Tout le monde en parle – les invités du dimanche 1er février 2015

Tout le monde en parle, diffusion du 1er février 2015 - Zineb El Rhazoui   © Karine Dufour
Tout le monde en parle, diffusion du 1er février 2015 – Zineb El Rhazoui
© Karine Dufour

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NOS SYMPATHIES, CHARLIE

Alors que le deuil n’avait même pas encore effleuré son esprit, alors qu’elle et ses collègues survivants étaient plongés dans une parade médiatique, alors que le fil des événements lui paraissait encore surréaliste, la journaliste Zineb El Rhazoui s’est mise au travail avec son équipe pour produire, avec les tripes et dans les larmes, un nouveau numéro de Charlie Hebdo. Pour rendre hommage à leurs collègues tués ou blessés mais surtout, pour faire un pied de nez au terrorisme, en ne renonçant jamais à la liberté dont le journal a toujours joui. Une entrevue à ne pas manquer.

LA RÉFORME DES CHEFS

Pour que la sauce prenne encore, et pour éviter que la formule soit avariée, l’émission Les chefs! subit tout un remaniement : une seule animatrice, deux juges et mentors investis d’un nouveau rôle, un juge invité chaque semaine et une compétition par équipe. Chantal Fontaine, qui enfile le tablier d’animatrice, assure qu’il ne s’agit pas d’un désaveu envers l’ancienne équipe, mais plutôt d’une réforme du concept, qui adopte cette année le titre Les chefs! – La brigade. On souhaite mettre l’emphase sur le leadership en cuisine, un aspect du métier que connaît bien la nouvelle animatrice, aussi restauratrice dans ses temps libres.

BON ŒIL, MAUVAIS ŒIL

C’est peut-être pour exorciser deux années qu’il qualifie de merdiques au chapitre de sa vie personnelle que Sylvain Larocque a pondu son nouveau spectacle, Dans le blanc des yeux. L’humoriste, qui s’est forgé très jeune une carapace en subissant de l’intimidation, est d’ailleurs un prophète de la pensée négative comme source de bonheur. Selon sa rhétorique, les pessimistes n’ont que de belles surprises, alors que les optimistes ont toutes les chances d’être déçus. Mais puisque l’humour constitue une thérapie qu’il met souvent en pratique, son regard est loin d’être aigri.

DEVOIR DE MÉMOIRE

Thomas Strasser, Paul Herczeg et Ted Bolgar sont devenus amis à Montréal après y avoir immigré. Ils partagent les mêmes douloureux souvenirs des camps d’extermination nazis, dans lesquels ils ont été envoyés en 1944. Bien que la plupart des membres de leurs familles aient été tués dans les chambres à gaz, eux s’en sont miraculeusement sortis, mais leur mémoire en garde de lourdes séquelles. S’ils ont cru que la planète tirerait sans doute des leçons du génocide, l’histoire leur a souvent prouvé le contraire. Leur plus grande préoccupation demeure: que les générations qui les suivent n’oublient jamais.

LE MUSÉE DES CURIOSITÉS DE SOPHIE CALLE

Sophie Calle est l’une des artistes conceptuelles les plus en vue de sa génération. Le dénominateur commun de ses œuvres, dont les médiums les plus courants sont la photographie, le film et les écrits, consiste à mettre en scène ce que lui offre la réalité, parfois de façon très intime. Qu’il s’agisse de traquer de purs inconnus pour découvrir leur quotidien, de devenir femme de chambre pour immortaliser le spectacle d’une chambre d’hôtel dont les occupants sont absents ou de demander à 107 femmes d’interpréter la lettre de rupture reçue de son ex, la démarche de Sophie Calle n’est jamais banale, jamais narcissique et toujours délicatement subversive.

JEAN LELOUP DÉTERRE JEAN LELOUP

Après avoir tergiversé quelque temps entre ses identités et ses projets artistiques, Jean Leloup, le vrai, est enfin de retour! L’artiste lance À Paradis City, nouvel opus qui plaira sans doute aux mélancoliques du bon vieux Leloup. Il se montre heureux de ce retour, et plus vulnérable aussi, n’hésitant pas à admettre son problème de bipolarité. Une condition qui explique ses écarts de conduite, ses projets pas toujours réalistes et ses douloureuses chutes. En prestation, nous aurons droit à un Jean Leloup en plein contrôle de ses moyens et de son talent!