C’était hier, le 14 juin, qu’avait lieu la soirée d’humour avec le très talentueux et très attendu Jerry Seinfeld au Pavillon de la Jeunesse, dans le cadre du festival Grand rire de Québec. Une prestation unique puisque c’était la première présence de Seinfeld à Québec, qu’il a lui-même qualifié d’« une des plus belles villes en Amérique du Nord », en arrivant sur scène. Et bien que son passage chez nous fut de courte durée, il a quand même offert une performance digne de son talent et des attentes du public.
Avec une salle remplie, avec un peu plus de 3500 spectateurs, dont plusieurs semblaient venir de Montréal et certains même des États-Unis, Jerry Seinfeld y est allé avec ce qu’il connaît le mieux et qui le caractérise depuis bien des années, autant en ouverture et fermeture d’émission dans la série télé Seinfeld que dans ses spectacles, du stand-up comique, seul avec son micro, sa bouteille d’eau et ses observations et commentaires très pertinents et surtout très drôles sur notre société, et nos travers de société. Que ce soit : l’obsession des gens à boire du café, le format le plus gros possible et qui ont l’impression d’avoir acheté le resto et s’y installent comme roi et maitre pendant des heures, parce qu’ils ont acheté un café. Ou bien pour parler de cette autre obsession que sont nos cellulaires, ce petit objet rectangulaire sans lequel nous ne sortons jamais. Il parle aussi de *69 pour découvrir qui nous a appelés sans laisser son nom, de nos habitudes de vie depuis qu’on a découvert l’afficheur sur le téléphone, bref, Jerry nous fait bien rigoler de nos propres comportements qui sont bien souvent à la limite du ridicule.
Et je dois dire qu’en plus de son humour, il a le tour d’imiter nos travers. Il a le sens de la mimique fort développé. Il nous mime celui qui cherche son siège lors d’un spectacle, et celui qui n’en peut plus de se lever pour laisser passer les gens en retard dans sa rangée. C’est hilarant!
Il nous parle du fait qu’il est marié depuis l’âge de 45 ans (il en a 60) et qu’il a trois enfants. Ceci l’amène alors sur des sujets comme les enfants (et nos rituels du dodo versus ceux de notre enfance. J’en pleurais de rire). Il a aussi parlé du mariage, en faisant référence à ce jeu télévisé Jeopardy, alors que l’homme tente de répondre à des questions de couple, alors qu’il sait très bien qu’il sera le grand perdant dans ce jeu-questionnaire.
Seinfeld parle également des deux grandes occupations et préoccupations de tout le monde dans la vie : le sexe et la nourriture. Et parlant nourriture, pas les fruits, les légumes et tout ce qui est bon pour nous. Non, ces frites, biscuits et gâteaux qui paradent telles des prostituées sur plateaux tournants dans les vitrines de magasins, pour nous tenter… Un autre beau sujet rassembleur et comique à souhait.
Jerry est également un grand doué les jeux de mots. Il s’amuse par exemple à comparer les mots GREAT et SUCKS (on a souvent tendance à minimiser nos commentaires sur plein de sujets à ces deux seuls mots). Il dit combien ces deux mots se ressemblent dans le fond. Et c’est très drôle!
Pour ceux qui ont bien connu la série télé Seinfeld, ils ne seront pas surpris d’entendre certaines blagues que Jerry reprend de certaines émissions. Par exemple, lorsqu’il parle qu’on veut tous sortir de la maison, aller ailleurs, mais lorsqu’on y est alors, on parle de revenir à la maison. Même si je les avais déjà entendus, c’est toujours aussi drôle de les entendre à nouveau ces blagues.
Bref, avec Jerry Seinfeld, on se rend compte qu’on peut faire de l’humour rassembleur, vraiment hilarant, tout en restant poli, sans vulgarité, seulement en observant la nature humaine et en y exposant ses travers, dans le respect de tous et chacun. Il est vraiment mon humoriste anglophone préféré, mais honnêtement, j’aurais vraiment apprécié que ce soit plus long que ces 60 minutes intenses, mais vraiment trop court à mon goût.
Première partie : Joyner et Martineau
En première partie de spectacle, à 20 h, c’est l’humoriste Olivier Martineau qui a d’abord ouvert le bal, avec un petit 10 minutes pour tenter de réchauffer la salle. Avec son humour un peu baveux qu’on lui connaît bien, il a fait de son mieux, mais, soit les gens n’étaient pas encore tous arrivés, ou bien son humour tombait à plat, mais disons qu’il n’a pas eu beaucoup de rire à l’horizon.
Ensuite, ce fut au tour de Mario Joyner, un ami de Jerry Seinfeld depuis longtemps, qui a fait un 20 minutes, pour la première partie anglophone. Acteur et stand-up américain depuis très longtemps, Mario en a profité pour flatter les gens de Québec, en leur disant que cette ville était plus belle que Montréal, mais en se demandant aussi où se cachent les gens noirs dans la ville. Il a dit n’en avoir vu tout au plus 9, dans sa journée de visite dans les rues de Québec. Ensuite, il a enchainé sur des thèmes comme le mariage, le vieillissement, mais surtout l’examen de la prostate et le fait qu’avec toutes les avancées technologiques, on peut avoir des chirurgies au laser dans les yeux, mais c’est encore un seul doigt qui est utilisé pour cet examen de la prostate, pas du tout agréable à passer.
C’est seulement à 20 h 30 que Jerry Seinfeld est arrivé sur scène, tout juste après que les dernières personnes eurent trouvé leurs sièges. Il faut dire qu’avec toutes les réparations, détours et routes fermées dans le coin du Colisée, ce n’est pas surprenant que les gens soient arrivés en retard. Ça va être terrible durant la venue d’Expo-Québec! Sans compter aussi que pour sortir du stationnement, il a fallu 45 minutes avant que les majorités des autos puissent sortir, entrainant ainsi de la rage chez certaines personnes qui se sont créé de nouveaux endroits pour sortir (en passant sur les trottoirs et les gazons). Si seulement les policiers avaient pu être là pour faire la circulation!
En résumé, on peut dire que c’est une belle réussite que d’avoir Jerry Seinfeld dans la vieille Capitale, et que cela est un bon point positif pour le festival Grand Rire de Québec. La barre sera haute pour les prochaines années!
crédit photo : Courtoisie.
