C’est le 4 avril prochain que prendra l’affiche en salle, le tout nouveau long-métrage de Sylvain Archambault, La Garde. Ce huis clos qui met en vedette Paul Doucet et le jeune Antoine L’ Écuyer traite de la détresse des pères sans droit de garde de leurs enfants et c’est un sujet délicat et très actuel.
Synopsis
Un homme qui a perdu le droit de voir son fils depuis cinq ans, décide de tenter le tout pour le tout afin de renouer avec lui. Il décide de l’amener à la chasse. L’homme de 45 ans et son fils de 15 ans se retrouvent loin dans la forêt et traverseront de déchirantes épreuves.
Mes entrevues avec les artisans de ce film sont disponibles pour lire et écouter via ce lien : https://info-culture.biz/2014/04/04/entrevue-avec-les-artisans-du-film-la-garde-qui-prend-laffiche-aujourdhui-au-cinema/
Ce film qui traite d’un sujet assez délicat, porte un regard neutre, mais saisissant d’une réalité qu’on l’on voit trop souvent dans les journaux. Un homme (Paul Doucet) qui n’a plus le droit de voir son fils (Antoine L’Écuyer) depuis sa séparation (pour une raison qu’on apprendra plus tard dans le film), kidnappe celui-ci pour l’amener à la chasse afin de discuter avec lui et lui montrer qu’il a changé et pour tenter de recréer des liens avec ce dernier. Or la suite du film prend une tournure inattendue qui tiendra le spectateur sur le bout de son siège jusqu’à la toute fin.
Paul Doucet est méconnaissable quand on le compare aux rôles qu’il a joués précédemment (Unité 9 par exemple). Il joue un être torturé, démuni, désespéré, qui est prêt à tout pour reprendre contact avec son fils. À la limite de la folie, on comprend un peu mieux, avec ce film, ce que certains hommes peuvent traverser comme épreuves lorsqu’ils sont séparés bien malgré eux de leurs enfants.
Antoine L’Écuyer est également excellent dans ce rôle d’un adolescent tendre qui se cache derrière une carapace de dur, qui n’a peur de rien et qui est au-dessus de tout.
Ce duo est une véritable dynamite ensemble. La chimie entre les deux comédiens passe très bien. La tension entre les deux est palpable.
Au niveau de la mise en scène, Sylvain Archambault a fait un excellent travail pour créer cette ambiance de suspens, de tension. Il a promené sa caméra bien souvent en gros plan, pour capter les expressions, les non-dits, pour saisir les émotions qui n’ont pas de mots. De plus, l’utilisation de la forêt comme endroit de huis clos est géniale.
Comme ce film propose l’histoire d’une famille déchirée, mais qui ne porte aucun jugement sur aucune personne, alors le spectateur a tout le loisir de s’attacher à chacune des personnes et de voir leur point de vue à chacun et peut-être même comprendre un peu ce qu’ils vivent.
Pour ma part, je me suis laissé facilement attacher à ces personnages. Et j’ai été totalement surprise de la tournure des événements dans la forêt, qui surviennent vers le milieu du film. Par la suite, jusqu’au dénouement, j’ai ressenti une boule dans la gorge, les mains crispées sur mes appuie-mains, et surtout, j’ai passé par telle gamme d’émotion! De par leur excellent jeu de comédiens, j’ai littéralement souffert avec eux. J’ai aussi forcé avec eux, pleuré avec eux, et je me suis même parfois désespéré avec eux. Ouf! Lors du générique de fin, j’étais littéralement vidée, d’avoir passé cette 1 h 30 au cœur de la forêt avec ces êtres meurtris par la vie et qui tentent de recoller maintenant les morceaux.
On ressort de la salle avec nos propres questionnements. Et moi ? que ferais-je si on m’enlevais mes enfants, injustement ou non ? Est-ce que je transgresserais la loi pour tenter de m’en approcher quand même ? Difficile à dire, mais cela mérite tout de même d’y penser.
Produit par Cité Amérique et distribué par les Films Christal (sous-distribution Les Films Séville), LA GARDE prendra l’affiche au Québec le 4 avril prochain.
FICHE ARTISTIQUE
SAM BISAILLON Antoine L’Écuyer
LUC BISAILLON Paul Doucet
SYLVIE BISAILLON Sandrine Bisson
MAÎTRE GINGRAS Michèle Sirois
YVES Stéphane Breton
FICHE TECHNIQUE
RÉALISATEUR Sylvain Archambault
SCÉNARIO Ian Lauzon, Daniel Diaz et Ludovic Huot
PRODUCTEURS Lorraine Richard et Luc Martineau
PRODUCTEURS EXÉCUTIFS Richard Speer et Josée Vallée
DIRECTEUR PHOTO Christophe Graillot
DIRECTEUR ARTISTIQUE Patrice Bengle
SON Jean-Philippe Bérubé
MONTAGE Yann Thibaudeau
COSTUMES Guy Lemieux
DISTRIBUTEUR Les Films Christal (sous-distribution Les Films Séville)
STUDIO DE PRODUCTION Cité-Amérique
Durée : 89 minutes
Crédit photos : Courtoisie
