Le chef Fabien Gabel reçoit son mentor, le trompettiste Reinhold Freidrich comme soliste avec l’Orchestre symphonique de Québec

Fabien Gabel, chef de l'OSQ
Fabien Gabel, chef de l’OSQ

En ce mercredi 4 mars, au Palais Montcalm de Québec, les mélomanes avaient rendez-vous avec Fabien Gabel qui allait diriger son mentor et ex-professeur de trompette Reinhold Freidrich avec l’OSQ.

En début de programme, l’orchestre a exécuté la suite « Ma mère l’Oye », une superbe composition de Maurice Ravel en cinq mouvements. D’emblée, le public a saisi que l’orchestre était dans une forme resplendissante. Les couleurs, les complexités et la beauté des structures musicales de cette œuvre ont été rendues parfaitement par les musiciens sous la direction de Fabien Gabel.

Mentionnons que quelques minutes avant le début du concert, Fabien Gabel était venu dire quelques mots au public en lui affirmant toute sa fébrilité et son émotion de recevoir son ancien professeur de trompette qui venait jouer avec lui et l’orchestre comme soliste. Fabien Gabel nous a confié que la trompette et lui, c’était une histoire de 25 ans de durée !

La seconde pièce de la soirée était le Concerto en mi bémol majeur de Haydn. Ce concerto bien connu et célèbre a été joué avec brio par le trompettiste et l’ensemble des musiciens. On a perçu tout le talent et l’aisance de Reinhold Freidrich. Ce dernier avec sa chevelure blanche abondante se présente sur scène, tout sourire, détendu et il se fait expressif, chaleureux et complice même avec le public et les musiciens lors de l’exécution de l’œuvre. Il tire de sa trompette un timbre et une sonorité précise et brillante.

le trompettiste Reinhold Friedrich
le trompettiste Reinhold Friedrich

En deuxième partie du concert, Reinhold Freidrich revient avec une œuvre plus contemporaine, soit le Concertino pour trompette du compositeur français André Jolivet. Cette œuvre aux sonorités et aux structures modernes et intéressantes exige rien de moins que beaucoup de virtuosité de la part du soliste, d’une pianiste et de tous les musiciens. D’ailleurs, par moments dans ce Concertino, il y a un superbe dialogue d’une grande virtuosité entre la trompette et le piano, joué magnifiquement par la pianiste Marie-Ève Scarfone. L’exécution de l’œuvre est faite avec brio et sensibilité par tous les musiciens. Le public fait une si grande ovation au trompettiste qu’il revient faire deux petits rappels avec la pianiste qui mettent en relief le très grand talent de ces deux musiciens.

Enfin, le programme se termine avec la suite Le Bourgeois gentilhomme de Richard Strauss. Cette suite magnifique en neuf mouvements en formation plus réduite de l’orchestre donne aux instruments à vent une place importante en échange avec les cordes. Et la direction de Fabien Gabel en fait un bijou d’exécution.

Reinhold Friedrich, né en Allemagne à Weingarten, a reçu le Prix du Conservatoire de Karlsruhe, institution ou il enseigne aujourd’hui encore. Après son Prix au Concours International de l’ARD à Munich en 1986, il est invité partout dans le monde en tant que chambriste et soliste. Depuis 2003, Reinhold Friedrich est le trompette solo de l’Orchestre du Festival de Lucerne sous la direction autrefois de Claudio Abbado et le directeur artistique de Lucerne Festival Orchestra Brass.

En tant que soliste, il s’est produit notamment avec l’Orchestre de Chambre de Vienne et de Zurich, l’Orchestre Symphonique de Bamberg, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Berliner Barocksolisten, La Stagione Frankfurt, l’Orchestre de chambre de Vienne, le Royal Concertgebouw Orchestra, le BBC Symphony Orchestra, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin et les NDR et HR Sinfonieorchester, l’Orchestre des Champs-Élysées, l’Orchestre de chambre de Bâle et Capriccio Bâle. Parmi les chefs avec lesquels il a collaboré, citons : Claudio Abbado, Philippe Herreweghe, Semyon Bychkov, Dennis Russell Davies, Peter Eötvös, Dmitri Kitajenko, Martin Hasebröck, Christopher Hogwood, Eliahu Inbal, Krystjan et Neeme Järvi, Sir Neville Marriner, Ingo Metzmacher, Jonathan Nott, Kazushi Ono et Hans Zender.

Parmi ses partenaires de musique de chambre figurent, entre autres, Eriko Takezawa (piano), Martin Lücker (orgue), Robyn Schulkowsky (percussion), Sebastian Kuechler-Blessing (orgue) et András Schiff (piano). Depuis sa fondation en 2013, il joue dans l’ensemble „L’éventail de Jeanne“ avec Claudio Bohórquez (violoncelle), Sascha Armbruster (saxophone) et Eriko Takezawa (piano).

Reinhold Friedrich tient beaucoup à la création de musique de son temps et à déjà créé des œuvres des compositeurs contemporains comme Benedict Mason, Johannes Caspar Walther, Rebecca Saunders, Herbert Willi, Hilda Paredes, ou bien Hans Werner Henze, Sir Peter Maxwell Davies et Wolfgang Rihm. Des concertos lui ont été dédiés comme « Nobody knows de trouble I see » de Bernd Alois Zimmermann, ainsi que « Eirene » d’Herbert Willi.

Dans la saison 14/15 des concerts le mèneront en Chine, le Dane, la France, en Angleterre, au Canada, en Suède, en Espagne et au Thailande avec les Berliner Barock Solisten, le Musica Angelica Baroque Orchestra, le Aarhus Symphony Orchestra, le Gävle Symphony Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Québec et le Welsh National Orchestra.
Reinhold Friedrich est professeur honoraire à la Royal Academy of Music de Londres, professeur invité à la Royal Academy of Music de Aarhus et à l’école Elisabethen Music School en Hiroshima. Il donne des masterclasses à travers le monde.

Marie-Ève Scarfone , musicienne québécoise accomplie et collaboratrice grandement recherchée, voit sa jeune carrière prendre un envol considérable au plan international. Lauréate du prix de piano de la Marilyn Horne Foundation Song Competition et du prix de la Sir Ernest MacMillan Memorial Foundation, elle a été plusieurs fois récompensée par l’Opéra de Montréal et s’est produite à travers le Canada et les États-Unis ainsi qu’en Europe et au Moyen-Orient.

Le programme du concert du 4 mars :

Ma mère l’Oye, suite de Maurice Ravel

Concerto en mi bémol majeur de Franz Joseph Haydn

Concertino pour trompette de André Jolivet

Le Bourgeois gentilhomme, suite, opus 60 de Richard Strauss

Le prochain concert de l’OSQ : le mercredi 11 mars à 20 h 00 au Grand Théâtre de Québec. Un événement avec les étudiants du Conservatoire de musique de Québec et les étudiants de la Faculté de musique de l’Université Laval.

Crédits-photos : courtoisie

http://www.osq.org/fr/programmation

www.grandtheatre.qc.ca

www.palaismontcalm.ca