Animé par l’espoir d’une seconde existence, un veuf laisse tout tomber et part à la recherche de sa première conquête en compagnie de trois amis retraités. Sous forme de road-movie théâtral, cette pièce lumineuse suscite des réflexions incontournables sur la vie, la mort, l’amour et la vieillesse. Un spectacle émouvant présenté à L’Anglicane le 12 avril et porté par Pierre Collin, un comédien dont la réputation n’est plus à faire.
Georges Boivin a 77 ans. Sa femme, sa référence au monde, sa « Germaine les pommettes » est décédée depuis un an, mais lui, il est encore bien en vie. Décidé, il part en voiture pour Vancouver en compagnie de trois amis. Un voyage de six, sept jours avec l’espoir de retrouver, au bout de la route, son premier amour, Juliette Chacal, qu’il n’a pas revue depuis soixante ans.
Seul sur scène, Pierre Collin incarne tout à la fois ce Georges qui n’a pas froid aux yeux et ses amis Jean-Pierre, Gérard et Clément, dans un chant d’amour et d’amitié, de nostalgie et de fragilité.
« Le personnage est animé par l’espoir d’un autre essai, d’une seconde chance », explique le comédien. Lorsque Georges, pour ne pas mourir, pour ne pas se noyer, saute dans un char, c’est là qu’une deuxième vie devient possible. […] Un moment donné, tu te sens au bout, prêt à lâcher, et c’est là que tu réalises que tu as la possibilité de t’offrir un nouveau départ, une rallonge, un recommencement. Autrement dit, il faut vivre tant qu’on n’est pas mort! »
Lauréate du prix Gratien-Gélinas en 2009, la pièce de Martin Bellemare rappelle que le temps, tout comme l’espace, est une distance. Vécue et racontée en progression par un Pierre Collin bouleversant d’humanité et de vérité, le périple de l’équipée de Georges Boivin jusqu’au bout du pays en est une jusqu’au bout de sa vie. Jusqu’à la renaissance.
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