André Juillet, artiste du bois et de ses histoires

Vue de l'atelier boutique
Vue de l'atelier boutique
Vue de l’atelier boutique

Cet article s’inscrit dans un projet de grande envergure qui s’appelle “Projet Inst’Art Ateliers” qui propose au public de deux continents différents la visite sur rendez-vous d’ateliers d’artistes, membres du Collectif International d’Artistes ArtZoom (CIAAZ). En 2014, un atelier sera présenté mensuellement sur Info-Culture pour promouvoir les artistes, leur travail et leur lieu de création. Cette initiative est celle d’HeleneCaroline Fournier, journaliste chez Info-Culture.

Entre 1960 et 1980, André Juillet restaure et fabrique des meubles de patrimoine. Il devient travailleur autonome dès 1980 et reste dans l’ébénisterie et la conception de meubles adaptés. Les stylos, plumes, porte-mines, coffrets et autres n’arrivent qu’en 1999 après un long cheminement dans l’art du bois. Il multiplie dès lors les parutions à la télévision et dans la presse locale et régionale. Il débute les expositions en tant qu’artisan-artiste. Il expose son travail comme un sculpteur présente ses œuvres. Parmi ses grands acquéreurs corporatifs et gouvernementaux, plusieurs noms prestigieux: la Ville de Roberval, la Traversée du Lac St-Jean, la compagnie d’assurances La Capitale, RNC Média, Caisse populaire Desjardins Sieur-de-Roberval, Hydro-Québec, Club Lions, l’Assemblée nationale du Québec, etc. L’artiste du bois a un rapport intime avec l’œuvre façonnée. La beauté surprenante, la splendeur inattendue et la douce chaleur de l’objet d’art sont d’autant de qualificatifs qui peuvent être attribués à l’essence-même du travail de ce créateur-né.

« Faut prendre le temps sinon c’est le temps qui nous prend ! » – André Juillet

Corps de stylos en bois en préparation
Corps de stylos en bois en préparation

L’atelier d’André Juillet est un trois-en-un : un entrepôt de bois, de matériel et d’ouillage, un vaste atelier de travail et une boutique. L’artiste aime être à proximité de sa matière première. C’est un endroit accueillant qui renferme de l’histoire. Il a créé son lieu de travail dans une ancienne remise qu’il a agrandie pour y placer tout son bois. Sa fascination pour l’histoire des objets est sa source d’inspiration, d’ailleurs on retrouve une vaste collection de rabots anciens et d’outils d’époque ornant les murs de sa boutique. Les gens de la région lui apportent parfois du bois ayant une histoire : un pin rouge survivant du grand feu du Lac Saint-Jean de 1870, des pièces de bois des maisons du célèbre village fantôme de Val-Jalbert, des colonnes du pensionnat du couvent des Ursulines qui a brûlé en 2002, du bois des lilas centenaires de Martin Bédard, père fondateur de la Traversée internationale du Lac St-Jean, etc. Son lieu de travail regorge d’artefacts en tout genre : une main courante extérieure en chêne blanc et coque extérieure en chêne blanc du bateau naufragé Le Cécilia L., sombré en 1912, un canon de fusil français de 1740 dont le coffret est en bois des Cageux du 19ème siècle, des tuyaux d’orgue de l’église Saint-Jean-de-Brébeuf de Roberval (1931-1932), etc. André Juillet est un passionné d’histoire et une visite à sa boutique s’impose.

Plume fontaine faite à partir d'une molaire de mammouth
Plume fontaine faite à partir d’une molaire de mammouth

Il travaille dans plus de 50 essences de bois, surtout des loupes, des ronces locales et exotiques et des bois de cervidés (qu’il appelle « ivoire québécois »). Outre les bois, on retrouve des matériaux rares comme de la molaire, de la défense et des os de mammouths (100 000 ans), du corail fossilisé (110 000 ans), du chêne fossilisé (près de 5500 ans) testé au Carbone 14 avec certificat d’authenticité. Rien n’arrête l’imagination d’André Juillet dans l’utilisation de ses matériaux dont la base même est l’histoire et… la préhistoire. Ce n’est pas tant l’environnement de travail qui influence son Oeuvre, mais plutôt ce qu’on y retrouve. Son atelier n’est pas un lieu de silence puisque la machinerie nécessaire pour tourner un corps de stylo ou de plume est plutôt bruyante. Dû à cette nécessité mécanique, il ne pourrait donc pas travailler ailleurs que dans son atelier. Pour André Juillet, l’acte de créer est intime; une immersion complète est nécessaire. Sa concentration doit être pleine et entière quand on manipule des outils de précision. Malgré cela, le public est le bienvenu en tout temps pour admirer ses œuvres exposées dans la partie « boutique » de son atelier qui est ouvert tous les jours. Ses objets d’art sont exposés dans des meubles vitrés en boutique avant d’être exposés dans des expositions internationales ou des salons d’art. Les pièces les plus étonnantes restent souvent en boutique et on y découvre une caverne d’Ali Baba si on ose lui poser des questions sur ce qui le passionne. André Juillet garde tout, même les poussières de bronze et autres éléments précieux ornementaux qui pourraient éventuellement servir à des œuvres futures.

Son atelier est à son image : une découverte à chaque pas.

L’atelier d’André Juillet est ouvert au public sur rendez-vous, il est situé au 500, boul. de l’Anse à Roberval (Québec). Le public intéressé à visiter son atelier peut le contacter. Des photos de l’atelier d’André Juillet sont également disponibles sur Instagram et sur Flickr. Sur Instagram, les curieux, amateurs d’art et collectionneurs peuvent suivre les hashtags #stylojuillet et/ou #andrejuillet pour avoir accès à d’autres photos régulièrement diffusées sur ce réseau social.

Crédit photo: HeleneCaroline Fournier