  « il n’est pas nécessaire de connaître la pièce pour voir le spectacle puisque l’auteur nous présente, dans la première demi-heure, un condensé dans un environnement visuel éblouissant, à partir de projections vidéo, d’éclairage, d’effets visuels et d’ombres chinoises, avec des danseurs généreux, d’une précision époustouflante et d’une très grande virtuosité. En seconde partie, on accède en quelque sorte aux résonances contemporaines des personnages de Shakespeare. Comme si l’on avait accès à la psychologie ou à l’âme des personnages » conclut Mme Gignac.

Ce spectacle est présenté en collaboration avec le Grand Théâtre de Québec et La Rotonde.

Cette première sélection, dévoilée aujourd’hui par le Carrefour international de théâtre, met la table à une programmation audacieuse, qui remplira pleinement ses promesses de nous divertir et de nous convier à des moments uniques et inoubliables.

 Le dévoilement complet (et d’autres extraordinaires surprises) sera rendu public le 16 avril prochain.

Crédit photos: Lise Breton photographe