Le Théâtre Niveau Parking et le Théâtre les gens d’en bas présentent la pièce Effets secondaires, du 8 au 25 octobre, au Théâtre Périscope. C’est un texte de l’auteure anglaise Lucy Prebble qui aborde le sujet des antidépresseurs, de ses effets, la dépression et aussi de l’amour et même la chimie du cerveau. Une pièce qui fait rire, pleurer et surtout réfléchir!
Résumé
Au cours d’une étude clinique testant les effets d’un nouvel antidépresseur, Constance et Tristan, deux participants, développent une attirance l’un envers l’autre. Puis viennent les rêves étranges, l’emballement de leur libido, une envahissante sensation de fébrilité, des pensées sexuelles violentes… Entre la responsable de l’étude et son supérieur, le débat fait rage : cette attirance a-t-elle été causée par le médicament? Ou bien ces symptômes sont-ils des effets de l’amour naissant?
Quand on sait que de nos jours, on dépense des millions en médicaments de toutes sortes et que la dépression est une des raisons majeures du taux d’absentéisme au travail, on ne surprend pas de voir une compagnie de théâtre qui décide de créer une pièce de théâtre pour parler de ces sujets.
Rodée tout l’été au Théâtre du Bic dans le bout de Rimouski, la version québécoise de The Effect met en vedette Véronika Makdissi-Warren et Jean-Sébastien Ouellette, dans les rôles de chercheurs, et Sylvie De Morais et Étienne Pilon dans celui des cobayes, dans une clinique ultra-moderne qui effectue des tests cliniques sur des humains pour certains médicaments, tels que les antidépresseurs.
Dès le début de la pièce, on nous présente un décor plutôt futuriste et aseptisé, qui amène d’un coup le public dans l’univers des tests médicaux. D’emblée, on y croit déjà! Par la suite, les comédiens donnent une performance de jeu hallucinante, d’une crédibilité et d’une émotion palpable. Autant Étienne (Tristan) et Sylvie (Constance) sont criants de vérité dans leurs rôles de deux êtres qui se rencontrent, s’apprivoisent et tombent en amour, autant Jean-Sébastien (Toby) et Véronika (la psychiatre Lorna) semblent en contrôle, sûrs d’eux, tels de vrais chercheurs et évaluateurs.
Peu à peu, alors que les deux jeunes se questionnent sur les effets secondaires des antidépresseurs (qui provoque la sécrétion de dopamine, la molécule de l’amour) qui pourraient ou non s’avérer l’élément déclencheur de leur amour l’un pour l’autre, autant on découvre que sous leurs airs en contrôle, et sûrs d’eux, Toby et surtout Lorna ont des faiblesses et des failles à réparer.
Cette pièce est un savant mélange de répliques drôles, de questionnements réels à se poser et de scènes et dialogues dramatiques et émouvants. On ne peut que ressortir de la pièce complètement chamboulé par ce presque deux heures d’études et de débats sur le coup de foudre, l’effet des médicaments, le placebo et surtout la trop grande facilité que l’on a à se soigner par des pilules. On imagine que cela peut même susciter des discussions au retour à la maison. Pourquoi pas?
Dans cette pièce, il y a eu des moments très forts pour moi, qui m’ont fait réfléchir. Par exemple ce petit quiz qui permet de voir si la personne présente des symptômes de dépression. Ou encore le discours de la psychiatre qui parle des pouvoirs insoupçonnés du cerveau.
En résumé, une mise en scène très efficace, des dialogues percutants, des acteurs extrêmement convaincants dans leurs personnages, bref, une pièce qui en vaut amplement le déplacement!
Pièce présentée au Théâtre Périscope, du 8 au 25 octobre 2014
Mardi et mercredi à 19 h
Jeudi au samedi à 20 h
Dimanche 19 octobre à 15 h
Durée 1h55 sans entracte
Auteure
Lucy Prebble
Mise en scène
Michel Nadeau
Assistante à la mise en scène
Amélie Bergeron
Conception
Jean-François Labbé
Lionel Arnould
André Rioux
Sébastien Thériault
Direction artistique
Michel Nadeau
Eudore Belzile
Traduction
Maxime Allen
Production
Théâtre Les gens d’en bas
Théâtre Niveau Parking
Distribution
Véronika Makdissi-Warren
Sylvie De Morais
Jean-Sébastien Ouellette
Etienne Pilon
http://theatreperiscope.qc.ca/
Crédit photos : Nicola-Frank Vachon
