Le Barbier de Séville : Figaro fait la noce du 11 au 17 novembre à la Place des Arts

Etienne Dupuis, Bogdan Mihai
Etienne Dupuis, Bogdan Mihai

Après avoir tourné en Europe, l’Opéra de Montréal présente Le Barbier de Séville à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Inspiré de la pièce éponyme de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, l’opéra-bouffe créé en 1816 s’offre un casting international sous la direction du metteur en scène Oriol Tomas afin de chanter – en italien – le chef d’œuvre en deux actes du compositeur Gioachino Rossini.

Séville. Le comte Almaviva se présente sous la fenêtre de Rosina, espérant apercevoir la silhouette de celle qu’il a suivie depuis Madrid et dont il est tombé éperdument amoureux. Mais la belle est destinée au Dr Bartolo, lequel prend mille précautions pour la garder cloîtrée dans sa maison en attendant de l’épouser.

Arrive alors Figaro, ancien domestique du comte et désormais homme à tout faire du vieux Bartolo. Appâté par l’or que lui promet Almaviva, le barbier usera de toute sa ruse afin d’aider son ancien maître à pénétrer dans la maison de Bartolo, au nez et à la barbe de ce dernier. Figaro aura également maille à partir avec le fourbe Basilio, professeur de musique de Rosina et âme damnée de Bartolo. La précaution du vieux docteur se révèlera finalement inutile, et c’est Basilio lui-même qui se verra contraint et forcé d’unir Rosina et Almaviva, qui prendront le barbier pour témoin.

Produit par L’Opéra de Montréal, Le Barbier de Séville est mis en scène par Oriol Tomas, récipiendaire du premier prix du concours du Centre français de promotion lyrique. Le metteur en scène à succès a par ailleurs collaboré pendant six ans avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal.

Etienne Dupuis, Carole Garcia
Etienne Dupuis, Carole Garcia

Oriol Tomas s’inscrit complètement dans l’esprit de la farce lyrique inspirée de la pièce de Beaumarchais.
Mêlant l’amour et l’humour, la mise en scène multiplie les à-côtés comiques, faisant intervenir un quator de courtisanes toutes en parodies et un jeu armé de parapluies, un French cancan inattendu et une illustration farfelue des propos de Basilio sur la calomnie. Ces astuces scéniques sont un véritable plus qui donnent du mordant aux situations absurdes et alambiquées, parfois même un peu confuses, qui font la trame du Barbier de Séville.

Les acteurs sont à la hauteur, même si on reste un peu sur sa faim pour ce qui est de la partition d’Etienne Dupuis dans le rôle principal. Celui-ci campe un Figaro certes réjouissant dans le cocasse et l’insolence, mais on ne peut cependant s’empêcher de penser qu’il aurait gagné à prendre encore plus de place, à grandir en prestance.

Servi par la musique légère et enlevée de Rossini, laquelle est emmenée par le chef d’orchestre Christoph Campestrini, l’opéra-bouffe monté par Oriol Tomas tient ses promesses en proposant une distraction de qualité qui, sans révolutionner le genre, permet de passer un agréable moment.

A noter, l’existence d’un préopéra au Piano Nobile de la Salle Wilfrid-Pelletier. Une heure avant le lever du rideau, le musicologue Pierre Vachon décrypte le livret du Barbier de Séville en vue de donner quelques clés pour mieux apprécier la représentation.

Le Barbier de Séville, du 11 au 17 novembre à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Distribution : Etienne Dupuis, Carol Garcia, Carlo Lepore, Bogdan Mihai, Paolo Pecchioli, Josh Whelan, Dylan Wright, Benoît Leblanc, Alexandra Beley

Chef d’orchestre : Christoph Campestrini
Metteur en scène : Oriol Tomas
Décors : Robert Prévost / Guy Neveu
Costumes : Robert Prévost / Joyce Gauthier
Éclairages : Anne-Catherine Simard-Deraspe
Chef de chœur : Claude Webster
Pianiste-répétiteur : Jérémie Pelletier
Réchauffement : Maxime Dubé-Malenfant

Crédits photographiques : Yves Renaud