L’amour au temps de guerre civile prend l’affiche dès le 6 février au Québec

L’amour au temps de guerre civile
L’amour au temps de guerre civile

Après avoir tourné le documentaire Hommes à Louer, où des jeunes travailleurs du sexe de Montréal se sont confiés pendant un an à Rodrigue Jean, ce dernier avait tous les outils en main pour se lancer dans ce projet de réalisation du film L’amour au temps de guerre civile qui prend l’affiche dès le 6 février au Québec. Ce film de fiction se promène dans les mêmes zones, les mêmes thèmes que ce documentaire, en entrant dans la vie d’un jeune toxico qui se prostitue pour obtenir sa drogue.

Synopsis

Alex est un jeune toxico en quête d’absolu qui se prostitue dans le quartier Centre-Sud de Montréal. Autour de lui gravitent Bruno, Simon, Jeanne, Éric et Velma, tous pris dans une même spirale de compulsion. Otages d’une société qui les exclue et les enferme dans son implacable logique marchande, ils sont les anges déchus d’une époque violente et sombre. Sans passé ni avenir, ils traînent leur arrogante solitude au gré d’un éternel présent ponctué par les gestes brûlants de leur consommation effrénée. Mais au milieu des ruines, leur beauté demeure insoumise. Entre deux doses, chacun s’accroche à ce qui lui reste de désir et les corps, exultant, se vengent de l’humiliation dans laquelle on les maintient. Seuls au monde, les enfants de cette tribu sauvage s’aiment et errent inlassablement dans la nuit de notre confort et notre indifférence.

Caméra à l’épaule, avec la plupart du temps des gros plans des personnages, pour entrer amplement dans leur intimité, principalement Alex (Alexandre Landry) jeune toxicomane prostitué,  qui apparaît dans tous les plans, le spectateur est voyeur impuissant dans la vie de ces jeunes en mal de vivre.

Ce long métrage a été tourné presqu’entièrement dans la noirceur ou avec de lumière tamisé, où le brun teinté de jaune sombre et doré sont prédominants créant ainsi une ambiance triste et étouffante, probablement à l’image de ce que ressentent ces jeunes sans passé, ni avenir.

Éric Robidoux
Éric Robidoux

Le film en est un de peu de dialogue, mais de beaucoup d’émotions qui transpirent de ces jeunes en détresses. Le spectateur suit pas à pas, Alex dans sa quête journalière d’argent pour se payer «une roche» et un endroit pour dormir ou vivoter en attente du prochain fix. Vivant parfois aux crochets d’un «ami», aidant un autre à vendre sa dope, et en faisant quelques larcins ici et là, Alex semble devenir vivant, retrouver sa fougue, se défouler et laisser libre cours à sa colère, lorsqu’il baise, ou suce un autre homme. Intense, expéditif cru et brutal, ces moments de baises semblent dénudés de sentiment véritable et ressemblent plus à un besoin viscéral de se sentir encore en vie, le temps d’un moment, avant de se shooter un venin qui gèle à nouveau le cerveau et permet d’arrêter de ressentir des émotions.

Ces images sont parfois difficiles à regarder, que ce soit les injections de drogue qu’ils s’infligent, leurs ébats sexuels montrés en gros plans, où l’on se sent presque de trop de les regarder, ou encore leurs regards vides, la déchéance qu’ils dégagent, c’est parfois angoissant à regarder.

Alexandre Landry
Alexandre Landry

Alexander Landry livre une performance magistrale dans ce film, qui va à l’opposé extrême du rôle qu’il a tenu dans le film Gabrielle. Autant il était adorable, attentionné et aimé rapidement du public grâce à sa naïveté et sa bonté dans le film Gabrielle, autant, en quelques instants dans ce nouveau film, on oublie ce qu’il a joué auparavant, pour ne voir que cet être, accro du sexe et de la drogue, vulnérable,  mal rasé, les cheveux en bataille, le dos courbé, le regard vitreux et cerné, et que l’on prend en pitié et dont on voudrait bien qu’il puisse s’en sortir.

Au final, ce film de fiction dresse un portrait très convaincant d’une réalité qu’on ne soupçonne pas. On est témoin impuissant d’une déchéance dont on sait qu’elle existe, mais sans vraiment savoir quoi faire pour y remédier. Je trouve juste dommage que l’on n’ait pas pu en connaître davantage sur ces personnages, d’où ils venaient, pourquoi ils se sont retrouvés là, mais je comprends que le propos du film n’allait pas dans ce sens-là. Sans censure, on nous dresse un portrait anonyme, mais tellement émouvant de ces gens marginaux, pris dans l’engrenage de la toxicomanie à Montréal. Une fiction qui raconte de vraies vies!

L’amour au temps de guerre civile sort en salles au Québec dès le 6 février.

Présentations au Québec :

Dès le 6 février 2015

-Au Cinéma Excentris, Montréal

-Au Cinéma Cartier, Québec

-À La Maison du Cinéma, Sherbrooke

 

Le 19 février 2015

-Au Cinéma Paraloeil, Rimouski

Produit par Cédric Bourdeau et Rodrigue Jean

Le film a été présenté au Festival Cinoche de Baie-Comeau du 16 au 19 janvier.

Alexandre Landry
Alexandre Landry

Aussi, L’amour au temps de la guerre civile (Love In The Time Of Civil War) a été l’un des deux films québécois en compétition internationale au 43e Festival du nouveau cinéma et qu’il avait par ailleurs été présenté en sélection officielle au dernier Festival international du film de Toronto.

De plus, ce long métrage de Rodrigue Jean a été vendu dans quatre pays : États-Unis, Italie, France et Royaume-Uni où le film prendra l’affiche.

 

Long-métrage de fiction– 120 minutes – 2014 – Québec, Canada

Distribué par Les Films du 3 mars.

Une production Transmar Films, L’AMOUR AU TEMPS DE LA GUERRE CIVILE

avec ALEXANDRE LANDRY, JEAN-SIMON LEDUC, SIMON LEFEBVRE, CATHERINE-AUDREY LACHAPELLE, ANA CHRISTINA ALVA, ÉRIC ROBIDOUX

SCÉNARIO RON LADD

IMAGE MATHIEU LAVERDIÈRE, ETIENNE ROUSSY 

COSTUME CAROLINE POIRIER

COIFFURE-MAQUILLAGE VIRGINIE BACHAND

MONTAGE IMAGE MATHIEU BOUCHARD-MALO

MONTAGE SONORE SYLVAIN BELLEMARE 

PRODUCTEURS CÉDRIC BOURDEAU, RODRIGUE JEAN

PRODUCTRICE DÉLÉGUÉE PATRICIA BERGERON 

RÉALISATION RODRIGUE JEAN ASSISTÉ DE HUBERT CARON-GUAY

Une production Transmar Films

120 min, Fiction, Québec, Canada, 2014

http://www.f3msurdemande.ca/lamourautempsdelaguerrecivile-le-film/

Crédit photos : Courtoisie de Transmar Films