La petite reine librement inspirée de la cycliste Geneviève Jeanson, est captivant du début à la fin!

La petite Reine
La petite Reine

C’est aujourd’hui, un vendredi 13, que prend l’affiche le film La Petite Reine, dont l’histoire est librement inspirée de la carrière de la cycliste Geneviève Jeanson (rebaptisée Julie Arsenault dans le film) qui a défrayé la une des journaux avec sa descente dans les enfers du dopage sportif. Mettant en vedette Laurence Lebœuf (dans le rôle d’une vie) et Patrice Robitaille (tout aussi excellent), ce film réalisé par Alexis Durant Brault et scénarisé par Sophie Lorain et Catherine Léger est captivant du début à la fin.

Synopsis

Julie, vedette du cyclisme, est à deux courses de gagner la Coupe du monde. C’est l’aboutissement d’années d’effort. Julie aime le spotlight. Son entourage aussi. Encouragée par son entraîneur et son médecin, elle se dope depuis l’âge de 14 ans. Quand son docteur la dénonce, elle réussit à étouffer l’affaire, mais mesure l’ampleur du gâchis… Abus. Mensonge. Trahison. Prise dans un engrenage qui la dépasse, va-t-elle réussir à trouver une porte de sortie?

Je vous suggère fortement d’arriver pour le début du film, car vous ne voulez assurément pas manquer les premières minutes qui sont comme une poussée d’adrénaline intense et qui mettent le spectateur immédiatement dans le feu de l’action et sur le bout de leur siège.

Bien que le film soit d’une durée d’une heure 45 minutes, le temps passe très rapidement, car il y a très peu de temps mort. On arrive dans la vie de Julie au moment où elle vient de gagner une course importante et elle s’apprête à s’entrainer pour le Championnat du monde. On alterne entre ses moments de vie privée avec ses parents, qui lui vouent une admiration sans bornes, et sa vie d’athlète avec toutes les demandes que cela implique, promotion, conférence de presse, parler dans les écoles, et surtout l’entrainement rigoureux auquel son entraineur l’astreint.

l'équipe de cyclisme fille.
l’équipe de cyclisme fille.

Je dois dire que le film repose entièrement sur les épaules de Laurence Leboeuf qui relève le défi avec brio. Tout passe dans son regard. Que ce soit la recherche d’acceptation et de reconnaissance de la part de son père, son besoin incessant d’être la meilleure, la gagnante, au prix de tous les sacrifices et mensonges. Le sang-froid qu’elle dégage en conférence de presse alors qu’elle nie toute allégation de dopage, son visage qui reflète une confiance en elle inébranlable, mais qui s’effondre dès qu’elle est hors de vue des caméras. Son isolement face aux autres cyclistes, le poids qu’elle se met elle-même sur les épaules pour mener à bien sa carrière. Montrer ainsi toute cette fragilité derrière ce mur de béton qu’elle projette, on peut dire que Laurence Leboeuf y va du rôle de sa vie ici! Et que dire de ses performances de cyclistes! On n’y voit que du feu.

Il est agréable aussi de voir dans ce film, une course de cyclisme, mais sous un autre angle, c’est-à-dire d’être dans un véhicule qui suit la course de près. D’entendre les discussions entre coachs et les petits groupes de cyclistes, avec leurs oreillettes, discuter de stratégie de protection de la meneuse pour l’aider à terminer première. D’être ainsi si proche, on sent toute l’adrénaline de la course, la souffrance physique et le dépassement de ces athlètes,  surtout lorsqu’on est réellement sur le parcours de la course en Belgique, avec la pente qu’elles ont à gravir et de sentir toute l’effervescence des gens autour qui crient. Wow! Quel beau moment d’émotion!

Au niveau de la réalisation, il y a eu un travail colossal et magistral pour réussir à imprégner le spectateur dans l’émotion du moment. Que ce soit avec des plans de caméras très rapprochés, qui tournoient même autour du personnage principal, afin de créer une agitation permanente, une tension continue. Également, le ralenti, le son camouflé ou étouffé pour donner l’impression d’être pris dans un étau et permet de créer un effet d’étourdissement, de brouhaha, bref, tout est mis en œuvre pour faire ressentir les émotions et c’est très réussi.

Patrice Robitaille qu'on aime détester dans ce rôle
Patrice Robitaille qu’on aime détester dans ce rôle

En plus d’en apprendre davantage sur cette discipline, on fait également une incursion dans le domaine du dopage, et ce, sans jugement, mais tout simplement comme un constat, que ça existe, qu’il y a des lois qui tentent de réglementer et de capter les tricheurs. Et aussi comment il est difficile de s’en sortir, une fois embarqué dans la boucle du dopage.

Au final, on sait que c’est l’histoire de Geneviève Jeanson qui est racontée, sans nécessairement respecter la chronologie réelle des événements. On sait que les grandes lignes de ce qui est arrivé sont bien décrites et surtout que les émotions vécues, sont bien celles qu’a vécu Geneviève et d’autres athlètes probablement dans sa situation. Oui, on y parle de dopage, mais ce film va bien au-delà de cette problématique. On y parle surtout de cette maladie beaucoup plus importante, celle de la performance à tout prix.  Toutes les excuses sont bonnes pour réussir et arriver en haut du podium. Que ce soit un coach (Patrice Robitaille qu’on adore détester dans ce rôle) qui dépasse les limites de l’acceptable, allant jusqu’à la violence psychologique et physique pour pousser son athlète. Que ce soit un peuple qui adule ses héros lorsqu’ils établissent des records, mais qui les rejette dès qu’ils ne performent plus. Et on se demande pourquoi ensuite, ils vont jusqu’à dépasser les règles pour arriver au top?

Laurence Leboeuf, dans le rôle d'une vie!
Laurence Leboeuf, dans le rôle d’une vie!

Le film prend l’affiche dès aujourd’hui, vendredi 13 juin dans nos salles au Québec.

lapetitereine-lefilm.com/accueil

 

FICHE ARTISTIQUE

 

JULIE ARSENEAU Laurence Lebœuf

JP Patrice Robitaille

ALAIN ARSENEAU Denis Bouchard

SUZANNE ARSENEAU Josée Deschênes

VALÉRIE Mélanie Pilon

CLAUDE Jeff Boudreault

DR PAUL C. HENRI René-Daniel Dubois

NATHALIE Judith Baribeau

FRANÇOIS BOUCHARD Sébastien Delorme

PAULINE LEBIGOT Pascale Desrochers

JESS Virginie Ranger-Beauregard

CYNTHIA Valérie Chevalier

MARIE-ÈVE Julie Renault-Roy

 

FICHE TECHNIQUE

 

RÉALISATEUR Alexis Durand Brault

SCÉNARIO Sophie Lorain et Catherine Léger

PRODUCTEUR Richard Lalonde (Forum Films)

DIRECTEUR PHOTO Yves Bélanger

DIRECTEUR ARTISTIQUE André Guimond

MONTEUR Louis-Philippe Rathé

COSTUMES Odette Gadoury

CASTING Daniel Poisson et Pierre Pageau

DISTRIBUTEUR Films Christal (sous-distribution Les Films Séville)

 

crédit photos : Courtoisie