La passion d’Augustine, une brochette d’actrices exceptionnelles, une musique riche et enveloppante, un incursion dans le monde des religieuses des années 60 ! A voir!

La Passion d'Augustine, 20 mars!
La Passion d’Augustine, 20 mars!

C’est le 20 mars que prendra l’affiche le film magnifique et humain de Léa Pool La passion d’Augustine. Avec une brochette d’actrices exceptionnelles telles que Céline Bonnier, Diane Lavallée, Pierrette Robitaille, Valérie Blais, ainsi que Mari Tifo et Andrée Lachapelle, et une musique riche et enveloppante arrangée par François Dompierre, ce film de la fin des années 60 démontre le chamboulement qu’amène la venue des écoles publiques et l’émancipation de la femme, au sein d’une communauté de religieuses qui enseignent la musique à de jeunes pensionnaires.

Résumé

Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige avec succès un petit couvent sur le bord du Richelieu. Passionnée, résiliente, Mère Augustine met toute son énergie et son talent de musicienne au service de ses élèves. Lorsque sa nièce Alice lui est confiée, c’est non seulement une nouvelle pianiste prodige qui fait son entrée, mais aussi une jeune femme dont les aspirations sont au diapason de l’époque et qui rappelle à Mère Augustine un passé qu’elle avait cru mis de côté définitivement. L’école, malgré sa petite taille, est un joyau musical qui rafle tous les grands prix de piano. Les murs respirent la musique. Matin, midi et soir, du grand couloir à l’escalier principal, résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’inventions de Bach. Et, à défaut de prier, on chante!… Mais lorsque le gouvernement du Québec instaure un système d’éducation publique au milieu des années soixante, l’avenir de Mère Augustine et de ses Soeurs est menacé.

Voici mes entrevues réalisées avec les artisans du film : https://info-culture.biz/2015/03/11/entrevues-avec-les-artisans-du-film-la-passion-daugustine-qui-prend-laffiche-le-20-mars-prochain/#sthash.A5P1fYFn.dpuf

Lysandre Ménard et Céline Bonnier
Lysandre Ménard et Céline Bonnier

Ce film choral est bien plus d’une histoire de religieuses qui enseignent à de jeunes filles dans un couvent. C’est l’histoire de notre Québec, à l’heure où l’Église perd de son pouvoir au profit de l’État, alors de l’enseignement quitte les couvents pour les écoles publiques. C’est aussi l’époque de l’arrivée de la pilule, l’émancipation des femmes et leur désir d’être l’égale de l’homme. Tout cela déteint sur les jeunes filles et les religieuses du couvent, si bien que ces dernières en perdent littéralement leur voile.

C’est un film avec beaucoup d’émotions, d’images superbes et surtout de musique sublime au piano ainsi qu’un chant choral divin. On se laisse bercer par la musique, captiver par l’histoire et revisiter notre peuple à la veille des années 70. On a droit à une belle reconstitution d’époque avec les vieilles autos, les perruques, les vêtements, les vieilles radios et autres accessoires de ce temps-là. On nous ouvre la porte des couvents pour nous montrer une vision de comment ça se passait à l’intérieur de ces murs mystérieux. La discipline, les prières, les multiples règles à respecter en s’adressant aux sœurs, les chants, la musique, l’enseignement et les quelques moments de détente, comme le patin, la glissade, les jeux de cartes, la radio, sans plus.

Au niveau du jeu des actrices, je dois dire que Valérie Blais et Pierrette Robitaille sont égales à elles-mêmes dans leurs rôles respectifs de bonne Sœur. On reconnait des facettes de leur propre personnalité, sous leur costume. Bien qu’on ne voit de toutes ces Sœurs que le visage et les mains, on sent qu’elles ont toutes une couleur, une personnalité bien à elle, qu’elles s’efforcent de dissimuler derrière la panoplie de tissu. Marie Tifo est superbe dans son rôle de Mère générale. On aime la détester. Un beau petit bijou de rôle bien défendu. Diane Lavallée est surprenante et criante de vérité dans son rôle de Sœur Lise qui enseigne le français. Elle adore enseigner, mais elle est bien malhabile avec les jeunes filles. On a envie parfois de la détester, mais on comprend vite qu’elle agit ainsi par peur du changement et on sent toute sa vulnérabilité, sa détresse, et compatit avec elle.

Pierrette Robitaille et Diane Lavallée
Pierrette Robitaille et Diane Lavallée

Céline Bonnier pour sa part, tient ce film sur ses épaules, tout comme son personnage est le pilier de son couvent. Déterminée, digne, calme, fonceuse et passionnée par la musique (surtout le piano), on découvre une femme forte derrière cette petite femme effacée. Elle joue tout en retenue. Un rôle qui, à mon avis, devrait lui ouvrir une porte vers une nomination au Jutra l’an prochain.

En plus de ces religieuses, on se prend d’affection pour les jeunes filles du couvent, dont deux d’entre elles ressortent du lot. La jeune Élizabeth Tremblay-Gagnon, une nouvelle recrue comme comédienne laisse déjà sa marque. Elle incarne la jeune Suzanne, timide qui bégaie lorsqu’elle parle, mais qui a une voix d’ange lorsqu’elle chante. C’est magnifique de l’entendre. Puis Lysandre Ménard, une virtuose du piano qui étudie au Conservatoire, et dont c’est le premier rôle à l’écran, dégage une assurance et une qualité de jeu inouï, en plus de jouer magnifiquement du piano.

Et que dire de la musique, les pièces choisies de Bach, Beethoven, Schubert, Chopin et les pièces crées ou arrangées par François Dompierre, de même que le chant choral qui est si fabuleux, unique et magique ! C’est relaxant à écouter et on garde en tête la musique bien longtemps après notre sortie de la salle.

Un moment de détente au couvent!
Un moment de détente au couvent!

Je dois dire que Léa Pool a fait un travail fantastique pour nous présenter un film avant autant de couches, de niveau de lecture. On peut avoir des appréhensions à l’idée de voir un film qui parle de religion, mais dans ce cas-ci, on y parle peu de Dieu, et plus d’humains et comment ils vivent le changement. On y suit les tribulations des religieuses dans les années 60, mais aussi on y aborde des sujets qui sont encore d’actualité aujourd’hui, comme les signes ostentatoires, le voile, le pouvoir de l’état, l’équité salariale, l’éducation, bref tous des sujets qui entraineront des réflexions et même des discussions après le visionnement. On y aborde aussi les raisons qui ont fait à l’époque que les jeunes femmes prenaient le voile. Comment elles se sont dévouées au service des autres. Une des scènes les plus fortes du film et qui à elle seule donne des frissons, c’est le moment où les Sœurs se dévoilent pour la première fois. C’est tellement émouvant comme moment avec la musique qui vient ajouter à la magie de la scène.

Ce film en vaut définitivement le déplacement pour le voir sur grand écran et se laisser enivrer par la musique et faire un retour arrière dans notre Québec de la fin des années 60. Et assurément vous en ressortirez un peu bouleversé et vraiment ému par ces personnages attachants.

Alors, n’hésitez pas à aller voir le film dès vendredi le 20 mars, ou du moins durant le week-end du 21-22 mars. Et amenez-y vos amis.

La virtuose du piano!
La virtuose du piano!

Mère Augustine Céline Bonnier

Alice Lysandre Ménard

Soeur Lise Diane Lavallée

Soeur Claude Valérie Blais

Soeur Onésime Pierrette Robitaille

La Générale Marie Tifo

Madame Thompson Marie-France Lambert

Mère Marie-Stéphane Andrée Lachapelle

Marguerite Maude Guérin

Suzanne Gauthier Élizabeth Tremblay-Gagnon

Marie?Louise Yogane Lacombe

Carole Lepage Tiffany Montambault

Soeur Huguette Anne-Élisabeth Bossé

Soeur St-Donat Danielle Fichaud

L’aumônier Gilbert Sicotte

Réalisatrice Léa Pool

Scénariste et idée originale Marie Vien

Coscénariste Léa Pool

Directeur de la photographie Daniel Jobin

Directeur artistique Patrice Bengle

Créatrice des costumes Michèle Hamel

Compositeur et directeur musical François Dompierre

Preneur de son Thierry Morlaas-Lurbe

Concepteur sonore Claude Beaugrand

Mixeur Luc Boudrias

Directeur de casting Daniel Poisson

1ère assistante à la réalisation Carole Dubuc

Directrice de production Hélène Ross

Directeur de postproduction Pierre Thériault

Productrice Lyse Lafontaine

Producteur François Tremblay

Visitez le www.LaPassiondAugustine.ca!

Credit photos : Courtoisie des Films Séville