Pour ses 30 ans, le Cirque du Soleil et Michel Laprise présente sa 35e production, Kurios- Cabinet des curiosités, sous le grand Chapiteau, au Port de Québec, jusqu’au 17 août. Le 24 juillet était jour de première et les gens invités ont été traités comme des rois, avec des bouchés et des cocktails, à fin du spectacle, peut-être un peu pour leur permettre de bien se remettre de leurs émotions.
Car des émotions, il y en a assurément! De l’émerveillement, à la stupeur, en passant par l’exaltation et l’éblouissement! Avec un concept fabuleux d’un retour dans le temps, à la fin du 19e siècle, le public est ébahi dès son entrée sur le site du Cirque du Soleil. Arrivez tôt, si vous le pouvez, ne serait-ce que pour apprécier l’ambiance près et dans le Chapiteau avant même que le spectacle commence. Des personnages fabuleux accueillent les gens à l’entrée. Il y a même un vélo insolite que les gens peuvent essayer et à l’intérieur, le public redevient enfant, à l’époque des fêtes foraines du début du siècle. Et qui sait, peut-être serez-vous choisi, avant le début du spectacle pour aller vous promener sur la passerelle au milieu de la scène.
Sous le thème des inventions et dans un style qui évoque Jules Vernes, ou même Tim Burton, on peut dire que le Cirque du Soleil a fait un bon choix de retourner à la simplicité et à l’imaginaire! Pour en avoir vu plusieurs spectacles du Cirque du Soleil, celui-ci est définitivement mon préféré!
Avec le numéro d’ouverture, l’on fait la connaissance des divers personnages qui vont interagir dans presque tous les numéros, comme le chercheur, Nico l’homme accordéon, Klara la télégraphe avec sa jupe à cerceaux, Mini Lili, la petite personne qui a élu domicile dans le ventripotent Microcosmos, un genre d’Obélix mécanique. Quelle originalité! Dans ce numéro, le public n’a pas assez d’yeux pour tout voir! Les plus curieux en auront plein la vue et les oreilles!
Puis s’ensuivent plusieurs numéros où la haute voltige est à l’honneur tout en mettant l’accent sur les inventions du siècle dernier, avec des objets comme des gramophones, aéronefs, montgolfières, train à vapeur, le télégraphe, le tout, accompagné d’une musique entrainante sur des airs de swing, électro-swing, jazzé même parfois, interprété par les musiciens que l’on aperçoit un peu en arrière-scène. Ingénieux, époustouflant, hallucinant, voilà seulement quelques qualificatifs pour tenter de décrire cette soirée magique du Cirque du Soleil dans une ambiance et un style qui évoque la fin du 19e siècle !
On retrouve des numéros qui font référence aux créatures aquatiques, comme ce numéro de contorsionnistes sur une main mécanique géante. Telle une pieuvre, ou des anguilles électriques, ces quatre demoiselles, reproduisent des formes tout en fluidité et en symétrie. Ou encore des créatures sous-marines qui effectuent pirouettes et rebonds sur filet gigantesque tel un trampoline, au-dessus de la piste, sous les yeux des hommes-poissons.
On a également des numéros sous le thème des inventions des premiers transports, comme le théâtre de mains, dont le récit filmé est retransmis en direct sur une montgolfière. Et un de mes numéros favoris, la discipline du rola-bola, où un aviateur se tient en équilibre sur une structure de cylindres et de planche, sur une plateforme de style balançoire. Quelle concentration et sublime prestation!
On retrouve aussi des numéros qui défient toute logique et qui sont synonymes d’une grande ingéniosité de la part des créateurs du spectacle. Une acrobate fait des prouesses dans les airs, avec un vélo. Elle pousse même l’audace de s’asseoir et de pédaler sur son vélo, la tête en bas. Quelle belle illusion! Un numéro de cirque invisible, où le clown David-Alexandre Després, nous présente des acrobates et animaux invisibles, qui participent à des numéros de monocycle sur fil de fer, de plongeon et même, saut dans un cercle de feux… Un numéro exceptionnel, où le pouvoir de suggestion, mélangé aux effets sonores et visuels hypnotise le public qui embarque dans le jeu de l’imaginaire!
Ce même clown revient plus tard avec un numéro de séduction hilarant et savamment mimé, alors qu’il se prend tantôt pour un oiseau, parfois pour un dinosaure préhistorique et même un superbe chat, qui déclenche un tollé de rire!
Mais le clou de spectacle, pour moi, en terme de réalité impossible. Un numéro au comble de l’ingéniosité et de l’effet de surprise, est celui du monde inversé. Lors d’un souper à une table, lorsque le chandelier se retrouve suspendu au-dessus de la table, l’un des convives se met à empiler des chaises pour tenter d’atteindre le chandelier. Un numéro d’acrobatie et d’équilibre très impressionnant. Puis, à la surprise générale, on découvre un monde parallèle, au plafond du chapiteau, une autre table, où le même scénario se reproduit. Peu à peu, les deux acrobates se rejoignent au bout de leurs piles de chaises. Hallucinant! Oui, ici, au Cirque du Soleil, l’impossible devient possible!
Avec une troupe qui regroupe 46 artistes originaires de treize pays, on peut dire que cette production du Cirque du Soleil est l’évènement de l’été à ne pas manquer à Québec!
Kurios, cabinet des curiosités est présenté jusqu’au 17 août au Port de Québec.
Pour la galerie photos lors de la générale : https://www.flickr.com/photos/
http://www.cirquedusoleil.com/fr/shows/kurios/default.aspx
crédit photos : Philippe Moussette
