Hans-Jürgen Greif publie Le photographe d’ombres

Hans-Jürgen Greif,  © photo: courtoisie
Hans-Jürgen Greif,
© photo: courtoisie

« Quand Rita et Dirk se rencontrent pour la première fois dans une cafétéria de l’Université de Hambourg, leur destin se scelle pour le meilleur et pour le pire. Elle est ambitieuse, studieuse, jolie sans être coquette ; il est réservé, indépendant, et pourtant en voyant Rita il pose un geste dont les conséquences orienteront leur avenir de façon insoupçonnée. La jeune femme, elle, est happée par ses yeux qui rappellent les « peintures de femmes fatales de la fin du XIXe siècle, des tableaux de Franz von Stuck, des versions de Salomé par Gustave Moreau, des nus de Félicien Rops ». Elle est immédiatement envoûtée par ce garçon dont elle ne sait rien. Lui aussi est troublé par cette rencontre qui évoque cruellement un passé qu’il tait obstinément. Malgré le silence de Dirk, en dépit des signes troublants et du mystère qu’il cultive rageusement, Rita l’épouse en s’engageant à ne pas avoir d’enfants. Rapidement, Rita remarque que Dirk entretient une passion pour la photographie étrange. Lorsque, quelques années plus tard, Rita met au monde une fille, Claudia, Dirk réagit par la colère et par une escalade remarquable de sa consommation d’alcool. À la naissance d’une deuxième fille, Silke, Dirk se réfugie de nouveau dans le réconfort de l’alcool.

En proposant un portrait tout en nuances de ce couple en apparence normal, Hans-Jürgen Greif entre à pas feutrés dans un monde de mystères et de mensonges. Rita et Dirk sont brillants, ils mènent des carrières intéressantes et socialement appréciées, mais les secrets du passé voilent toutes leurs chances de bonheur. Le roman s’ouvre sur le décès de Dirk, mais ce n’est qu’au terme d’une progression parfaitement maîtrisée que le lecteur comprendra comment un homme qui a tout pour réussir peut sombrer, incapable de se délivrer du poids des années. Avec une précision presque chirurgicale, sans poser de jugement et sans prendre parti, Hans-Jürgen Greif décortique le couple Meinhart pour suggérer que ce n’est qu’en affrontant les démons du passé que l’humain peut prétendre à la sérénité.

Né en Sarre pendant la Seconde Guerre mondiale, Hans-Jürgen Greif a enseigné les littératures allemande et française à l’Université Laval. L’État français a récemment souligné sa carrière universitaire en lui accordant l’insigne de Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques. Nouvelliste, romancier, essayiste, il a obtenu le Prix de création littéraire Bibliothèque de Québec / Salon international du livre de Québec pour son précédent roman, La colère du faucon. Le photographe d’ombres est son douzième titre paru aux éditions de L’instant même.

Le photographe d’ombres
de Hans-Jürgen Greif
Roman,
Éditions L’instant même www.instantmeme.com
Roman,
192 pages,
22,95 $
ISBN 978-2-89502-361-6
Aussi disponible en versions électroniques
Pour feuilleter ce livre : http://www.instantmeme.com/ebi-addins/im/ViewBooks.aspx?id=3101
En librairie à compter du 8 avril 2015

© photo: courtoisie