Le Chant de Meu à Premier Acte, une performance d’acteurs qui nous jette par terre!

Le Chant de Meu
Le Chant de Meu

Du 10 au 14 février prochains, le Théâtre Premier Acte présente Le Chant de Meu, la première pièce écrite par Robin Aubert, mise en scène par Benoit Desjardins de la compagnie le Noble théâtre des trous de siffleux, et mettant en vedette Martin Dubreuil et Jean-René Moisan. Un huis clos entre deux amis, qui nous atteint en plein cœur. Une performance d’acteurs qui nous jette par terre!

Synopsis

Cette pièce intimiste, fidèle à l’univers de Robin Aubert, s’ouvre sur la vie d’Alain, un homme, fin de la trentaine, habitant un petit village. Au beau milieu de la nuit, il cogne à la porte de son chum Marco; il vient pour se cacher. Le corps taché de sang, Alain raconte le début de sa soirée au bar du coin à parier avec Boilard sur le gagnant du concours de panaches. Bien sûr, il est question de chasse, de boucherie, des pick-ups, de l’automne et ses champs gris. Cette autre culture porte son lot de subtilités et de silences. Ce ne sont pas la chasse, le sang ou les coups de feu qui sont fondamentalement violents, mais plutôt les amitiés perdues, la trahison et le vide entre deux « presque » frères qui tentent de se rapprocher. 

J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec le metteur en scène et les 2 acteurs, lors de leur journée de répétition de la pièce à Québec.Voici le lien vers mon entrevue avec eux :  https://info-culture.biz/2015/02/09/entrevue-avec-les-artisans-de-la-piece-le-chant-du-meu-presentee-a-premier-acte-du-10-au-14-fevrier-2015/#.VNs8ieaG-So

Martin Dubreuil
Martin Dubreuil

Ceux qui connaissent Robin Aubert, qui ont vu par exemple son film à l’origine d’un cri, savent combien il est intense et passionné et que ses textes sont toujours criants de vérité et que derrière son langage parfois cru, ses mots qui peuvent sembler banal, se cachent des non-dits, des blessures, des brisures irréparables.  Et c’est aussi ce qu’on retrouve dans ce magnifique texte Le Chant de meu.   

Avec comme simple décor une chaise, un frigo, des vêtements épars, une rangée de maïs séché délimitant l’espace de jeu,  un semblant de dessin à la craie blanche sur un mur noir, d’une rue de campagne en fond de scène, ainsi qu’un éclairage minimaliste, toute la place est laissée à l’imagination des spectateurs, lors des monologues colorés et imagés de Marco et d’Alain. Le texte de Robin Aubert est puissant, une prose rude, mais à la fois poétique et très visuelle. Dès les premiers instants où Alain (Martin Dubreuil) raconte les événements des dernières 24 heures, on est suspendu à ses lèvres et on imagine la scène qu’il raconte à Marco, le regard dans le vide vers le public. Martin Dubreuil, comme toujours, est criant de vérité, d’émotions pures. Il incarne Alain avec justesse et son intensité, sa détresse nous touchent profondément. Puis, Marco (joué par Jean-René Moisan) y va alors de sa propre description de ce qu’il voit sur les lieux du crime et à nouveau, on est happé par l’impressionnante façon dont on nous décrit la scène. Une performance tout aussi juste et efficace de la part de Jean-René. Plus en retenue, la tête froide, Marco compense pour l’énergie et l’adrénaline d’Alain.

Jean-René Moisan
Jean-René Moisan

Mais ce qui me touche le plus dans cette pièce, c’est l’amitié profonde que l’on ressent entre ces deux personnages, lorsqu’ils évoquent leur enfance, leurs coups pendables, leur complicité de jeunesse, ou lorsqu’ils rêvent d’un avenir qui aurait pu, d’un futur qu’ils auraient voulu, mais qui ne sera jamais. La tendresse de Marco envers Alain lorsqu’il lui enlève les traces de sang au visage, mais aussi le lâcher-prise d’Alain, alors qu’il accepte cette tendresse. On aurait même envie qu’ils se serrent dans les bras l’un l’autre à ce moment-là.

Un autre moment fort de la pièce est celui où Alain se fait arrêter, mais où toute la place est à nouveau laissée à notre imagination. Le pouvoir des regards entre Alain et Marco en dit plus que tous les mots qu’ils auraient pu se cracher au visage. La surprise, déception, les reproches, la honte, le remords, l’hypocrisie, le défaitisme. C’est hallucinant tout ce qui est sous-entendu.

Cette pièce d’une heure dix minutes est remplie d’émotions et bien que ça se passe en milieu rural, cela aurait très bien pu se passer en ville, n’importe où. L’événement déclencheur de la rupture en amitié aurait pû provenir de n’importe où,  l’important ce sont les humains et ce qu’ils vivent à l’intérieur, et bien que ce ne soit jamais vraiment abordé dans les mots, le public en ressent toutes les émotions vives vécues en toute sincérité par ces personnages.   

Une performance d'acteurs à jeter par terre!
Une performance d’acteurs à jeter par terre!

La pièce Le Chant du Meu a d’abord été présentée du 29 octobre au 2 novembre  2013 à Kiamika (Mont-Laurier, Laurentides) puis à Montréal au Théâtre Prospero du 12 novembre au 30 novembre 2013 ainsi que du 18 novembre au 6 décembre 2014. Elle prend maintenant l’affiche au Théâtre Premier Acte à Québec du 10 au 14 février 2015

Le texte de la pièce de Robin Aubert est en vente au comptoir de Premier Acte au coût de 13 $ les soirs de représentations.

Les billets sont en vente en personne à Premier acte ou encore en ligne sur le site de Premier Acte ou sur le site Le Point de vente.

http://lepointdevente.com/

http://www.premieracte.ca/

Soirée débat-causerie!

VENDREDI 13 FÉVRIER 2015

Après la représentation se tiendra une discussion avec un spécialiste en lien avec un sujet abordé durant la pièce.

Soyez des nôtres!

PRODUCTION

Noble théâtre des trous de siffleux

TEXTE

Robin Aubert

MISE EN SCÈNE

Benoît Desjardins

SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES

Silène Beauregard

CONCEPTION DES ÉCLAIRAGES ET RÉGIE

Émilie Gendron

CONCEPTION SONORE

Maude St-Pierre

MUSIQUE ORIGINALE

Sylvain Lafontaine

DISTRIBUTION

Matrin Dubreuil

Jean-René Moisan

AVEC LES VOIX DE

Fred-Éric Salvail

Éloïse Boies

http://nobletheatre.weebly.com/

http://benoitdesjardins.weebly.com/

http://silenebeauregard.weebly.com/

Crédit photos : Carl Perreault