En ce mercredi 20 août, la chanteuse, auteure et comédienne Myreille Bédard se produisait au réputé club de jazz Upstairs de Montréal en compagnie du pianiste Philippe Noireaut.
Rapidement, elle a conquis le public présent par la qualité de ses interprétations. Son répertoire éclectique fait de ses créations personnelles, de standards de jazz et de chansons françaises jazzées est des plus intéressants.
Myreille Bédard excelle dans l’ensemble des interprétations proposées. Avec humour, sensibilité et maîtrise, elle nous entraîne dans sa sélection variée de thèmes et de climats musicaux.
Très expressive, cette chanteuse et comédienne possède un art consommé de la communication. Sa diction impeccable, son phrasé, sa musicalité, son intelligence, sa sensibilité vive et son grand talent nous font saisir et jouir du sens de chacune des chansons.
D’emblée, les mélomanes présents sont captivés par le jeu et le spectacle offert sur la scène du Upstairs. Il faut également mentionner toute la complicité entre Myreille Bédard et son pianiste Philippe Noireaut. Entre eux, il y a une chimie éclatante. Noireaut est un grand musicien à la fois comme accompagnateur et comme improvisateur en jazz. Et Myreille Bédard a le souci de bien nous faire profiter du talent du pianiste en lui laissant de l’espace lors de superbes improvisations fréquentes au cours de la soirée.
Le répertoire présenté est fort intéressant et varié. La grande expérience musicale et théâtrale de cette chanteuse lui permet de nous surprendre avec des interprétations tout a fait personnelles de certaines pièces connues des amateurs de chanson et de jazz. Du grand art bien ciselé !
Au cours de la soirée, Myreille Bédard a interprété plus de 20 chansons des plus variées et au large registre. Relevons quelques moments marquants de la soirée. « Savoir » de Diane Tell commençait bien la première partie. « Il fait dimanche » de Henri Salvador est interprété avec émotion et a été choisi d’ailleurs sur l’album Putamayo Québec en 2008. « They can’t take that away from me » de George Gershwin et « Cheek to cheek » de Irving Berlin nous confirment tout le talent de Myreille et de son pianiste pour les standards de jazz. Et en fin de première partie, « Le gars d’Ipanema » est venu nous surprendre complètement !
La seconde partie nous permet de découvrir la superbe « Symphonie amoureuse », une valse nostalgique et romantique aux accents jazz. Il y aura aussi « Retourne chez elle » d’Ariane Moffat. « Send in the clowns » et « Les Moulins de mon cœur » de Michel Legrand, deux standards sont interprétés en version légèrement jazzée. Mentionnons aussi l’émouvante interprétation de « the man I love » de George Gershwin. En rappel, une composition de l’artiste soit « T’as pas compris » et le fameux « Over the rainbow » ont comblé le public présent au Upstairs.
Des applaudissements bien nourris et des bravos ont témoigné de la grande satisfaction des amateurs de jazz et de chant en cette soirée. Et en sortant de la salle, il y avait un parfum de bonheur musical qui flottait sur la rue Mackay à Montréal de la part des spectateurs venus au concert.
Myreille Bédard et son pianiste Philippe Noireaut, des artistes à connaître, à découvrir. Souhaitons à nouveau le passage éventuel de Myreille Bédard en notre ville, en notre quartier. Un grand plaisir musical, affirmé, plein d’émotion, de tendresse, de complicité et de haut niveau au plan artistique nous attend.
Soulignons que Myreille Bédard a fait ses débuts à titre d’instigatrice et de membre du renommé groupe vocal a cappella La Bande Magnétik. Au sein de ce quintet, unique en son genre, elle chante devant des auditoires aussi variés que ceux du Festival International de Jazz de Montréal, des Maisons de la culture ou du petit écran, dans le cadre d’émissions telles que Beau et Chaud à Télé-Québec.
Myreille Bédard qui aime autant l’image que la voix ne s’en tient pas à la scène. Poursuivant son parcours inusité, elle réalise d’autres projets reflétant ses nombreux talents. Parmi ceux-ci, mentionnons la série radiophonique Les voix multiples, ainsi que la mise en scène du radio-concert Mascarade, tous deux produits par la chaîne culturelle de la Société Radio-Canada (SRC). À cela s’ajoutent la scénarisation et la réalisation du court-métrage de fiction Des enfants de trop…, diffusé sur les ondes de ARTV et de la SRC.
Sensible à l’Art sous toutes ses formes, l’auteure-compositeure-interprète et réalisatrice ne s’est jamais satisfaite d’une seule étiquette. Avec son premier disque solo Éclats de vie, paru en 2007 sous étiquette Artic/Select, elle ajoute un fragment jazzé à un puzzle déjà peu banal.
En 2008, le prestigieux label New-yorkais Putumayo World Music choisit une chanson de l’interprète Il fait dimanche afin de paraître sur la compilation Putumayo Québec, en hommage au 400e de la ville de Québec. Par ailleurs, Planète Jazz l’a consacrée Découverte de la semaine à deux reprises.
Crédit-photo: Michel Verreault
