L’Office national du film du Canada (ONF) et Spira invitent le public de Québec à découvrir en avant-première les cinq films du Projet 5 courts. Deux projections gratuites auront lieu le jeudi 26 février à 17 h 30 et à 19 h 30 au Musée de la civilisation, en présence des cinéastes et des productrices (aucune réservation nécessaire), avant le lancement des courts métrages dans les festivals nationaux et internationaux. Trois des films ont d’ailleurs été sélectionnés en première mondiale au festival Regard sur le court métrage au Saguenay, qui se tiendra du 11 au 15 mars 2015 : À la plage de Jeremy Peter Allen, L’enfer marche au gaz! de Martin Bureau et Entrevue avec un homme libre de Nicolas Lévesque. Le Projet 5 courts est une initiative de l’ONF visant à revisiter le genre documentaire court avec des centres d’artistes ou de production issus des régions du Québec, lancée en 2014 en partenariat avec Spira, une coopérative de Québec vouée au cinéma indépendant.
Les cinq cinéastes choisis pour la première édition du projet – dont quatre travaillent dans la région de Québec – sont Jeremy Peter Allen (À la plage), Nadine Beaudet (Ces hommes de passage), John Blouin (Lou, la Vie!), Martin Bureau (L’enfer marche au gaz!) et Nicolas Lévesque (Entrevue avec un homme libre). Ils devaient créer un film de 3 à 6 minutes, entièrement tourné en numérique (4K). Leur travail a profité de la synergie du groupe et a été stimulé par la réflexion d’ensemble, sans toutefois être une œuvre collective. Les productrices sont Nathalie Cloutier et Colette Loumède pour l’ONF et Catherine Benoit pour Spira.
La collaboration de l’ONF avec les centres d’artistes en région se poursuivra avec les autres éditions du Projet 5 courts, car ces centres possèdent une grande expertise en production et réunissent des artistes de plusieurs disciplines sous un même toit, travaillant déjà dans l’esprit que l’ONF désire donner au projet. En 2015, le choix du partenaire s’est porté sur La bande Sonimage, organisme de Chicoutimi qui soutient la création en cinéma-vidéo au Saguenay – Lac-Saint-Jean. Les noms des cinéastes qui se joindront à la prochaine mouture du projet seront annoncés en mars à Regard sur le court métrage au Saguenay.
Les faits en bref
À propos des cinq documentaires courts
o À la plage de Jeremy Peter Allen
Des hommes et des femmes profondément meurtris dans leur corps s’exposent au regard des autres. Un film de résilience qui nous invite à accepter la différence.
o Ces hommes de passage de Nadine Beaudet
De mystérieuses créatures flottantes venues de l’étranger glissent sur le fleuve, mais une part de nous fait partie du voyage.
o Lou, la Vie! de John Blouin
Dans un même mouvement, la vie et la mort se côtoient, livrant en quelques plans un condensé de notre humanité.
o L’enfer marche au gaz! de Martin Bureau
Une course à l’autodrome de Saint-Félicien se transforme en vision infernale avant que le calme ne revienne.
o Entrevue avec un homme libre de Nicolas Lévesque
Plusieurs hommes passent une entrevue pour obtenir un emploi. Un film déroutant qui se plait à brouiller les pistes de la narration pour le plus grand plaisir du spectateur.
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À propos des cinq cinéastes
o Jeremy Peter Allen
D’abord cinéaste de fiction, Jeremy Peter Allen a réalisé un long métrage (Manners of Dying) et de nombreux courts métrages – dont Requiem contre un plafond, Les douches fulgurantes, L’est – largement diffusés dans les circuits internationaux. Depuis trois ans, il s’intéresse aussi au travail théâtral. En mars 2014, il signe une première mise en scène d’envergure, la pièce Frozen de Bryony Lavery, au théâtre de la Bordée à Québec.
o Nadine Beaudet
Née sur la Côte-Nord et amoureuse des régions, son approche cinématographique est habitée par l’appartenance, l’identité et l’imaginaire. Ses études de maîtrise en sciences appliquées (aménagement du territoire) l’ont menée à collaborer aux films Avant le jour et Le père de Gracile. Elle est cofondatrice de la maison de productions Les vues du fleuve. Son premier long métrage, Le cosaque et la gitane, a remporté le prix Pierre-et-Yolande-Perrault aux Rendez-vous du cinéma québécois en 2013.
o John Blouin
Pendant ses études, où il explora le lien entre écriture et cinéma, John Blouin devient projectionniste à l’ONF. Il y fonde alors Cabina Obscura, performances-cinéma alliant 35-16 mm, vidéoprojecteurs, ombres et musique. Il déambule ainsi dans quelques villes et festivals, de Montréal à Beijing. John s’intéresse à une autre facette de la projection en réalisant des courts métrages, dont Change Over, Filmstripe et Gate, trilogie sur la mort d’un cinéma. El Paysan, un court documentaire sur la liquidation d’une ferme, est sa dernière réalisation. John entame le montage d’Armand par Vaillancourt, un long métrage sur le sculpteur.
o Martin Bureau
Par les véhicules de la peinture, de la vidéo installation et du documentaire, Martin Bureau s’affaire à construire un univers critique, dans lequel les notions de géopolitiques sont prépondérantes. En 2009, il cosigne le documentaire Une tente sur Mars, qui fut nommé au Gala des prix Jutra et aux RVCQ pour le documentaire de l’année. En 2013, il coréalise son deuxième long métrage documentaire, Playa Coloniale, qui a reçu une mention spéciale du jury au festival Vues sur mer à Gaspé.
o Nicolas Lévesque
Originaire de Roberval, Nicolas Lévesque est photographe et cinéaste. Après ses études en photographie, en arts et en cinéma, il cofonde l’association de photographes KAHEM. Il réalise le court métrage documentaire Lévesque et fils, maraîcher(s) (2008), qui voyage dans plus de 12 festivals au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie. Le Projet Racine(s) (2010), qu’il réalise dans le cadre de REGARD sur le court métrage au Saguenay, remporte le premier prix Portrait aux Grands prix du journalisme indépendant. Son dernier documentaire, In Guns We Trust (2013) a été sélectionné dans la catégorie SODEC à Cannes et à Talent tout court, au Festival de Cannes et au Festival international du film de Toronto, suivi par le TIFF Top Ten en 2014.
Citations
« Historiquement et encore plus aujourd’hui, les centres d’artistes comme Spira jouent un rôle inestimable dans leurs régions. En proposant des projets aux centres d’artistes, l’ONF s’associe aux forces vives du milieu et y stimule directement la création », affirme Colette Loumède, directrice générale par intérim du Programme français de l’ONF.
« Le partenariat entre nos deux organismes aura permis une expérience de partage unique autant pour les cinéastes que pour les équipes de production. Nous sommes donc très fiers du résultat et de cette première collaboration avec l’ONF », a déclaré Catherine Benoit, directrice générale de Spira.
