« The Aeneid », flash sur notre monde

 The Aeneid
The Aeneid

Écrite par le dramaturge québécois Olivier Kemeid, traduite par Judith Miller et mise en scène par Zach Fraser. Jamais encore produite en théâtre de marionnettes, The Aeneid sera présentée du 6 au 15 mars 2014 à La Chapelle.

Cette version de L’Énéide, basée sur un poème Virgile (2007) a déjà été traduite en anglais, en allemand et en hongrois. Elle a été jouée en France (Festival d’Avignon 2008), en Allemagne, en Hongrie, en Belgique et aux États-Unis dont New York (dans le off-Broadway 2013) et elle est jouée pur la première fois en anglais à Montréal. Le texte, qui a suscité tant d’admiration et a inspiré nombre d’auteurs jusqu’à aujourd’hui est transposé et traverse de la vision d’Olivier Kemeid.

On se retrouve ainsi loin des héros de l’antiquité aux destinées toutes tracées par les dieux…Les personnages se questionnent, s’empourbent, cherchent leur chemin. Laissant derrière eux familles, culture et amour propre, ils se lancent à l’assaut des barrières que d’autres hommes dressent sur leur route. Leur vie deviant une quête de réponse à leurs besoins primaires de survie comment retrouver l’estime de soi et la soif de vivre dans ses conditions ?

Les mots d’Olivier Kemeid ont pris leur essor et résonnent aujourd’hui partout sur les scènes montréalaises. Ses adaptations nous rappellent l’immuabilité des mythes et récits épiques qui trouvent naturellement leur traduction dans le présent. Le regard philosophique perçant de l’auteur sur la société est porteur de sens pour nombre de compagnies qui n’hésitent pas à engendrer des travaux novateurs comme on a pu le voir avec Icare ou ici encore avec The Aeneid.

 The Aeneid
The Aeneid

Belle performance des trois acteurs-marionnettistes. Chacun transforme son jeu, multiplie les identités à travers les marionnettes pour donner vie à 22 personnages. Les couleurs de ces petits personnages de 80 pouces se détachent du décor sombre. A vue, ils bougent les éléments du décor et l’imagination collective s’emballe, les objets tout à fait hétéroclites trouvent dans leurs mains des fonctions excentriques. Ils créent la dynamique à l’image de leurs personnages. Ici une brouette, là-bas quelques bidons, planche de bois et non non, un peu d’imagination et maisons, docks, plage, embarcations sont là… Le spectateur se laisse aller au gré des cultures et des continents et pose son regard sur ces « autres », ceux que l’on tente trop souvent d’étudier de loin, les émigrants réfugiés. Quelques millions dans le monde dont Aeneid et sa famille expriment la frustration et les maux. Zach Fraser nous interroge « Le concept d’économie serait-il plus important que celui de nécessité humaine ? » Vers quelle société décide-t-on d’aller ou de construire ?

Synopsis:

Fuir pour survivre : tel est le triste sort de celui qui court de rue en rue, portant son père sur les épaules et tenant son enfant par la main. Mais il n’est pas seul. Il est un parmi ceux qui, partout dans le monde, laissent derrière eux villes et villages à feu et à sang, pour se lancer à la recherche d’un hypothétique havre de paix. Car, à l’image de ce boat people avant l’heure que fut Énée, lui aussi condamné à l’errance pour trouver une terre à son fils, ils n’ont qu’une idée en tête : poser leurs bien maigres bagages sur une rive un peu plus hospitalière.

Pour plus d’informations:

The Aeneid (9 shows only)
Talisman Theatre at Theatre La Chapelle, 3700 rue St. Dominique
Tuesday to Saturday, 8:00 pm. Matinee: Sat., March 15 at 3:00 pm
Tickets: 29$ regular, 25$ students 514 843-7738 or purchase online: La Chapelle box office

Crédit photos: Talisman Theatre