Gustavia. Un nom clownesque et dramatique à la fois qui rassemble deux grandes dames de la même génération artistique. Le spectacle traverse enfin l’atlantique pour être accueilli à l’Agora de la danse du 29 octobre au 1er novembre 2014. Gustavia signe la première interprétation où les charmantes compères, l’espagnole Maria La Ribot et la française Mathilde Monnier, choisissent de s’essayer. On échange subrepticement les rôles. Maria reprend la danse et Mathilde réalise la performance …et ainsi rayonne simplement et sans artifice la force de l’interprétation.
On se sent petit, bercé par le duo et secoué par le rire. Impressionné de sentir, derrière les paroles en l’air et les mimes et les gestes d’apparence désarticulée, la maturité artistique qui se dégage. La maitrise parfaite du corps et de la parole longtemps recherchée, amenée et dérivée. Il leur a fallu pas moins de dix ans pour concrétiser leur Gustavia ou construire avec leur expérience singulière, une création commune. Mathilde arrive avec une idée, celle de travailler le personnage du clown et d’en explorer les facettes. L’idée germe et les amène à s’inspirer du new burlesque.
Sur la scène, les jambes nues et en équilibre précaire sur leurs talons, les deux femmes jouent de leur ressemblance, évoluent par à coup, débordent d’énergie. Tout est matière à jouer. Les décors et les costumes simples et sombres mettent en valeur ces deux gracieuses maladroites. Les comiques de situation oscillent constamment aux frontières entre le pleur et le rire, le silence et le trop plein de mots, le drame et l’humour, la force et vulnérabilité. Les disciplines elles-mêmes s’enmêlent. Répétition, accident, coup, esquive, renversement de situation, burlesque retraduit, ce duo loufoque nous séduit. C’est de façon naturelle que les situations s’enchainent, les artistes s’écoutent, se complètent, se défient. Artistes, amies, la complicité est bien présente. Les deux femmes forment un duo profondément drôle et attachant.
Une première à l’Agora de la danse du 29 octobre au 1er novembre 2014. Pour plus d’informations consultez le site officiel ou rendez-vous directement sur les lieux!
Crédit photos : Marc Coudrais
