Du 11 mars au 05 avril 2014, le Théâtre du Nouveau Monde met en scène un très grand classique de la dramaturgie québécoise: Albertine en cinq temps de Michel Tremblay. La pièce fête ses trente ans de création en 2014. Mise en scène par Lorraine Pintal, créée au Théâtre du Trident en janvier et présentée au Théâtre du Nouveau Monde à partir du 11 mars, cette coproduction réunit six comédiennes de haut calibre qui prêtent voix et corps à Albertine et sa sœur Madeleine. Figure emblématique et universelle, Albertine porte en elle les aspirations, l’émotion et la sensibilité de toutes les femmes.
Albertine, l’histoire d’une vie: Albertine , «dont la grandeur du ciel ne pourrait contenir la rage de vivre», a 70 ans. Elle s’apprête à passe une première nuit dans sa chambre d’un centre d’accueil. Ressassant les moments de son existence, elle évoque toutes les femmes qu’elle a été à différents âges et installe le dialogue avec elles. Madeleine, sa sœur, est le fil rouge qui les réunit. Entre l’Albertine de trente ans désemparée d’avoir presque battu à mort sa fille de onze ans et celle de soixante-dix ans qui, apaisée, entre en foyer d’accueil, Tremblay trace cinq lignes de vie pour dessiner l’arc de toute une existence déchirée entre la culpabilité et la rage.
Michel Tremblay est une figure emblématique au Québec. Au point où il n’a pas besoin d’être présenté. Mentionnons tout de même le côté prolifique de son œuvre. Son fonds publié totalise vingt-huit œuvres dramaturgiques, trois comédies musicales, deux bonnes douzaines de romans et recueils de nouvelles, un recueil de contes, sept scénarios de film, vingt-trois traductions et adaptations de textes étrangers, un livret d’opéra et les paroles d’une douzaine de chansons.
Parcourir la liste des réalisations de Lorraine Pintal essoufflerait n’importe qui. Metteure en scène, comédienne , réalisatrice de télévision, auteure, infatigable communicatrice du phénomène culturel, cette diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal porte d’innombrables chapeaux. Depuis le printemps 1992, elle joue son principal rôle au Théâtre du Nouveau Monde dont elle assume la direction artistique et générale. Son parcours de metteure en scène met notamment en lumière de fortes affinités avec les univers de dramaturges québécois. Elle a monté aussi bien Michel Tremblay que Marcel Dubé, Réjean Ducharme et Claude Gauvreau. Lorraine Pintal voulait depuis longtemps mettre en scène Albertine en cinq temps afin de montrer toute la lumière qui émane du trajet de cette femme qui, en accédant à la conscience de son propre destin, saisit tout le tragique de la condition humaine.
Une distribution remarquable. Il fallait pour Albertine des actrices exceptionnelles: Émilie Bibeau, jeune comédienne à l’énergie contagieuse, interprète Albertine à 30 ans, une femme pleine d’espoir mais déjà déchirée par la vie. Éva Daigle, reconnue pour son charisme et sa charge émotive, est Albertine à 40 ans, enragée et dépressive. L’Albertine de 50 ans, apaisée et lumineuse, est incarnée par Marie Tifo, actrice au tempérament fougueux. Albertine à 60 ans a été confiée à Lise Castonguay; comédienne au jeu nuancé et aérien. Et c’est à Monique Miller, qui a marqué de son talent plusieurs décennies de l’histoire théâtrale, radiophonique et télévisuelle québécoise, que revient le rôle d’Albertine à 70 ans, enfin sereine et lucide. Madeleine est interprétée par Lorraine Côté, une comédienne maîtrisant parfaitement son art, qui se distingue par sa capacité de charger de sens le moindre geste.
Informations pratiques:
http://www.tnm.qc.ca/saison-2013-2014/Albertine-en-cinq-temps/Albertine-en-cinq-temps.html
Crédit photos Yves Renaud
