Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté remporte le 3e Prix collégial du cinéma québécois!

Micheline Lanctôt avec le trophée, prix PCCQ
Micheline Lanctôt avec le trophée, prix PCCQ

C’est samedi le 22 mars dernier qu’a eu lieu l’annonce du gagnant du 3e Prix Collégial du Cinéma québécois (PCCQ).  

Réunis dans le studio P à Québec, la réalisatrice et comédienne Micheline Lanctôt, la marraine de l’événement PCCQ, a d’abord animé une discussion sur le thème «De quoi est fait le cinéma que l’on aime », en compagnie du critique au blogue Le quatre trois Jason Béliveau, du critique cinéma du journal Le Soleil Éric Moreault et du cinéaste Jeremy Peter Allen (ancien étudiant de Micheline Lanctôt à Concordia, il a à son actif le long métrage Manners of dying et présentement, le théâtre de la Bordée présente sa première mise en scène avec la pièce Frozen jusqu’au 29 mars prochain) . Puis, vers 11 h 30, pour la troisième année consécutive, la jeunesse étudiante était appelée à découvrir et juger les œuvres du cinéma québécois actuel et il y a eu l’annonce officielle du grand gagnant de ce 3e Prix collégial du cinéma québécois (PCCQ) : il s’agit du film Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté qui reçoit pour l’occasion une bourse de 3 000 $ !

Café cinéma, discussion

Avant l’annonce du gagnant du prix PCCQ, c’est avec café, jus, muffins, croissants et fruits comme accompagnements, que Micheline Lanctôt a animé une table ronde, autour du  sujet du cinéma. Avec des questions comme «De quoi est fait le cinéma que l’on aime », et « Qu’est-ce qui fait qu’un film touche un très grand nombre de personnes et devient un film populaire » les trois principaux intervenants dans la discussion (Jason Béliveau , Éric Moreault, et Jeremy Peter Allen) ont eu un beau défi pour tenter de répondre adéquatement à ces questions si vastes et riches, où il n’y a pas de réponses absolues, mais seulement de beaux échanges à y avoir. Les étudiants, présents à cette discussion ont, eux aussi, enrichi la discussion en apportant leurs précieux commentaires et en citant plusieurs films en exemple de leurs explications.

Jason Béliveau
Jason Béliveau

Pour Jason Béliveau, afin de définir le cinéma que l’on aime, il faut d’abord se poser la question, qui est ce «ON»? Est-ce les gens du Québec en général, les cinéphiles qui voient plusieurs films par mois, ou celui qui en voit un à l’occasion pour être diverti? Est-ce le jeune cinéphile qui sort de l’école, ou le retraité qui fait le tour des festivals? Bref, il est difficile de bien répondre puisqu’il y a autant de types de cinéphiles qui vont aimer le cinéma pour diverses raisons… Pour Jason, il aime bien un bon petit film bien fait, comme Diégo Star qui l’a perturbé tellement il a été touché. Il a aussi aimé Roche Papier Ciseaux, qui est bon, sans être parfait,  mais qui est un film de genre, et c’est très rare au Québec. De même que le film Gabrielle qu’il a vu seulement hier soir (le jour de sa fête), l’a énormément touché. Il y a une sensibilité dans ce film qui fait que personne ne peut y rester indifférent.

Pour Éric Moreault, (lui qui voit 250 films par année pour faire des critiques) dit que souvent, on se met à aimer des réalisateurs en particulier. Pour sa part, il dit aimer autant Goddard que Xavier Dolan, Christopher Nolan et Denis Villeneuve… Et en se questionnant sur le pourquoi il les aime, il en vient à la conclusion que les films, ce sont des rêves éveillés. Et donc, ces réalisateurs lui font vivre quelque chose de plausible, qui pourrait lui arriver à lui, mais en même temps, il sait très bien qu’il est dans un univers complètement différent, parallèle dans lequel il se fait transporter. De plus, Éric dit aimer se laisser désarçonner par un film. (Ce qui lui arrive peu souvent, puisqu’il voit tellement de films dans une année, que cela finit souvent par se ressembler).

Jeremy Peter Allen
Jeremy Peter Allen

Pour Jeremy Peter Allen, le cinéma qu’il aime, en fiction, se résume à ceci : La réalité, tel qu’elle pourrait l’être. C’est donc dire de présenter différentes réalités pour voir où on pourrait aller avec cela.  De plus, Jeremy mentionne qu’il découvre présentement une autre sorte de cinéma, celui pour enfant. Il a un fils de 10 ans et il voit avec lui des films de science-fiction, mais aussi des films pour enfants, et il prend beaucoup de plaisir à le guider dans tout cela.

Il est intéressant de voir que la jeunesse d’aujourd’hui, qui sera nos plus grands cinéphiles de demain, se passionne pour un cinéma qui ose sortir des sentiers battus. Que ces jeunes aient envie de voir des films différents qui essaient de nouvelles approches, voilà une bonne nouvelle pour les cinéastes.

En résumé, Micheline Lanctôt, résume la discussion en soulignant que les gens aiment beaucoup de choses, mais différemment, pour diverses raisons. Mais surtout, les gens aiment aller à la rencontre d’un auteur, de le laisser les introduire dans son univers particulier. Les gens semblent plus intéressés à l’œuvre plutôt que le produit. Également, la majorité disait aimer plutôt voir un film audacieux et moins réussi qu’un film très réussi, mais plus conventionnel.

De plus, il a été mentionné que souvent les histoires vraies (histoires inspirées d’un cas vécu, ou d’un personnage connu) sont assez populaires auprès des gens. Certains étudiants ont aussi mentionné que ce qui fait un film intéressant et populaire, c’est lorsqu’il touche une grande majorité de personnes de tout âge par leurs sujets diversifiés (amour, famille, intrigue), et donc, plaisent pour diverses raisons. Finalement, un film sera plus apprécié du public, si le spectateur est incité à être actif durant le film. Que ce soit parce qu’il est stimulé dans ses émotions, ou parce qu’il doit réfléchir pour bien saisir la portée du film, l’essentiel pour plaire, c’est que le spectateur ne doit pas rester passif à ce qui se passe pour apprécier un film.

Éric Moreault
Éric Moreault

Pour finir, Micheline a incité les jeunes présents à aller voir les films en salle, plutôt que les télécharger ou les louer en vidéo. Elle a insisté sur le fait que les jeunes ont le pouvoir de faire changer les choses et qu’ils doivent aller voir les propriétaires de salle de cinéma pour leur demander de voir les films qui les intéressent (surtout en région, car eux, ils n’ont pas souvent autant de choix qu’à Montréal et Québec).

Processus de Sélection des films en nomination

Au départ, cinq films québécois ont été sélectionnés et soumis aux collégiens, par un comité réunissant des spécialistes du cinéma assurant la couverture médiatique, l’analyse savante

ou la diffusion du cinéma québécois. Les membres du comité de sélection cette année étaient :

Manon Dumais, critique de cinéma à l’hebdomadaire culturel Voir ;

Mario Fortin, président-directeur général du Cinéma Beaubien ;

François Lévesque, écrivain et critique de cinéma au journal Le Devoir ;

Pierre Pageau, historien du cinéma et critique de cinéma ;

Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma.

Durant la discussion
Durant la discussion

Pour cette année, voici les cinq films qui ont été sélectionnés :

Diego Star de Frédérick Pelletier

Gabrielle de Louise Archambault

Le Démantèlement de Sébastien Pilote

Le Météore de François Delisle

Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté

Processus de sélection du film gagnant

Des étudiants de 30 Cegeps du Québec ont visionné les 5 meilleurs films québécois de l’année afin de déterminer le gagnant du Prix. Le but premier du PCCQ est de nourrir le goût du cinéma québécois chez les collégiens.  Ce Prix donne donc aux cégépiens la chance d’influencer le cinéma québécois d’aujourd’hui en faisant entendre leurs voix de cinéphiles et en couronnant, chaque année, une œuvre de fiction ou documentaire.

Depuis 2012, le Prix collégial du cinéma québécois salue les films québécois marquants et est décerné par de nombreux étudiants de cégeps au Québec. Cette année, 39 cégeps ont participé au PCCQ.

En 2013, le Prix collégial du cinéma québécois a été remis à Laurence Anyways de Xavier Dolan et en 2012 au film En terrains connus de Stéphane Lafleur.

Voici la galerie de photos de l’évènement : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157642754948435/

Une partie de l'équipe d'organisateurs réunie!
Une partie de l’équipe d’organisateurs réunie!

Le comité de coordination pour l’édition 2014 est composé de :

. Micheline Allard, Directrice des études, Collège Lionel-Groulx ;

. Brigitte Breault, professeure de cinéma, Cégep Montmorency ;

. Simon Dugas, professeur de cinéma, Cégep de Saint-Laurent ;

. Émilie Fafard-Blais, professeure de cinéma, Cégep de l’Outaouais ;

. Pierre Fontaine, professeur de littérature et de cinéma, Collège Lionel-Groulx ;

. Stéfanie Martin, professeure de littérature, Cégep de Saint-Laurent ;

. Julye Maynard, designer graphique ;

. Dominique Nepveu, professeur de cinéma, Collège François-Xavier-Garneau ;

. Isabelle Pontbriand, professeure de littérature et de cinéma, Collège Lionel-Groulx ;

. Éric Smith, directeur administratif, Danse-Cité inc. ;

. Diane Turcotte, directrice adjointe aux programmes et responsable de la recherche,

Cégep du Vieux Montréal ;

. Richard Turmel, professeur de cinéma et communication, Cégep Montmorency

Conseillers

. Claude Bourgie-Bovet, Directrice de la Fondation Marc Bourgie ;

. Mario Fortin, président-directeur général du Cinéma Beaubien ;

Marraine : Micheline Lanctôt, réalisatrice, actrice, scénariste, productrice, monteuse et

professeure de cinéma à l’Université Concordia.

Coordonnées

Site web          http://www.prixcollegialducinema.ca

Crédit photos : Réjeanne Bouchard